Transaction Chevalier Robert Robin, Combrée, 1602

Cet acte n’est pas tout à fait une transaction, mais il fallait bien que je donne un titre parlant, et les explications auraient trop longues. C’est en fait la cession de parts dans un procès en cours sur des droits de succession.

René Joubert a épousé Renée Robert, fille de Jean et Françoise Robin, et vous allez voir à la fin de l’acte qu’elle est soeur de Mathurin Robert, vivant en 1602, et partie prenante pour l’autre moitié dans le procès en cours.
Ces Robert sont en procès avec des héritiers Robin.
Et René Joubert vend ici la part des droits de son épouse dans tout cet imbroglio Robin, à un autre descendant de ces Robin, Philippe Chevalier, qui prendra en charge les poursuites à ses risques et périls.

Cet acte a une géographie qui m’est familière, à savoir Combrée, Noëllet et Craon. Et, comme vous avez maintenant l’habitude de la découvrir à travers mes découvertes, l’acte n’est ni à Combrée, ni à Noëllet, ni à Craon, mais à …. Angers. Je suppose, mais c’est pure supposition de ma part, que les notaires d’Angers étaient des arbitres plus réputés, ou bien que lorsqu’un affaire était chaude, il vallait mieux aller la traiter plus loin, là où on était sur qu’aucun notaire serait de parti pris. Enfin, ceci reste une hypothèse.

Par contre aucun de ces Robert, Robin, Chevalier, n’est dans mes ascendants, c’est cadeau pour vous si vous en descendez. Cependant, dans ce cas ayez la courtoisie ou droiture de venir en discuter ici, sur ce blog, et non dans les forums qui sévissent sur mon dos, en ayant le toupet de prendre sur ce site-blog pour discuter entre eux en circuit bien fermé.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E36 – Voici la retranscription de l’acte : Le 20 juin 1602 avant midy, en la cour du roy notre sire Angers encroict pardavant nous (Jean Chevrollier notaire Angers) personnellement establi honnestes personnes René Joubert sieur de la Fontaine mary de honneste femme Renée Robert fille et héritière pour une moitié de défunts honnestes personnes Jehan Robert et Françoise Robin sieurs de la Tenaudrée demeurant au bourg de Combrée d’une part

et Philippes Chevallier fils de défunts Jehan Chevallier son père et de défunte Marguerite Robin sa mère, demeurant au bourg de Combrée, ayant répudié la succession dudit défunt Chevalier son père, d’autre part,

soubmettant lesdites parties etc confessent avoir ce jourd’huy fait et par ces présentes font entre eux l’accord cession et transport de droictz qui s’ensuit et en la forme cy-après, c’est à scavoir que ledit Joubert audit nom a quicté ceddé et transporté et par ces présentes quicte cedde et transporte audit Chevallier stipulant et acceptant tous ses droictz noms raisons et actions qu’il pourroyt demander et prétendre comme héritier pour une moitié à cause de sadite femme desdits défunts Jehan Robert et Robin à l’encontre dudit défunt Jehan Chevalier ses héritiers ou curateur à biens vacans pour raison de la caution faicte par ledit le défunt Robert audit Jehan Chevalier en la curatelle des enfants de défunts Jehan Robin et Jehanne Hereau sa femme demeurant à Craon (donc ce Jean Robin est parent des Robin de Combrée et Noëllet)

ensemble les sommes de deniers tant en principal intérestz que despens payez et desbourses tant par lesdits défunts Robert Françoise Robin sa femme, que ladite Robert femme dudit Joubert aux héritiers desdits Robin et Hereau en quelque sorte que ce soit et pareillement les despens par eux faictz à la poursuite dudit procès au siège présidial d’Angers que en la cour de parlement à Paris que autres lieux et juridictions à droit d’hypothèque subrogation de droictz où ledit Joubert et sadite femme estoyent et sont fondés auparavant ces présentes pour en faire par ledit Chevalier telles poursuites et contraintes à ses périls fortunes qu’il verra et pour cest effet est et demeure subrogé par ledit Joubert audit nom et lieu et place droit d’hypothèque noms raisons et actions, lequel a voulu et consenti veult et consent que iceluy Chevallier y soyt subrogé par justice si mestier est
et est faicte la cession et et transport pour le prix et somme de 62 escus sol de laquelle ledit Chevallier en a payé 2 écus sol et le reste montant la somme de 60 écus ledit Chevallier demeure tenu et obligé payer audit Joubert ses hoirs en dedans 3 ans scavoir 20 escus à la Toussaintz prochaine 20 escus à la Toussaintz prochaine en un an, et le reste montant 20 escus à la Toussaintz prochaine en 2 ans, ou de l’acquiter de pareilles sommes à chacun desdits termes vers les héritiers de ladite défunte Marguerite Robin mère dudit Chevallier pour les fermes du lieu et closerie de la Blouère en la paroisse de Nouellet, et luy en fournir quittance valable par chacune desdites années à peine de toutes pertes despens dommages et intérets ces présentes néanmoins, ensemble l’acquiter pour ung tiers des réparations en quoi ledit Chevalier est fondé, sans que ledit Joubert y puisse estre tenu,
et demeure quite de tous le prisaige de bestial estant sur ledit lieu de la Blouère dont ledit Chevalier demeure dès à présent chargé vers ses autres cohéritiers et en décharge dudit Joubert et sans que ledit Joubert puisse être recherché par ledit Chevalier ou ses cohéritiers de prinse de fruits ou jouissances qu’il pouroit avoir faictes ou ses prédecesseurs et dont il pouroit estre tenu des héritages desdits défunts Chevalier et Robin

