Journal d’Etienne Toysonnier, Angers 1683-1714

1691 : juillet, août, septembre, octobre, novembre, décembre

Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930

  • Le 2 juillet (1691) Mr Goujon avocat fils du feu Sr Goujon marchand droguiste en cette ville et de la dame Laporte, épousa la fille des défunts Sr Coustard du Brossé et de la dame Yvert.
  • Le 3 (juillet 1691) Mr de la Chevalerie Hunault gentilhomme épousa la fille de Mr de Gastines Poisson bourgeois et de la défunte Delle Lefebvre de Chamboureau.
  • Le 8 (juillet 1691) Mr Hunault, docteur en médevine, fils de feu Mr Hunault aussi docteur en médecine et de la Delle Jurois, épousa la fille des défunts Sr Avril et de la dame Beauregard.
  • Le 16 (juillet 1691) le fils de Mr Daigremont garde-marteau des eaux et forests d’Anjou et de la Delle Alaneau épousa la fille du Sr Brichet cy-devant président au grenier à sel de St Fleurant et de la Delle Rose Poulard.
  • Le 7 (juillet 1691) Mr Eveillon fils du feu Sr Eveillon marchand ferron en cette ville et de la dame Crespy se fit installer dans la charge de maître des eaux et forêts cy-devant possédée par Mr de Chevaigné Aubin.
  • Le 28 juillet (1691) mourut mon fils Etienne, âgé de trois ans moins quelques jours. Il m’était extrêmement cher ; il avait une mémoire et un jugement fort avancé.
  • Le 30 juillet (1691) messieurs Gontard et Cordelet plaidèrent leur première cause.
  • Le 8 août (1691) monsieur de la Vau Landevy mourut âgé de 80 ans. Il avait été avocat au conseil.
  • Le 13 (août 1691) l’on monta les six grandes colonnes de marbre du grand autel de l’église des Cordeliers.
  • Le 18 (août 1691) le fils de feu Mr Bernard du Roncerai président en l’élection et grenier à sel de cette ville et de la défunte dame Bouteiller de la Pinardière, se fit installer dans la charge de chevalier d’honneur au siège présidial de cette ville, de nouvelle création. (Note de Marc Saché : Cet office nouveau de conseiller chevalier d’honneur, vrai miroir où se prenait une fois plus de plus la vanité humaine, pour le profit de la fiscalité royale toujours en quête de ressources extraordinaires, conférait au titulaire dans chaque présidial, aux termes de l’édit de mars 1691, le privilège héréditaire de siéger, l’épée au côté, immédiatement après les lieutenants généraux et les présidents et avant les conseillers. Comme eux il avait voix délibérative. Daté d’août 1691, le brevet délivré à Jacques-François Bernard, bien qu’il lui manquât deux ans et sept mois pour avoir l’âge requis, rappelle que François-René, marquis du Bellay, avait été pourvu de cette charge nouvelle, mais « ne désirant s’y faire recevoir », l’avait résignée en sa faveur. Elle fut supprimée d’ailleurs au bout de quelques années et n’eut qu’un autre titulaire, Mathieu Renou de la Féauté, installé le 16 février 1699. Outre certains privilèges et exemptions d’impôts elle assurait 400 livres de gages au dignitaire. Jacques-François Bernard, baptisé le 8 mars 1669 à Saint-Michel-du-Tertre, était fils de Jacques B., écuyer, président au siège de l’élection et grenier à sel d’Angers, décédé le 15 janvier 1689, et de Marie Boutilier de la Pinardière. Il épousa, le 31 mai 1683, Françoise Poisson, fille de n. h. Pierre Poisson, sieur de Gastines, conseiller secrétaire du roi, et d’Elisabeth Lefebvre de Chamboureau. Il mourut en la paroisse Saint-Maurille le 10 octobre 1705 et fut, comme son père, inhumé dans l’église des Cordeliers (Voir Arch. Dép. E 1652 ; Bibl. Mun. man 1215, bis anc 1005 f°101-104 ; état civil de Saint Michel du Tertre et de Saint Maurille ; Bernard de la Frégeolière, Généalogie de la maison de Bernard, Angers, 1888, pp. 204, 206-207)
  • Le 20 (août 1691) mourut Mr Decorce avocat. Il avait épousé défunte Delle Gault duquel mariage il n’y a point eu d’enfant.
  • Le 27 (août 1691) le Sr de la Houssaye Binet épousa la fille du Sr de la Martinière Viel.
  • Dans ce même temps, le Sr de Forges Gueniveau veuf en premières noces de la défunte Delle Valtère, et en secondes de la défunte Delle de la Hurtaudière Chauvin, desquels mariages il n’y a point eu d’enfant, épousa Melle de la Roche Goizeau.
  • Le 3 septembre (1691) mourut le Sr Chaudet Me apothicaire. Il avait beaucoup de science et de mérite. Il avait été échevin de ville, consul des marchands et capitaine de ville. (Note de Marc Saché : C’est sans doute, bien que Toisonnier ne précise pas, celui qui, au dire du P. Maurille de Saint-Michel dans sa Physiologie Sacrée, possédait un remarquable cabinet d’histoire naturelle (Voir C. Port, t1 p. 647)
  • Le 14 (septembre 1691) mourut la dame Dousseau ; elle fut enterrée le lendemain en l’église des P. Carmes.
  • Dans ce même temps, mourut monsieur Girault de Souvigné. Il avait été longtemps procureur du Roy au siège de la prévôté de cette ville.
  • Le 24 (septembre 1691) sur les deux heures après midy, trois maisons joignant les arches des grands ponts de cette ville, y allant du côté droit de la porte St Michel, tombèrent dans l’eau. Le nommé Gallière marchand poislier, sa femme étant grosse et trois enfants, y périrent. La femme s’appelait Marie Trouillet proche parente de Mrs Trouillet. (Note de Marc Saché : L’acte de sépulture de l’état civil de la paroisse de la Trinité porte : « Mathurin Gallière, marchand, tué par un soliveau le jour d’hier, 24 septembre, dans la ruine totale de sa maison, qui est tombée dans la rivière, dans laquelle sa femme et deux de ses enfants ont esté ensevelis. » A la suite de la chûte des deux maisons bâties sur les grands ponts, le conseil de ville décida « qu’il ne sera basty à l’avenir aucunes maisons sur lesdits points pour quelque prétexte et cause que ce soit » 18 octobre 1691 (BB 99, f°48)
  • Dans ce même temps, mourut la femme du feu Sr Chartier. Il était messager de cette ville à la Flèche.
  • Le 28 (septembre 1691) mourut monsieur de Chanzé Gaultier, conseiller honoraire au siège présidial de cette ville et échevin perpétuel de l’hôtel de ville, âgé de 69 ans. Il avait beaucoup de science et de mérite. Mr Boylesve de Goismard aussy conseiller audit siège a épousé une de ses filles, laquelle est morte depuis quelque temps et a laissé une fille.
  • Dans ce même temps, mourut à la campagne la femme de Mr des Touches Maunoir conseiller à la prévôté. Elle a laissé deux enfants ; elle s’appelait Beaugrand.
