Nicole Allaneau acquiert la métairie de Livet, La Chapelle Hulin 1636

Elle est l’une des innombrables Allaneau que j’ai étudiés, et vous la trouverez en page 42 des 79 pages de mon étude, comme auparavant veuve de Georges Menant, remariée à Eustache de La Fontaine.
On voit ici que Livet fut donc un patrimoine maternel de Georges Menant son fils du premier lit.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E6 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 12 juin 1636 après midy par devant nous Louis Coueffe notaire royal Angers furent présents establys et deuement soubzmis Alexandre Mestreau marchand demeurant en la paroisse de Chérancé et Me Nicolas Déan demeurant à La Chapelle sur Oudon,
lesquels chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de personnes ne de biens leurs hoirs etc renonçant au bénéfice de division discussion et ordre etc ont confessé avoir ce jourd’huy vendu quitté cédé délaissé et transporte et par ces présentes vendent quitent cèdent délaissent et transportent et promettent perpétuelement garantir de tous trubles évictions et empeschements quelconques
à damoiselle Nicole Alaneau espouse de Ustache de La Fontaine sieur de la Roussière non commune de biens avecq luy et autorisée par justice à la poursuite de ses droits et encores autorisée par ledit sieur de la Roussière à ce présent pour l’effet des présentes, demeurant en la paroisse de La Chapelle Heullin aussi à ce présente et acceptante et laquelle a achapté et achapte pour elle ses hoirs
scavoir est le lieu et mestairie domaine appartenances et dépendances de Lyvet dite paroisse de La Chapelle Heullin en Craonnais ainsi qu’il se poursuit et comporte et que lesdits vendeurs l’ont acquit de Messire Anthoine de Montenay chevalier seigneur baron des Garenières et de Vaudevant et dame Marguerite Dugué son espouse par contrat passé par devant Serezin notaire de cette cour le 3 mai 1625, et que Me Pierre Bertran en jouist à présent comme fermier, lequel lieu l’achapteresse dit bien cognoistre, y compris les sepmances que ledit Bertran est tenu relaissé à la fin de son bail, sans rien en réserver, n’entendent néamoins comprendre un lopin de terre qui dépend de la cure ou fabrice de La Chapelle Heullin dont jouist ledit Bertran,
ès fief et seigneurie dont lesdites choses sont tenus et mouvantes aux cens rentes charges et debvoirs seigneuriaux féodaux et fonciers anciens et accoustumés qui en son deubz, que les parties par nous adverties de l’ordonnance royale ont vériffié ne pouvoir exprimet, que ladite achapteresse payera à l’advenir quites des arrérages du passé jusques à ce jour
transportant etc et est faire ladite vendition cession et transport pour la somme de 1 748 livres sur quoy ladite damoiselle achapteresse à présentement payé auxdits vendeurs 548 livres tz ainsi qu’ils ont recogneu et confessé devant nous et s’en tiennent contant et l’en quitent
et les 1 200 livres restant icelle damoiselle aussi soubzmise soubz ladite cour par hypothèque générale de tous ses bien et sépciale des choses vendues promet et s’oblige leur payer et bailler en l’acquit desdits vendeurs aux seigneur et dame des Garneucières en la ville de Paris maison de Me Louys Richer procureur au parlement ou autres qu’il leur plaira cy après choisir en ladite ville pour demeurer quites de pareille somme qu’ils leur doibvent par ledit contrat cy dessus passé par ledit Serezin

    je reste sans voix, car je me demande bien comment on pouvait autrefois aller payer une telle somme à Paris, d’autant qu’il s’agit d’une femme.
    J’ignore comment elle a pu procéder.