et pour garantage de ladite cession ledit Joubert audit nom a voulu et consenti que ledit Chevallier prenne et retire les pièces jugements et actes concernant la présente cession de honneste homme Mathurin Robert sieur de la Tenaudière lequel y est fondé pour une moitié et en faire avec luy telle poursuite conjointement ou séparement ainsi qu’il verra estre à faire à ses périls et fortunes sans y estre tenu à aulcun garantaige éviction et restitution de prix fors de son fait seulement (donc Mathurin Robert est frère de la femme de Joubert)

tout ce que dessus stipulé et accepté par chacune desdites parties à peine de toutes pertes despens dommaiges et intérestz auquel accord cession transport obligation et tout ce que dessus est dit tenir etc obligent lesdites parties et mesme ledit Chevalier au payement de ladite somme de 60 écus comme dit est tenir etc renonçant etc foy serment jugement condemnation en promettant etc
fait et passé audit Angers en notre tabler ès présence de honorable homme Me Jehan Jamet sieur de Laubryaye et Me Pierre Fauscheux clerc demeurant audit Angers

Cliquez l’image pour l’agrandir. Cette image est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Je la mets ici à titre d’outil d’identification des signatures, car autrefois on ne changeait pas de signature.

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog.

2 réponses sur “Transaction Chevalier Robert Robin, Combrée, 1602

  1. Bonsoir,

    Il y a eu un petit laps de temps avant que je réalise que vous parliez là de mes propres ancètres… Tellement habitué que je suis à lire machinalement, mais toujours avec beaucoup d’intérêt, vos post quotidiens sur l’histoire du Haut Anjou.
    En dépouillant les registres paroissiaux de Combrée (en ligne sur le site internet des archives du 49), j’en avais été amené à déduire que Renée Robert femme Joubert Dame de la Fontaine, était probablement soeur de Mathurin Robert, sieur de la Terrandière (mon ancêtre).Vos recherches par ailleurs viennent confirmer cette hypoyèse.
    Par contre j’ignorais l’identité des parents de ce Mathurin Robert, si ce n’est celle du père (Jean) d’après la généalogie de la famille dressée par G. de Launay, laquelle, j’ai pu le constater dans le cadre de mes propres recherches dans les archives (en ligne), comporte de nombreuses erreurs.
    Je suppose que « la Ténaudrée » et « la Ténaudière » désignent la même propriété, dont Mathurin hérita de son père. Où est-elle située exactement?

    Note d’Odile : je n’ai pas fait de travaux persos sur cette famille, et suis donc incompétente, mis à part les actes notariés que je restitue ici pour le bonheur du Haut-Anjou.
    C. Port donne une Terrandière à Joué-Valanjou, c’est loin du Hau-Anjou, est-la vôtre ? Ce jour je vais ressortir mes 2 sources et revoir la graphie de ce lieu. A suivre.
    Quant à Gontart de Launay, les 2 seules fois où j’ai eu à le consulter comportaient des erreurs, puis j’ai appris comment il travaillait, et là j’ai compris les énormes sources d’erreurs : il écrivait aux familles pour leur demander ce qu’elles avaient et les mignonnes familles répondaient ce qu’elles savaient, souvent erroné, et pire, gommaient ce dont elles ne voulaient pas entrendre parler. J’ai d’ailleurs sur mon site une page concernant les généalogies fantaisistes qui sévissaient beaucoup au 19e siècle et en particulier en Anjou http://www.odile-halbert.com/Genea/gout/fantsie.htm

  2. Il ne s’agit pas de ce genre d »erreurs flateuses » dans la généalogie Robert de Gontard de Launay, bien au contraire; C’est tout à l’honneur de mon oncles Georges, qui était un généalogiste scrupuleux à l’opposé de ceux que vous évoquez, d’avoir légué à la postérité le fruit d’un travail sérieux.
    Cependant il existe des approximations sur certaines dates de naissance ou de décés, parfois des erreurs plus graves sur l’identité d’un conjoint ou d’une conjointe. En fouillant dans les archives, et malgré mes capacités limitées à « déchiffrer », j’ai pu identifier et rectifier un certain nombre d’erreurs. Egalement en lisant vos contributions : c’est ainsi que vous m’apprenez que Mathurin Robert a été inhumé à Craon le 10/12/1631 et qu’il ne pouvait donc pas vivre en 1640 comme l’écrit Gontard de Launay.
    Ou encore que Mathurine Pihu, femme de Mathurin Robert, n’est pas la fille d’Anne Gault. Les registres de Combrée et du Bourg d’Iré ne remontent pas assez loin pour que je puisse identifier la filiation de Mathurine Pihu. Dommage. De toute façon, je serais bien incapable d’en déchiffrer une ligne…
    Mais au delà des ces questions de filiation, c’est tout le contexte économique et social du haut Anjou de cette époque qu’il est passionnant de découvrir grace à vous, ça enrichit considérablement une généalogie

    Cordialement

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