  • Dans ce même temps, les cent cinquante gentilshommes de la province de Berry partirent pour s’en aller dans leur pays, après trois mois de séjour de garnison.
  • Le 27 (septembre 1691) mourut madame Teullin de Monfrou ; elle avait été mariée deux fois, en première noces avec Mr de Gentien duquel mariage est issu Mr Gentien marié avec la fille du feu Mr Artaud maîtré des Comptes à Nantes, et de la dame Aveline, et du second deux filles, l’une mariée avec feu Mr de Maillé de la Tourlandry Comte de St Jean, et laquelle est aussi morte depuis quelque temps, et l’autre avec Mr de la Jaillière Lebel. Elle s’appelait Charlotte Martin des Loges.
  • Le 8 octobre (1691) le fils du Sr Daigrement cy-devant marchand de soie et de la dédunte dame … épousa Melle Lenfantin.
  • Le même jour (8 octobre 1691) le Sr Hameau Sr du Haut-Plessis mourut âgé de 70 ans.
  • Le même jour (8 octobre 1691) mourut le Sr Pillegauld de la Besneraye. Il avait épousé en premières noces la fille de feu Mr Fuyer avocat et en secondes la fille de Mr Ferrand docteur en médecine, duquel mariage il y a des enfants.
  • Le 10 (octobre 1691) mourut Mr de Gastines Poisson. Il avait épousé feue mademoiselle Lefebvre de Chamboureau. Une fille a épousé depuis peu Mr Hunault de la Chevalerie gentilhomme.
  • Le 17 (octobre 1691) mourut monsieur Jean Jouin avocat au siège présidial de cette ville. Il plaidait d’une voix fort enrouée.
  • Le 15 (octobre 1691) mourut monsieur Trouillet prêtre conseiller honoraire au siège présidial. Il a laissé plusieurs enfants de la feue dame Héart ; monsieur Trouillet lieutenant particulier audit siège, une fille mariée avec Mr de Meliand Boucault conseiller, feu Mr de l’Échasserie Trouillet marié avec la Delle Briand duquel mariage il y aune fille, ladite Briand remariée avec Mr de l’Épinay Lemarié, conseiller audit siège, une autre fille veuve de feu Mr de Pecherat conseiller audit siège, remariée avec Mr de la Sablonnière Chotard conseiller audit siège, une autre fille mariée avec Mr Grimaudet, Mr Trouillet prêtre et Mr Trouillet prêtre de l’Oratoire.
  • Le 29 (octobre 1691) le fils du feu sieur Daburon marchand épousa la fille du Sr Marchand cy-devant messager de cette ville à Paris.
  • Dans ce même temps mourut madame Chantelou veuve de Mr Chantelou de Portebize procureur du Roy en l’élection de cette ville ;
  • Le 5 (novembre 1691) Mr Raimbauld avocat fils du Sr Raimbauld Me apothicaire et de la défunte Martin épousa la fille du Sr Thibaudeau, chirurgien à Thouarcé, et de la dame Verdon.
  • Le 12 (novembre 1691) madame Chauvel de la Boulaie, veuve de feu monsieur Chauvel de la Boulaye, procureur du Roy au siège présidial de cette ville. Elle a eu trois garçons et cinq filles savoir, Mr de la Boulaie Chauvel l’aîné, conseiller aux requestes du parlement de Bretagne, qui a épousé mademoiselle de Crespy ; le second mort capitaine de cavalerie à Gyroune, et le troisième religieux chartreux. Le première fille mariée avec Mr de Crespy de la Mabilière procureur du Roy au siège présidial ; la seconde a été religieuse au couvent de la Fidélité de cette ville, elle s’est relevée de ses vœux au moyen d’un bref du pape ; la quatrième mariée avec Mr de Sanson de Lorchère et la cinquième mariée avec Mr Eveillard aussy conseiller aux requestes du parlement de Bretagne. Elle s’appelait Grimaudet.
  • Le 17 (novembre 1691) mourut la femme de monsieur de l’Éperonnière Sansonnière ; elle s’appelait du Chiron Davy ; elle s’était mariée le 18 d’octobre 1690, duquel mariage il y a un enfant.
  • Le 20 (novembre 1691) mourut le Sr Davy, huissier ; il a laissé neuf filles ; sa femme s’appelle Coutard.
  • Le 21 (novembre 1691) mourut Melle de la Plante Mauvif, fille, âgée de 57 ans.
  • Dans ce même temps mourut la femme du Sr Hameau du Marais ; elle s’appelait Gremont.
  • Le 2 décembre (1691) le Sr Aubin de la Blanchardière, fils de feu Mr Aubin avocat, épousa la fille du feu Sr de Lizière Margariteau aussy avocat et de Delle Garciau.
  • Le 7 (décembre 1691) mourut la femme du Sr Thibaudeau notaire royal en cette ville ; elle s’appelait Mornac.
  • Le 11 (décembre 1691) monsieur Terrien prêtre, chapelain de St Michel du Tertre. Il avait beaucoup de science et de mérite.
  • Le 18 (décembre 1691) monsieur Gaultier de Landebry fut élu conseiller et échevin perpétuel en la place de feu monsieur de Chanzé son père.
  • Le même jour arriva en cette ville Jacques Stuart, second du nom, Roy d’Angleterre. Il coucha à l’hôtel de ville. Il entendi le lendemain la messe en l’église des prêtres de l’Oratoire et partie ensuite pour Nantes, et de là à Brest. (Note de Marc Saché : On connaît le soulèvement de l’Irlande catholique contre le nouveau roi d’Angleterre, Guillaume III, en faveur de Jacques II, la descente de ce dernier dans l’île, sa défaite à la Boyne, le 11 juillet 1690, et la capitulation de sa dernière place de Limerick, en octobre 1691. Elle avait été suivie de l’exode de nombreux Irlandais. A son passage à Angers Jacques II ne resta qu’une nuit à l’hôtel de ville et repartit le lendemain en chaise de poste pour Nantes et Brest. Le roi fit connaître à la compagnie « qu’après le prise de Limeril, il aurait fait passer beaucoup de ses troupes et de ses sujets en France (24 à 25 000 tant hommes que femmes) qui étaient nouvellement débarqués à Brest. S.M. voulant en former des corps complets pour les attacher au service de la France, avait jugé à propos d’aller au lieu du débarquement pour y donner ses ordres nécessaire et faire connaître à ses sujets en arrivant dans un royaume qui leur est étranger, que S. M. avait toujours conservé pour eux sa même affection et qu’ils n’avaient point changé de maître. » (Arch.mun. BB 99 f°119)
  • Le premier janvier (1692) le fils de Mr de Grée Poulain conseiller honoraire au siège présidial et de la dame Denyau épousa la fille du Sr Nicolon de Chanzé bourgeois et de la défunte Delle Croizet ?
  • Le 22 décembre 1691 monsieur de Grée Poulain se fit installer en la charge de conseiller au siège présidial possédée par Mr de Grée Poulain son père.
  • Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
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    Les bijoux de Françoise Bourigault veuve Chaillou, 1582

