René Pelaud époux de Perrine de Chazé obtient prolongation de grâce sur vente de partie du Bois-Bernier, Combrée, 1541

Aujourd’hui, je vous apporte 2 preuves de la filiation de Perrine de Chazé, épouse de René Pelaud.

Voici d’abord un parchemin, plié et réplié en accordéon, impossible à photographier quelque soit la méthode. J’ai dû poser des gros livres dessus pour le maintenir afin de la retranscrire manuellement sur place sur l’original. Il est extrait du fonds 1E86 qui sont les aveux du Bois-Bernier, et daté du jeudi 5 janvier 1541.
On y apprend que Mandé de Chazé est décédé avant le 5 janvier 1541 et après 1er mai 1537, date à laquelle il a vendu quelques biens, dont la métairie de la Bataille et partie non explicitée des biens du Bois-Bernier, pour payer des dettes. La mention des dettes est clairement explicitée.
Il a alors demandé condition de grace, et elle dure encore. René Pelaud au nom de Perrine de Chazé sa femme et de Louise de Champaigné veuve de Mandé de Chazé, demande un ajustement de la somme obtenue alors, qui était très faible, et en outre une prolongation de 2 ans encore de la condition de grâce.
Certes, cet acte de dit pas littéralement que Perrine de Chazé est la fille de Mandé, mais le fait que René Pelaud son époux traite en son nom et au nom de Louise de Champagné, d’une vente passée 3 ans et demi plus tôt par Mandé de Chazé, montre que Perrine de Chazé a hérité de cet acte de vente en tant qu’héritière, et donc qu’elle est sa fille aînée. Nous savions par ailleurs que Mandé a aussi eu pour filles Ambroise et Jeanne.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 1E86 – 1541 – f°27 (parchemin, large et en accordéon ) – Voici la retranscription : Sachent tous présents et advenir que en la court de Challain Combrée par devant nous personnellement estably noble homme René Pelaut paroisse de Nouellet tant en son nom privé que pour et au nom de demoiselle Perrine de Chazé son espouse et Louise de Champaigné veufve de deffunct noble homme Mandé de Chazé en son vivant Sr du Bois Bernier auxquelles et chacune il a promis faire ratiffier ces présentes et en bailler ratification vallable dedans ung mois prochainement venant à peine de vingt escuz solleil et peine et justes intérestz applicables sur leur partye sy après en cas de déffaut ces présentes nonobstant demeurent en leur force et vertu,
lequel escuyer et audit nom après s’estre soubmis soubz notre dite court et juridiction de Challain luy ses hoirs et ayant cause mesmes tous et chacuns ses biens meubles et immeubles (illisible, encre effacée) ressort et juridiction de nostre dite court et de toutes autres sy mestier est quant à ce par devant nous a esté cognoissant et confesse que
dès le premier jour de may mil cinq cent trente et sept feu Mandé de Chazé pour luy et au nom de sadite veufve fist vendition delay cession quittance et transport à jamais par héritage à condition de grâce qui encore dure (illisible, effacé) à noble homme Guillaume Collin sieur de la Briaye de la paroisse de Saint Julien de Vouvantes lors acceptant

    ceux qui connaissent Guillaume Collin seraient sympa de venir nous le présenter ici.
    Et depuis, Pierre Grelier intervient pour me signaler qu’il est sieur de la Briaye

scavoir est le lieu mestairie et appartenances vulgairement appelé la Bataille sis près ledit lieu du Bois Bernyer ès paroisses de Challain et Nouellet

    la métairie noble de la Bataille relevait du Bois-Bernier, et était partie de la seigneurie, ce qui signifie qu’il vend une partie de son domaine

comme iceluy lieu se poursuit et comporte et comme le mestayer demeurant en iceluy lieu le tenoit possedoyt et exploictoit et mesmes comme le métayer de présent en jouist comme sans rien en retenir ne réserver,
ensemble le moulin et estang dudit lieu et seigneurie de Challain et partie de la seigneurie du Bois Bernyer ses dépendances et appartenances ung denier de cens ou debvoir payable dudit feu vendeur ses hoirs au cause ayant au terme d’Angevine pour toutes charges
et comme icelle vendition estoit faicte pour le prix et somme de quatre cent deux livres cinq solz tournois quelle somme le feu de Chazé avoit eue et receue dudit Collin achapteur et s’en tint à comptant et bien payé et du tout avoit quicté ledit feu vendeur (sic) par un payement luy en avoit fait mesmoire comme appert par ledit contrat lors de la vendition sur ce faicte et passé par Pierre (trou) hayer soubz le court du roy notre sire à Angers ledit jour et an y recours si nécessaire est,

    il n’existe aucun fonds de notaire à Angers déposé à un tel nom aux Archives Départementales, hélas !

