16 septembre 1943 : 65ème anniversaire de la pluie de fer, d’acier et de sang sur Nantes

les 16 et le 23 septembre 1643 les Américains lachent 3 tonnes de bombes sur Nantes. Il y aura plus de 1 200 victimes car les bombes lachées à 4 000 m d’altitude par les superforteresses US frappaient plus à côté des cibles que dessus !
J’étais dessous, enfin pas tout à fait, car nous habitions la route de Clisson au niveau de la Croix des Herses. Mes oncles, qui étaient dans la maison en face, montèrent sur le toît voir, enfin, aux premiers bruits, mais par la suite descendirent comme tout le monde à la cave.
J’avais 5 ans, et mes parents nous emmenèrent dans la cave, nous racontant que le tonnerre grondait ! Que peut-on raconter d’autre aux enfants !
Le lendemain notre papa attelait Papillon à la charette à cheval, et nous partions tous pour Gesté, à 35 km. Je me souviens de maman tenant les rênes « Hue Papillon ! », mais aussi des cotes : tout le monde descend, et les adultes aident Papillon en poussant.

6 réponses sur “16 septembre 1943 : 65ème anniversaire de la pluie de fer, d’acier et de sang sur Nantes

  1. En 1943 c’était un jeudi, il faisait très beau et nous étions mes sœurs et moi à jouer dans le jardin. Mes 2 plus jeunes sœurs qui n’avaient alors que 6 mois étaient également au jardin dans leur landau.
    Vers 16 heures, les sirènes ont retenti pour signaler une alerte. Personne n’en a pris cas, pensant que comme d’habitude des avions passeraient sur Nantes pour aller bombarder ailleurs.
    Au bout de quelques minutes nous avons entendu le bruit des avions et quelques secondes après le bombardement a commencé.
    Pour ceux qui connaissent un peu Nantes nous habitions sur la place de l’église Ste Thérèse. Celle-ci était en construction. Les premières bombes sont tombées sur les fondations puis comme c’était le port qui était visé le chapelet de bombe s’est étendu vers le boulevard des Anglais, la rue de la Bastille, la rue du Calvaire etc..
    Cela faisait un très grand bruit, on aurait dit un tremblement de terre !
    Au bout d’environ ¼ d’heure 20 minutes le bruit ayant cessé, nous sommes sortis voir ce qui se passait. La place Ste Thérèse ressemblait à un immense champ venant d’être labouré ! Il n’y avait plus une seule vitre aux fenêtres, plus d’eau, plus d’électricité, et les blessés commençaient à affluer à la pharmacie sur la place.
    Plus de téléphone, impossible de joindre pompiers et ambulances.
    Une grosse pierre était tombée dans le landau de mes petites sœurs, heureusement sans les atteindre
    Maman était en ville à faire quelques courses. Nous n’étions pas inquiets car nous pensions que seul le quartier de Ste Thérèse avait été bombardé, mais au bout d’1h ½ environ un monsieur que papa connaissait lui dit que le centre de Nantes était à feu et à sang.
    Nous avons été bien heureux quand au bout de 2h30 environ nous avons vu Maman arriver, couverte de poussière, et nous racontant qu’au moment de l’alerte elle avait voulu se réfugier dans l’église St Nicolas, celle-ci étant fermée, elle décida de rentrer et pris la rue Guépin . L’église St Nicolas a été bombardée, la rue Guépin aussi, elle a eu beaucoup de chance.
    Dès le soir même nous sommes partis à pied dans une ferme à Orvault, puis à Bouvron ou nous nous sommes retrouvés dans la poche de St Nazaire mais ceci est une autre histoire !

  2. Merci infiniment de nous relater si vivement vos experiences personnelles de l’Histoire.Vos Anges Gardiens vous ont bien protégées , c’est merveilleux.Je ne sais si vous êtes du même avis mais la RAF était plus précise durant ses bombardements, volant plus bas et ne visant que les points stratégiques , parait-il ? (Je n’étais pas encore née…)

  3. d’après les témoignages, les anglais prenaient plus de risques s’attanquant aux Allemands en respectant les civils et le patrimoine.

  4. Merci pour cette confirmation .Cette opinion avait été donnée à mon père par un géneral … Allemand , qui entendant les sirènes d’alarme et l’annonce que c’était des avions de la R.A.F avait déclaré : « les civils peuvent se « relaxer » ce ne sera que l’arsenal qui sera frappé par les bombes anglaises ! ( Mon père était sur une liste d’hotages , mais je rends grace à Dieu qu’il ne fut pas fusillé…)

  5. Petite fille de 11 ans en 1943, j’avais déjà connu :
    – la déclaration de guerre le 3 septembre 1939, j’ai un souvenir très précis du lieu où je me trouvais ce jour là
    – Papa mobilisé, puis prisonnier suite à la « drôle de guerre »
    – Les réfugiés du nord de la France et de la Belgique sur les routes ;
    – Les restrictions de pain, viande, lait, beurre, textile, chaussures, etc ;
    – Les alertes fréquentes sur Nantes avec descente à la cave même la nuit, mais heureusement sans gravité ;

    Mais le 16 septembre 1943 ce fût « la cerise sur le gâteau » si l’on peut dire ! C’était il y a 69 ans ! A 16 heures, un déluge de bombes américaines s’abattit sur Nantes. Les « forteresses volantes » à 6 ou 7 000 mètres d’altitude lâchèrent sur la ville près de mille bombes ; L’attaque a duré ¼ d’heure environ, mais en ¼ d’heure il y eu 1 100 morts, 1 200 blessés, 400 immeubles totalement détruits !

    Puis ce fût l’exode vers la campagne qui coup du sort se trouva un an après dans la poche de Saint Nazaire. Mais ceci est une autre histoire !

      Note d’Odile :

    Je ne suis née qu’en 1938 mais j’ai autant de souvenirs que vous, et même très précis.
    C’est ce que j’ai entrepris d’écrire pour ma famille.
    Je reviendrai sur mon blog sur certains points particuliers comme je le fais depuis peu.
    Samedi après-midi, j’ai été heureuse de voir le film documentaire de François Gauducheu : Nantes sous les bombardements.

    Voici le site de ce réalisateur ! http://www.francoisgauducheau.fr/film_29.htm

    Si l’un d’entre vous trouve comment acquérir un DVD de ce documentaire, merci de me faire signe, car j’aimerais l’acheter.
    Odile

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