    ses hériters sont réunis en l’hostellerie où pend pour enseigne l’image Ste Barbe rue de la Poissonnerie à Angers pour faire ouvrir une boîte fermée à clef, confiée à Julien Chaillou par feu Jacques Chaillou… (Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E)

    Comme toute succession collatérale, celle-ci fourmille d’héritiers, dont le lien, non précisé (hélas), s’avère sur 3 générations, et sur une famille qui bouge assez pour s’être étendue de Briollay à Thouarcé, Rablay, Angers etc…
    Dans ce qui suit, il y a un personnage clef qu’on connaît, il est marchand drappier à Angers :
    Julien CHAILLOU sans toute né vers 1510 †après octobre 1593 Fils d’Etienne Chaillou et de Thomine Quentin x1 (ctm du 12 novembre 1553 Dvt Lecomte Nre royal Angers) Françoise LEGOUZ °Angers St Pierre 19 novembre 1533 †entre janvier 1560 et juin 1579 Fille de Jean LE GOUZ hôte de Sainte Barbe et de Anne Grudé (elle-même fille de l’hôte de l’hostellerie de la côte de baleine en faubourg Bressigny) dont 12 enfants, dont Anne, l’aînée, qui suit x2 Jehanne BOESTEAU †avant octobre 1593 (succession Dvt Garnier Nre Angers, le 4 octobre 1593)

    Donc, au moment des faits, qui se situent en 1582, ce Julien Chaillou est âgé d’environ 72 ans, ce qui fait d’ailleurs que je le suppose un oncle de tous les Chailloux qui suivent dans cette affaire rocambolesque.
    Anne CHAILLOU (fille aînée des précédents) °Angers St Pierre 12 mars 1554 Filleule de Guillaume Bonnier Md et de Louise Saillant. Elle teste le 6 juin 1579 Dvt Hardy Nre Angers x François LE MESLE Sr de la Hamonaye, hoste de Sainte Barbe à Angers

    Sainte Barbe Musée de Blason et des Corporation. Selon une légende, elle était d’une grande beauté, aussi son père l’enferme dans une tour. Elle y devient chrétienne. Pour cela, son père la décapite lui-même, mais il meurt aussitôt foudroyé. D’où ses attributs : une tour à trois fenêtres, ciboire et hostie, ou canon et barils de poudre. Ici, elle porte le ciboire et la tour.

