Vente de vignes, Angers, 1582

Autrefois, beaucoup de familles possédaient quelques rangs de vigne pour leur consommation.
La vigne existait même dans les grandes villes, enfin, pas dans la cité, mais dans les faubourgs, si c’est que maintenant ces faubourgs ont été inclus dans la ville.
Le vin était bon et recherché à Angers même.
L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire.

Voici la retranscription intégrale de l’acte : Le vendredy 16 mars 1582 après midy, en la cour du roy nostre sire à Angers, et de monseigneur duc d’Anjou endroit personnellement estably

honorable homme Hector Goupilleau Sr de Longchamps et Jehanne Meslet son espouze, laquelle ledit Goupilleau a auctorisée et autorisé par devant nous quant à l’effet et contenu des présentes demeurant en cette ville d’Angers paroisse St Pierre

soumettant eulx et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division etc confessent avoir aujourd’huy vendu quicté cédé délaissé et transporté et par ces présentes vendent quictent cèdent délaissent et transportent perpétuellement par héritage

à honorable homme Me Jehan Allain Sr de la Bare lieutenant général au siège de Château-Gontier et y demeurant à ce présent, stipulant et acceptant pour luy, ses hoirs etc

la 1/5e partie par indivis d’ung quartier et demi de vigne ou environ sis et situé au cloux de la Fouacière paroisse de Saint-Nicolas les Angers, ledit quartier et demy de vigne vulgairement appelé la vigne du Poyrier tout ainsi que ladite 1/5e partie dudit quartier et demy de vigne est eschu à ladite Meslet à cause de la succession de défuncte Renée Lusseau veuve de décunt Claude Clément et les autres 4/5e parties dudit quartier et demy de vigne appartenant audit acheteur, (en général, lorsqu’on voit une vente d’une partie d’indivis, c’est que l’un des héritiers tente de racheter sa part aux autres, mais vous voyez comme les actes expliquent souvent l’origine de propriété du bien. Qui plus est cette origine de propriété est source de filiations…)

tenu lesdites choses vendues du fief de la celerie de l’abbaye de St Nicolas dudit Angers à cens debvoirs anciens et acoustumés que les parties advertyes de l’ordonnance royale ont vérifié ne pouvoir déclarer etc

et est faite la présente vendition pour le prix et somme de 12 escus sol (soit 36 livres pour le 1/5e de 1,5 quartier. Le quartier fait 24,31 ares en Anjou, soit 36 livres pour 7,3 ares, soit 4,93 livres l’are) payés baillés et comptés manuellement par ledit Allain auxdits vendeurs quelle somme ils sont prise et reçue en pièces et à vue de nous en 18 quart d’escu au poids et prix et cours de l’ordonnance royale dont lesdits vendeurs se sont tenus à contant et en ont quicté et quictent ledit Allain ses hoirs etc (j’aime bien le terme « manuellement » ici, car je ne vois pas très bien comment ils auraient pu faire autrement à cette époque avec les pièces de métal !)

et avons adverty les parties faire enregistrer ces présentes dedans deux mois suivant l’édit de la conservation d’ung contrôleur des titres
à laquelle venditon et à tout ce que dessus est dit tenir et lesdites choses vendues garantir etc et aux dommages etc obligent etc mesme lesdits vendeurs eulx et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division etc renonçant etc et par especial aux bénéfices de division discussion ordre et encore ladite Meslet au droit vélléien à l’épitre divi adriani à l’autentique si qua mullier et à tous autres droits faits et introduits en faveur des femmes (nous avons déjà vu ceci), lesquels leur avons donné à entrendre qui sont et vallent que sans expresse renonciation auxdits droits femme ne peult intervenir intercéder ni s’obliger pour aultres foy jugement et condamnation

fait et passé Angers maison dudit Goupilleau en présence d’honorable homme Estienne Godin sr de la Coupauldière et honorable homme Me Philippe Lebrun sr du Plessis advocat à Angers demeurant Angers tesmoings

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2 réponses sur “Vente de vignes, Angers, 1582”

  1. Je suis allée, petite jeune fille, aider à vendanger un petit arpent de vignes, hérité de mon grand- père, dont on tirait une mauvaise piquette !

  2. Cette sorte d’acte est vraiment utile pour retracer d’éventuels ancêtres .Quelle trouvaille magnifique lorsqu’il peut s’agir des siens , (égoistement !)…!Au lycée en 6ème nous avions appris une chanson de vendanges : beaucoup de vignes autour de Montpellier.La rentrée était vers le 15 septembre une fois les vendanges finies…

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