quelle vendition ledit sieur de Boys Bernier et et audit nom a pareillement eu pour agréable et icelle fait ratiffier veult consent et approuve qu’elle sorte et vaille son plein et entier effect de point en poinct comme s’ilz eussent esté présents à ladicte vendition qui luy a esté lue et donnée à entendre de mot à mot seulement en sa forme et teneur et a promys la garder entretenir obéir et accomplir sans enffrendre ne contrevenir en quelque manière que se soit

    en fait il est dit ici qu’il entérine la vente de Mandé de Chazé, c’est donc bien que Perrine de Chazé et Louise de Champagné, au nom desquelles il agit, ont hérité de cet acte de vente et surtout de cette grace, qui doit être leur objectif, quand on songe que le domaine est en partie vendu.

et outre la somme si dessus déclarée ledit Sr du Bois Bernyer et audit nom confesse avoir eu et receu dudit sieur de la Briaye la somme de six vingt livres tournois d’aumentation et supplément qui sera seust et représentée comme deniers principaulx sur ce que ledit sieur vendeur l’a quité comme dit est, laquelle somme de six vingt livres tournois ledit Sr du Bois Bernyer et audit nom s’en est tenu à comptant et bien payé dudit achapteur parce qu’il l’a quicté et quicte ledit du Bois Bernyer et François Du Grand-Moulin naguères tuteur ou curateur des enfants mineurs dudit feu de Chazé et sadite veufve de la somme de soixante livres tournois en laquelle ilz estoient tenuz et obligez audit achapteur pour certaines causes contenues en l’obligation de ce passée et faite qui demeure cassée et annulée au moyen de ces présents et le parsus de ladite somme ledit achapteur a payé et baillé à Pierre Douet de Vaunentes à la prière et requeste et acquit dudit Sr du Bois-Bernyer présent et autres sommes par mesmes pareilles dont les dites parties audit nom ont compté ce jour ladite somme de six vingt livres tournois en tout, de laquelle en a quicté ledit achapteur et en renonczant et renconcze … … ledit Collin acceptant pour luy ses hoirs ayant cause … du Boys Bernier et de la Gasneraye et ce faisant ledit achapteur a donné et donne pareille grace comme la … ensuivant Item … a prolongé ung an de grace audit Pellaud pour raison des venditions de prochain venant en deux ans … et tout ce que dessus est dit tenir et accomplir … les avons jugez et condempnez par le jugement de notre dite court, le jeudy cinquiesme jour de janvier l’an mil cin cent quarante et ung Signé J. CHEVALLIER

Donc, Perrine de Chazé est avec au moins 2 preuves à l’appui (j‘ai aussi une autre preuve, que je m’empresse de retranscrire ici, et cela fera au moins 3 preuves), fille de Mandé et de Louise de Champagné. Reste à savoir si Mandé était le fils d’Ambrois de Chazé et Mathurine Haton, ce qui est probable, mais reste à démontrer plus solidiement, car il pourrait être un neveu ou autre degré de parenté…

    Voit l’état des travaux sur la famille de Chazé du Bois-Bernier

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5 réponses sur “René Pelaud époux de Perrine de Chazé obtient prolongation de grâce sur vente de partie du Bois-Bernier, Combrée, 1541

  1. Merci pour ces preuves découvertes et cette transcription sur place.La conditition de grâce :est ce la même chose que le reméré?
    Note d’Odile :
    Oui, la condition de grâce est la même chose que le réméré. Littéralement lorsqu’elle est stipulée dans une vente, il est écrit « o condition de grâge de rescourre et rémérer lesdites choses dedans N années prochainement venant »
    Le nombre des années était manifestement négocié entre les parties, car s’il est généralement de 2 ans, il peut aussi être de 4 ans ou plus, et ici, vous voyez qu’on le prolonge 4 ans après, ce qui me fait penser que Guillaume Collin a probablement un lien ?
    Ce type de vente est en fait un prêt, généralement pour un besoin urgent d’argent liquide (dettes ?) et l’acheteur était ainsi sur que si le vendeur était incapable de rembourser, il gardait le bien foncier, ce qui est une jolie garantie.
    Ces actes montrent aussi que les seigneurs du Bois Bernier avaient déjà du mal à tenir leur budget en 1537 !