    La scène se passe à l’hôtellerie Sainte Barbe à Angers. Ajoutez un notaire (c’est utile pour rédiger l’acte) un serrurier (c’est utile pour ouvrir) un orfèvre (c’est utile pour estimer). Allons-y ! :

    Voici la retranscription de l’acte : Le 24 fevrier 1582 en présence de Me Jehan Legauffre notaire du roy notre sire à Angers et demeurant Angers et de présent estant en la maison et hostellerye où pend pour enseigne l’image Sainte Barbe rue de la Poissonnerie (la scène qui suit se passe à l’hôtellerie Sainte Barbe, qui est alors tenue par François Lemesle, gendre de Julien Chaillou. J’ai mis en caractères gras les personnages présents, qui seront ensuite cités lors de la choisie à la fin de l’acte, et manifestement chacun est représentant d’une branche et il y en a 5 branches puisque 5 lots, donc j’ai numéroté aussi de 1 à 5 pour faciliter la compréhension, tout en m’efforçant de faire les césures au bon endroit)
    et encore en présence de honorables personnes sire Simon Davy advocat au siège présidial de ceste ville d’Angers et y demeurant paroisse de St Maurille et Renée Legrand sa femme à ce présente et de luy auctorisée quant à ce, ladite Renée Legrand fille de défunt Alexandre Legrand, ledit Alexandre fils de défunte Guillemine Chaillou,
    Nicolas Jary mary de Marguerite Loiseau demeurant en la paroisse de St Lambert, René Loiseau demeurant en la paroisse de Rablay et encore lesdits Jary et Loiseau eux se disant procureurs et soy faisant fort de René Gaultier sergent royal et de Garys Loiseau femme dudit Gaultier et duquel Gaultier audit nom lesdits Jary et Loyseau ont dit avoir les droits et actions, lesdits les Loiseaux et femme et héritiers de defunte Jehanne Chaillou vivante femme de défunt Jehan Loyseau de Chemillé,
    François Chaillou demeurant à Thouarcé tant en son nom que au nom et comme spécialement fondé de procuration passée sous la cour de Thouarcé par devant Toussaint Chasteau notaire d’icelle le jour d’hier, de Jehan Bastard veuve de feu Jehan Chaillou héritière mobiliaire de défunt René Chaillou et tant audit nom que comme soy faisant fort de chacun de Me Jacques Chaillou prêtre, Jehan, Gilles, Jehan et Julienne les Chailloux, ladite Julienne fille mineure de défunt Louis Chaillou, et encore ledit François Chaillou au nom et comme se faisant fort de Gabriel Apvril et Jehanne Chaillou femme dudit Apvril,
    et honorable homme Gilles Réthoré sieur de la Chauvière demeurant en ladite paroisse de Thouarcé au nom et comme curateur ordonné par justice de la personne biens et choses desdits Jacques, Mathurin et Julienne les Chailloux, enfants mineurs de défunts Jacques Chaillou et Marie Réthoré,
    et Estienne Chaillou marchand demeurant en la paroisse de Rablay, (on apprend plus bas qu’il y a 5 branches de Chaillou, et je me suis efforcé de faire les césures comme le laissait paraître les choisies qui figures ci-dessous. Cela n’était pas aisé, et peut être remis en question, car dans ces actes notariés, écrits sans alinéas, il est difficile d’établir parfois le fil des différentes branches...)

    tous les susdits es noms et qualités que dessus, héritiers les tous de défunte Françoise Bourigault vivante femme de défunt Jehan Chaillou, en présence desquels et à leur requeste, honneste homme Julien Chaillou marchand demeurant en la paroisse de Briollay a représenté un boueste de fer d’un demy pied de long et de cinq doigts de large ou environ regarnie d’une bande de fer par-dessus et fermée à clef, (le pied varie partout, celui de Paris faisait 32,483 cm, ce qui donnerait une boîte de 16 cm de long, en fait elle devait être de la longueur des cuillers)
    laquelle ledit Julien Chaillou (ce Julien Chaillou, qui n’est pas cité dans les héritiers, est sans doute un oncle. On le connaît : il est fils d’Etienne CHAILLOU x Thomine QUENTIN, est né vers 1530 †après octobre 1593. Il épouse en 1 par ctm du 12 novembre 1553 Dvt Lecomte Nre royal Angers, Françoise LE GOUZ qui lui donne 12 enfants puis, après 1573 il se remarie à Jehanne BOESTEAU. Il a environ 50 à 55 ans en 1582.) a dit et déclaré que ledit défunt Jacques Chaillou de son vivant luy avait baillé en garde ladite boîte, déclarant et vérifiant ledit Julien Chaillou ne scavoir ce qui estait dedans ladite boîte et ce fait à la requeste et présence de tous les dessus dits nommmés et de nous notaire, a esté faict ouverture de ladite boite par Thomas Fronteau Me serrurier en ceste ville d’Angers y demeurant paroisse de St Pierre et icelle boîte ouverte les pièces (au sens d’objet) d’or et d’argent qui s’ensuivent lesquelles ont esté prisées et estimées en présence des dessus dits et à leur requeste par honneste homme Roullet Remon Me orfèvre en cette ville d’Angers (Raoul Remon †en 1598 ou 1599, orfèvre à Angers 1571-1597, fils de l’orfèvre Guillaume Remon et de Marie Landry, neveu de l’orfèvre Toussaint Colpin, mari de Catherine Villeneuve qui lui donne 12 enfants)
    Et premier huit cuillers d’argent ayant le manche avecque un racloir aussi d’argent le tout pesant ensemble 7 onces et ung gros, prisé à la raison de 6 escus et ung tiers le marc pour ce cy 3 écus 38 s 9 d
    Item une chesne d’or faicte à pas dasne pesant quatre onces moins ung gros et demy prisé à la raison de 4 escus l’once pour ce cy 30 écus et demy
    Item ung agnus dey (agnus dei : représentation artistique d’un agneau portant une croix) d’argent doré et ung petit pendant au travers appelé garantyère d’or le tout prisé ensemble un écu
    Item 4 anneaux d’or en ung desquels y a ung setrin (Strin : Espece de pierre precieuse. Nicot, Thresor de la langue française, 1606) et l’autre ung cristal gravé et l’autre une cornalyne (Cornaline, pierre precieuse ainsi nommée, Onyx. Nicot, Thresor de la langue française, 1606) et ung torsis (sans doute un tortis, couronne de fleurs) le tout pesant ensemble six gros et prisé à la raison cy-dessus 6 écus
    Item une pièce d’or appellée mouton à la grand lame lige prisé 1 écu 10 sols
    Item ung double ducat valant 6 livres 4 sols prisé 2 écus 4 s