et cependant et jusques au réel et actuel payement les intérests d’icelle à raison de 75 livres par an à commencer à courrir contre elle du jour et feste de st Martin dernière
aussy qu’elle prendra la ferme desdites choses de l’année courante dont le terme eschera à Pasques prochain
et leur en fournir acquits et descharges vallables toutefois et quantes qu’ils en pourraient estre inquiétés poursuivis et recherchés à peine de toutes pertes despens dommages et intérests
faisant lesquels paiement elle demeurera subrogée ès droits actions et hypothèques desdits sieur et dame des Gareucières pour assurance du présent contrat
demeure tenue entretenir ledit bail dudit Bertran passé par Crosnier notaire soubz la cour de St Laurent des Mortiers le 16 novembre 1633 pendant le temps qui reste à expirer, à ses despens périls et fortunes en sorte que les vendeurs ne soient tenus d’aucuns despens dommages et intérests
ce qui a esté stipulé et accepté par lesdites parties promettant etc obligent scavoir lesdits vendeurs au garentage perpétuel desdites choses vendues solidairement comme dit est leurs hoirs etc biens etc et ladite damoiselle achapteresse à payer elle ses hoirs etc biens choses à prendre etc renonçant etc dont etc
fait à notre tablier présents Mes René Allain et Jehan Raveneau clercs à Angers tesmoins

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.

PJ (vente des bestiaux le même jour sur autre acte joint au précédent, pour la somme de 252 livres)

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog. Tout commentaire ou copie partielle de cet article sur autre blog ou forum ou site va à l’encontre du droit d’auteur.

3 réponses sur “Nicole Allaneau acquiert la métairie de Livet, La Chapelle Hulin 1636

  1. Elle a peut-être apporté cet argent à Paris par le biais d’un procureur spécialement nommé à cet effet ? Je pense que les gens faisant le trajet Angers-Paris devaient être relativement nombreux, notamment les juristes, personnels de l’administration, etc.

      Note d’Odile :
      Oui, je suis comme vous certaine que ce trajet, comme d’autres, était très fréquenté. Cependant ce qui me surprend c’est qu’on ait voyagé avec des sommes importantes sur soi. Même de nos jours, vous feriez 300 km avec 100 000 euros liquide dans la voiture ! Certes, l’or devait prendre moins de place, mais tout de même, le vol devait bien exister.
  2. Ils pouvaient faire le « transfert » par « lettres de change », ce qui permettait de ne pas avoir à transporter cette somme directement.
    1200 livres, ça faisait quand même encore beaucoup de pièces d’or (à 5 livres environ l’écu d’or en 1636).

      Note d’Odile :
      Oui, merci. J’avais oublié l’existence des lettres de change, sans doute parce qu’après tant d’années passées le nez dans les minutes notariales, je n’en ai vu qu’une, mais je reconnais volontiers que tous les paiements indirects qui nous sont longuement énumérés dans tous les actes que je mets ici, attestent que l’argent changeait de mains ainsi, indirectement. Sans doute dont qu’une créance d’un Parisien aura compensé ce paiement. Sans doute que les notaires échangeaient beaucoup d’informations sur les créances à échanger notamment au Palais Royal, où je reste persuadée qu’existait une sorte de bourse d’échange (vilain mot depuis quelques jours, mais je n’ai pas meilleure image) et que les quelques 30 à 35 notaires royaux d’Angers avaient vite fait d’échanger physiquement ainsi les annonces d’échanges, même en envoyant leur clerc à l’info. Angers était alors une ville, certes, mais tout à fait faisable à pieds chaque matin. J’en veux pour preuve les nombreuses grèves des transports en commun que j’ai dû affronter dans mon existence laborieuse, et les grandes marches matinales, dans des villes bien plus vastes.
  3. Oui, traverser Angers intra-muros (du château à Saint-Michel du Tertre) est assez rapide. Et qui plus est bien plus agréable qu’en véhicule : même au XVIe ou XVIIe siècle, cela était certainement plus facile (et plus rapide ?) à pied. Et de nos jours c’est une bien belle balade, à la rencontre de beaux monuments à tous les détours de rues…

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