  2. Dans les 2 donations d’ Ambroise et Jeanne en 1567 vous citez le lieu de la Bataille :est-ce les mêmes terres qui aurait pu être rachetées ?Je constate une alternance :en 1564 partage avec les frères de Jeanne ( récupèrent-il ces biens aux décès de ceux-ci ?) puis René et Perrine reçoivent des biens hérités de Jeanne des autres enfants grâce à des donations en 1567, mais sont tout de même obligés de vendre peu après en 1576 la Gasnerie ;tout en étant favorisés par le droit d’ainesse ils ont quand même des difficultés…
    Note d’Odile :
    La Bataille citée dans les donations d’Ambroise et Jeanne est le même lieu, c’était une métairie noble relevant elle même de la seigneurie du Bois-Bernier, dont elle faisait partie.
    Joachim, le prêtre, et d’ailleurs tous ses autres frères, sont sans hoirs, et je vais vous faire prochainement un billet sur le partage noble, car j’ai pu consulter à loisir le droit coutumier angevin, que je vais vous résumer. Il est probable que René Pelaud ait pu faire le rachat…
    Mon but, lors de mes recherches, est de tenter de reconstituer les éléménts financiers, en particulier immobiliers, mais je suis loin d’avoir encore rassemblé assez d’éléments, patience… pour le moment, je suis comme vous, je tente de comprendre l’effondrement financier des seigneurs du Bois Bernier, et j’ai le sentiment que ce fut un effondrement lent et constant sur plusieurs générations, tout comme les décrit si bien Michel Nassiet (que j’ai déjà cité ici), et non la seule faute du dernier seigneur René Pelaud, dont les biens saisis sont vendus par décret en 1620.

  3. Notes famille de Grandmoulin ( 1545- XVIIIe siècle ) : Testament de François de Grandmoulin: il y ordonne notamment que son fils Louis » soit mintenu aux escolles jusques à quatre ans après son décès et qu’il luy soit baillé pour ce faire par chacun an la somme de 40 livres »;procuration donnée par François de Grandmoulin, » détenu prisonnier ès prisons du Fort- l’Esvesque à Paris » à Marguerite de Champaigne, son aïeule, veuve de François de Grandmoulin, à Jullian de Grandmoulin et à Ambroi Reverdy, ses cousins-germains,pour le représenter en toutes ses affaires: notes et extraits généalogiques par le feudiste Audouys.
    Série E Titres de Famille .2707.( carton )
    Note d’Odile :
    Merci infiniement, car pour avoir été tuteur François du Grand Moulin est manifestement proche parent, et je vois que votre résumé du fonds mentionne Marguerite de Champaigné, donc ce serait du côté maternel, du côté de Louise de Champaigné, qu’il fut curateur. J’irai voir à la rentrée car maintenant ce sont les vacances des Archives.
    C’est d’autant plus intéressant que le fonds de Champaigné que j’ai fais ne livre aucune Louise de Champagné

  4. Pierre a un ancêtre Guillaume Collin avocat sieur de la Biochais dont la fille Catherine Collin née en 1581, épouse de michel Lemarié sieur de Laubriays a ses enfants a la chapelle Glain;
    A-t-il un rapport avec le Guillaume Collin cité plus haut?
    Note d’Odile :
    Le Guillaume Collin et cité dans l’acte ci-dessus comme vivant à Saint-Julien-de-Vouvantes, et ayant acquis en 1537 de Mandé de Chazé. A ma connaissance, ce patronyme est rare du côté du Haut-Anjou, et celui que vous citez a de fortes chances d’être lié : sans doute un grand’père, vu l’année 1537 !

  5. Trouvé sur « bulletin le la commission historique et archéologique de la Mayenne 1888 » wwwarchives org une retranscription de déclaration passé devant Maitre Mathurin Grudé le 27 novembre 1585 de noble homme Robert Lallier sr de Lespinay en sa maison de Viesves paroisse de Quelaines. R Lallier est partisan du Roi de Navarre. Sans doute suite aux troubles des huguenots à Angers qui avaient investi le château et s’étaient rendus ,Robert Lallier se soumet à l’édit de réunion du mois de juillet du roi de France Henri III ,(édit annulant tous les édits de pacification avec les réformés , Henri de Navarre est déchu de tous ses droits)et se retire en sa maison, propos cautionné par René Pelault sieur de Bois Bernier. Note sur le bulletin :Robert est le fils de François Lallier et Jacquine Pelault .Vu sur votre blog par Marie que François, huguenot avait été décapité en 1560,son fils a donc compris la leçon…

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