    et au moyen de la représentation des choses susdites tous les susdits héritiers esdits nom et qualités que dessus en ont quitté et quittent et déchargtent ledit Julien Chaillou à ce présent et acceptant pour luy ses hoirs et ce fait les dessus dits héritiers esdits noms et qualités que dessus ont dict et déclaré avoir ledit jour d’hier retiré d’honneste femme Jehanne Mesnard veuve de défunt Jehan Chevalier vivant marchand et Me parcheminier en cette ville d’Angers scavoir est
    ung pot d’argent avec 2 salières faites en équerre aussi d’argent le tout pesant ensemble 2 marcs et demy prisé à raison de 6 écus le marc, 16 écus et outre les susdits esdit noms ont pareillement représenté les meubles ensuivant lesquels ils ont pareillement dit avoir retiré de ladite Menard
    et premier une soye de satin sans manche bordé de velour doublé de toile noire lequel a été prisé et estimé ung escu
    Item une voille quere de robe de demys estade fort voilée et usée prisée par tous les dessus et de leur consentement 20 sols

    Tous les meubles cy dessus mentionnez montent et reviennent ensemble à la somme de 62 escus et deux tiers d’escu 9 deniers tournois, (ce qui fait 188 livres 9 deniers, en 1582, somme que vous pouvez multiplier par 2 un siècle plus tard. Dans tous les cas, cela n’est pas une somme énorme, c’est surtout beau par la description qui en est faite...)
    et ce fait à la requête de tous lesdits héritiers esdits noms et qualités cy dessus mentionnez, et inventoriés et appréciez comme dict est, ont esté mis en 5 lots (s’ils partagent en 5 lots, c’est qu’il y a 5 branches au même niveau) par ledit Remon comme ensuit (pour faciliter la compréhension, j’ai akpité ici ce qui ressort de la choisie qui a immédiatement suivi et laissé mes éventuels commentaires comme d’habitude entre parenthèses et en italique afin de distinguée clairement ce qui est dans l’acte et ce que j’ajoute):
    la moitié de la chesne d’or – resté audit François Chaillou esdits noms
    l’autre moitié de la chesne – choisi par ledit Réthoré audit nom, 4e choisissant
    le pot d’argent avec l’argent de la petite garniture d’or – choisi par Etienne Chaillou, 1er choisissant
    les 2 salières, 2 cuillers d’argent et une petite cuiller en façon de racloire et ung anneau auquel il y a enchassé une cornaline et l’anneau auquel y a un strin – choisi par lesdits Davy et sadite femme, 3e choisissant
    6 cuillers d’argent et un anneau d’or auquel y a une pierre de cristal qui vaul le double ducat et le double ducat et la pièce à la grand l’une d’or, le soye de satin et la doublure de la quere de robe avec ladite boueste dont cy-dessus est fait mention choisi par Nicolas Jary et René Loyseau esdits noms, 2e choisissant

    et pour ce que les 1er et 2e lots sont plus forts que les 3 autres de la somme de 4 écus 2/3 et 10 sous, et partant celui qui aura aura le 1er lot paiera au 4e lot la somme de 2 écus et 25 sous et celui qui aura le 2e lot paiera savoir à celui qui aura le 3e lot 30 sous et à celui qui aura le 4e lot lot 7 sols et à celui qui aura le 5e lot ung escu et 43 sous

  • Il s’agit donc du partage de bijoux qui sont un bien CHAILLOU, entre 5 branches de Chailloux, mais à quel niveau se situait Françoise Bourigault veuve de Jean Chaillou ? était-ce une soeur, une cousine, une tante, une grand-mère, une chose est certaine, tous ces Chailloux sont issus d’un tronc commun.
  • La présence d’argenterie et de tels bijoux, atteste d’une certaine aisance sociale, car je les rencontre peu dans les inventaires après décès. Il s’agit donc de marchands aisés, comme Toysonnier aime à nous parler.
  • Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet seule une citation ou un lien sont autorisés.

    Journal d’Etienne Toysonnier, Angers 1683-1714

    1690 : juillet, août, septembre, octrobre, novembre, décembre

    Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
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  • Le 1er juillet (1690) mourut la veuve du feu Sr Gaudais. Elle s’appelait Marguerite Blondeau ; elle a laissé un garçon et une fille.
  • Le 2 (juillet 1690) le sieur Poitras épousa Melle Babault.
    Dans ce même temps mourut la femme du feu Sr Gannes Me apothicaire.
  • Le 8 (juillet 1690) le Sr Carré notaire en cette ville, veuf de défuntes dames Chesneau et Pelletier ses premières femmes, épousa en troisièmes noces la fille du feu Sr Quellier docteur en médecine et de la Delle Desportières.
  • Dans ce même temps, le Sr Trochon, épousa la fille du Sr de la Gaulerie Brondeau.
  • Le 31 (juillet 1690) la fille de Mr Jean Gault avocat au siège présidial de cette ville épousa monsieur Huslin gentilhomme.
  • Le 6 août (1690) une des filles de Mr Leroyer de la Baronnière avocat audit siège épousa le nommé Mariet receveur du tabac en cette ville (eh oui ! déjà un impôt sur le tabac) ; il est de la ville de Château du Loir.
  • Le même jour, la fille de défunts Mr Aveline de Narcé conseiller au siège présidial de cette ville et de la dame Guilbault, épousa le fils unique de Mr Guérin avocat et de la Delle Mussault.
  • Le 29 (août 1690) la fille de défunts Mr Guynoiseau avocat au siège présidial de cette ville et de la Delle Rossignol, épousa Mr Moreau Sr de la Mustière, fils du défunt Sr Moreau et de la dame Augereau du diocèse de Poitiers.
  • Le 28 (août 1690) le fils de défunts Sr Poilpré bourgeois de cette ville et de la demoiselle Baufait, épousa la fille de monsieur Louët, cy-devant lieutenant particulier au siège présidial de cette ville, et de la défunte dame Sérézin.
  • Le 18 septembre (1690) le fils du feu sieur Gyrois de l’Aiglerie épousa la fille du feu Sr Gannes Me apothicaire en cette ville et de la défunte dame …
  • Le 24, mourut le Sr Allard cy-devant marchand en cette ville, et depuis hoste de l’hôtellerie où pend pour enseigne le Roy des gardons en Reculée. Sa femme s’appelle Brouteau de la ville de Château-Gontier. (les auberges avaient franchement de jolis noms, c’était tout de même plus beau que nos chaînes hôtellières actuelles...)
  • Le 2 octobre (1690) mourut Mr Cordier garçon, avocat, fils de défunt Mr Cordier aussy avocat et de la Delle Saget.
  • Le 9 (octobre 1690) le fils du Sr Préjan marchand, lieutenant des eaux et forêts d’Anjou, épousa la fille du Sr Yvard, notaire en cette ville.
  • Le 10 (octobre 1690) Mr Delorme, fils de Mr Guy Delorme, avocat, épousa la fille du feu Sr ….
  • Le 12 (octobre 1690) la femme du Sr Sourdrille praticien mourut et fut enterrée en l’église de St Michel du Tertre ; elle s’appelait Rousseau.
  • Le 26 (octobre 1690) mourut la femme du Sr Gilbert cy-devant marchand en cette ville ; elle s’appelait Leliepvre.
  • Le 1er novembre (1690) mourut mademoiselle Bachelot fille de défunts Mr Bachelot contrôleur au grenier à sel de cette ville et de Delle Renée Panetier ; elle était âgée de 35 ans.
  • Le 7 (novembre 1690) mourut monsieur François Maudoux, prêtre, curé de St Michel du Tertre. C’était une personne d’un rare mérite, d’une grande piété et d’un bon exemple. Il savait l’art de toucher le cœur par ses prônes. Il était de la ville de La Flèche ; il a été curé pendant vingt et cinq ans.
  • Dans ce temps, monsieur Boucault de la Houssaye, conseiller au siège présidial de cette ville, veuf de la dame Gandon et ayant cinq enfants de ce mariage, épousa mademoiselle Lepetit de la Besnerie.
  • Le 13 (novembre 1690) on publia l’établissement de deux nouvelles foires, savoir pour le premier jour du mois de may et pour le 6 du mois d’août de chaque année. (Note de Marc Saché : Il existait déjà 2 autres foires régulières depuis l’octroi des lettres patentes de décembre 1646, l’une le lendemain de la Fête-Dieu, l’autre à la Saint-Martin d’hiver, chacune d’une durée de 8 jours.)
  • Le 16 (novembre 1690) le sieur Chatelain épousa la fille du Sr Planchenaut.
  • Le 27 (novembre 1690) le Sr Guyonneau, fils du feu Sr Guyonneau de la Riaillerie, lieutenant à Brissac épousa la fille du feu Sr Alaneau marchand poislier en cette ville.
  • Le 28 (novembre 1690) mourut le Sr Caternault, fils du feu Sr Caternault notaire royal en cette ville et de la dame Perrouin. Il avait épousé la fille du feu Sr Lancelot.
  • Le 29 (novembre 1690) mourut Mr Viot avocat au siège présidial de cette ville. Il avait épousé la fille du Sr Cireul notaire royal en cette ville, duquel mariage il a laissé cinq enfants.
  • Le même jour (29 novembre 1690) mourut la mère du Sr Bourneuf huissier audiencier au siège présidial.
  • Dans ce même temps, le Sr Beguyer, fils de défunt Antoine Beguier barbier baigneur en cette ville, fut receu dans l’office de greffier de l’hôtel de ville, créé par le Roy et cy-devant possédée par Me des Portes Poitevin.
  • Le 30 (novembre 1690) mourut la femme du feu Sr Tonnelier marchand de draps de laine. Elle a laissé trois enfants, un garçon chanoine régulier, et deux filles ; la première est morte femme de Mr Guilbault avocat. Elle s’appelait …
  • Le 5 décembre (1690) mourut Mr Boisourdy bourgeois, capitaine de ville ; son fils est avocat du Roy.
  • Le 11 (décembre 1690) monsieur de Vurie gentilhomme épousa la fille de feu monsieur Boylesve de la Maurouzière Me d’hôtel du Roy et de la dame Lanier.
  • Le 15 (décembre 1690) mourut madame du Ménil femme en secondes noces de monsieur du Ménil cy-devant avocat du Roy, duquel mariage il n’y a point d’enfant, et en premières noces en 1652 femme de feu monsieur Cupif d’Aussigné, duquel mariage il y a un enfant qui fut tué au sortir du Louver par monsieur Duplanty Boylesve. Elle s’appelait Lemarié, fille de François Lemarié et de Delle Licquet.
  • Le 18, monsieur de l’Eperonnière Sansonnière, escuier, épousa la fille de feu monsieur du Chiron Davy conseiller au siège présidial et de la dame Deroye.
  • Cette année a été assez heureuse et fertile en bleds et en vin.
  • Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
    Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet (blog, forum ou site, car alors vous supprimez des clics sur mon travail en faisant cliquer sur l’autre support, et pour être référencé sur Internet il faut des clics sur ma création) seul le lien ci-dessous est autorisé car il ne courcircuite pas mes clics.

    Journal d’Etienne Toysonnier, Angers 1683-1714

    1690 : janvier, février, mars, avril, mai, juin, juillet

    Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
    Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930

  • Le 2 janvier (1690) mourut monsieur Boylesve de la Mauricière ; il était extrêmement riche ; sa femme s’appelait Papin. Il avait deux filles ; l’aînée a épousé Mr de Genouillac conseiller au parlement de Paris, et l’autre est décédée laquelle avait épousé monsieur le comte de la Porte seigneur de la Thibaudière, dont il n’y a point d’enfant.
  • Le 10 (janvier 1690) Mr de Chantepie Leroyer, fils de feu Mr de Chantepie Leroyer, lieutenant en l’élection de cette ville, épousa la fille de Mr Coueffé, avocat et de la Delle Huchedé.
  • Le même jour (10 janvier 1690) la fille du feu Sr Crosnier Me chirurgien en cette ville épousa le Sr Lehoreau médécin à Nantes.
  • Le même jour (10 janvier 1690) la fille de Mr du Roger d’Angenay conseiller à la prévôté, épousa le Sr Drouet.
  • Le 11 (janvier 1690) monsieur Garsenlan auditeur des comptes en Bretagne, fils du Sr Garsenlan de la Perrière, cy-devant marchand en gros de bled, et de la dame Mestayer, épousa la fille de défunts monsieur de la Perrière Foussier conseiller au présidial de cette ville et de la dame Gardeau.
  • Dans ce mesme temps, mourut mademoiselle Poilpré. Son fils aîné a épousé la fille de feu Mr Muzard secrétaire de monsieur l’évêque d’Angers, et une fille a épousé le sieur Saget bourgeois. Elle s’appelait Gabrielle Bachelot.
  • Le 18 (janvier 1690) Mr Bonvallet veuf de la Delle Pasqueraye épousa la fille de Me Gilles Guilbault avocat.
  • Dans ce même temps, mourut la femme de monsieeur Gueniveau de Souvigné cy-devant procureur du Roy au siège de la prévôté de cette ville. Elle a laissé deux garçons ; elle tomba dans un petit ruisseau proche le clos des marchands ; elle s’appelait Girault.
  • Le 23 (janvier 1690) monsieur du Temple Erreau, procureur du Roy au siège de la prévôté de cette ville, fils de feu monsieur Erreau docteur régent ès loix et de la Delle Verdier, épousa la fille de feu monsieur Deroye conseiller au siège présidial et de la dame Talour.
  • Le 27 (janvier 1690) mourut le sieur Garciau commissaire au greffe civil du siège présidial de cette ville, âgé de 49 ans. Il a laissé plusieurs enfants ; l’aînée a épousé le Sr Paytrineau marchand de soie associé avec le Sr Geslin.
  • Le 29 (janvier 1689) Mr Voisin Sr du Sauzay, fils de monsieur Voysin, docteur régent ès loix, et de la feue Delle Toublanc, épousa la veuve du feu Sr Sourdrille de la Bachelotière, duquel mariage il y a quatre enfants. Elle s’appelle Boizourdy.
  • Le 31 (janvier 1690) le Sr Destriché de la Barre, épousa la fille du feu Sr de la Gallicheraye Coutard et de la dame Charon.
  • Le 2 février (1690) le Sr Dupas de la Grée épousa la fille du feu Sr Cadoz, clerc du palais.
  • Le 9 (février 1690) mourut monsieur Coutard de Narbonne, conseiller honoraire au siège de la prévôté de cette ville.
  • Le 15 (février 1690) mourut monsieur Martineau ; il avait autrefois été Me apothicaire en cette ville. Il n’a point laissé d’enfants.
  • Le 16 (février 1690) monsieur Voisin, docteur régent ès-loix, âgé de 74 ans, personne d’un mérite rare et distingué et d’une science très profonde. Il avait épousé la Delle Toublanc, dont il y a deux garçons ; le 1er a épousé la fille de Mr de la Porte Trochon, et l’autre Melle Boizourdy veuve de feu Mr de la Bachelotière Sourdrille de la ville de Château-Gontier.
  • Le 21 (février 1690) mourut monsieur Allard, banquier. Il a laissé plusieurs enfants d’un second mariage avec Melle Barbereau, et du premier avec Melle Lagouz, une fille unique mariée avec monsieur Delaunay, avocat.
  • Le 24 (février 1690) mourut monsieur Cordier avocat. Il a laissé un fils unique aussy avocat de son mariage avec Melle Saget. Il ne fréquentait point le barreau.
  • Le 16 mars (1690) mourut le Sr Doublard cy-devant marchand droguiste. Il avait épousé la dame Delorme, duquel mariage il a laissé 2 garçons qui sont avocats, dont l’aîné a épousé la fille du feu Sr Ponceau praticien au palais.
  • Le 17 (mars 1690) mourut la femme de monsieur Romain Sr du Perray bourgeois de cette ville. Elle s’appelait Lezineau ; elle n’a point laissé d’enfant.
  • Le 20 (mars 1690) mourut la femme du sieur Goussard marchand chapelier. Elle s’appelait Le Bannier.
  • Le 28 (mars 1690) mourut monsieur Gault Sr de Baubigné avocat au siège présidial de cette ville, fils de feu Mr Gault Sr de la Saunerie aussy avocat et de la Delle … Il était âgé de 39 ans ; il a épousé Melle Trioche de la Bétonnière.
  • Le 2 avril (1690) mourut la fille de monsieur Quelier de Marcé, lieutenant de prévôt de cette ville ; elle était veuve de feu Mr Legras de Laugeardière gentilhomme duquel mariage il n’y a point d’enfant.
  • Le 3 (avril 1690) mourut Mr Carré, fils de Mr Carré notaire royal en cette ville, mon cousin rémué de germain. Il avait épousé la fille du Sr Pouneau marchand à Saumur dont il n’y a point eu d’enfant. Il était âgé de 27 ans.
  • Le 9 (avril 1690) mourut le Sr Lemasson, fermier du temporel de l’abbaye de St Nicolas. Il avait épousé en premières noces madame Hodemon, tante de ma femme, laquelle était veuve du Sr Garsenlan et dont il n’y a point eu d’enfant, et en secondes il a épouse Madame Le Couz.
  • Le même jour (9 avril 1690) mourut mademoiselle Gontard âgée de 75 ans, femme de feu Mr Gontard avocat. Son fils aîné aussy avocat décédé, avait épouse Melle Primault dont il y a des enfants ; un autre aussy avocat a épousé Melle Chotard ; un autre est décédé archiprêtre de Juigné ; et une fille a épousé Mr Lebloy aussy avocat, laquelle est décédée et a laissé une fille.
  • Le 18 (avril 1690) mourut le Sr Deslandes, commis au greffe civil du siège présidial de cette ville. Il a été marié deux fois ; sa première femme fut frappée de Mr Leroyer de la Baronnière avocat, dont elle mourut, ce qui coûté plus de 3 000 livres ; elle s’appelait Antoinette Serrin, duquel mariage reste deux filles dont une a épousé la Sr Ragot. Il y a plusieurs enfants du second.
  • Le 19 (avril 1690) mourut monsieur Reimbault de la Foucherie, prêtre, curé de Beaupreau et chapelain en l’église de St Michel du Tertre. Il était très honnête homme et extrêmement zélé.
  • Le 4 (avril 1690) monsieur Boguais de la Boessière cy-devant avocat, se fit installer dans la charge d’assesseur de l’élection de cette ville. Il est neveu de ma femme.
  • Le mesme jour, monsieur Hiron se fit aussi installer dans la charge d’eleu, lesquelles deux charges sont de nouvelle création.
  • Le 1er may (1690) messieurs Poullain de la Forestrie et de la Mothe Marchand, furent élus échevins.
  • Le même jour mourut la veuve de feu monsieur Hunault de Marsillé ; elle s’appelait Billard.
  • Le 4 (mai 1690) mourut la femme du feu Sr Allard banquier ; elle s’appelait Desplantes Barbereau ; elle a laissé plusieurs enfants.
  • Le 5 (mai 1690) mourut Mr Jousselin docteur régent en médecine, âgé de 78 ans. Il était très habile dans sa profession. Il a laissé deux filles ; la première décédée avait épousé feu Mr de la Rousselière Thomas conseiller au présidial dont il y a des enfants ; et l’autre a épousé Mr Grandet aussy conseiller au présidial et à présent maire de cette ville.
  • Le 9 (mai 1690) Mr Boussac avocat fils de Mr Boussac aussy avocat et de la demoiselle Jamet, épousa la fille de défunt Mr de la Possardière Brichet aussy avocat et de la Delle Gaultier.
  • Le mesme jour (9 mai 1690) mourut Mr des Rousses Herbereau conseiller à la prévôté. Il avait épousé défunte Melle Esther Davy dont il y a plusieurs enfants.
  • Le 10 (mai 1690) mourut mademoiselle de la Barre Louvet.

  • Le 19 (mai 1690) monsieur de comte de Maillé de Bourmont et de Tourlandry mourut en se maison seigneuriale de St Jean des Mauvrais. Il était âgé de 36 ans ; il avait épousé en premières noces mademoiselle Teullin de Montrou dont il y a un enfant et en secondes madame …
  • Le 22 (mai 1690) le Sr Descamp Me chirurgien en cette ville, veuf de la dame Mezières, duquel mariage il y a deux enfants, épousa la fille du Sr Brunet marchand de dentelles.
  • Le 28 (mai 1690) mourut madame Janvier veuve ; elle a laissé quatre enfants dont l’aîné a été marchand de soie en cette ville, mais il tomba aussytost dans la disgrace ; il avait épousé défunte dame Roullier. Elle était âgée de 58 ans ; elle s’appelait…
  • Le 30 (mai 1690) monsieur Le Tourneux président en l’élection de cette ville, fils de Mr Le Tourneux docteur en médecine, et de la demoiselle Jarry, épousa la fille de monsieur Vaulaige Sr de Vaugirault et de la défunte Delle Talour.
  • Le 6 juin (1690) mourut la femme de feu monsieur de la Blanchardière Audouin conseiller au présidial ; elle s’appelait Goupil. Elle a laissé plusieurs enfants savoir un garçon prêtre, à présent curé de Gonnord, un autre cy-devant conseiller audit présidial, qui a épousé la fille de feu Mr Drouin notaire et une fille décédée qui a épousé Mr Bernard conseiller audit siège.
  • Le 7 (juin 1690) mourut le Sr Audouin marchand voiturier.
  • Le 8 mourut le Sr Defaye cy-devant huissier audiencier au présidial.
  • Le 9 (juin 1690) mourut le Sr Chouteau praticien. Il avait épousé en premières noces la fille du Sr Rigault de Cré dont il y a 3 enfants, et en secondes la fille du feu Sr Goubault Me chirurgien en cette ville, dont il n’y a point d’enfant.
  • Le 10 (juin 1690) monsieur Hameau du Marais, fils de Mr Hameau du Marais, bourgeois et de la Delle Grémont, se fit installer dans la charge de conseiller honoraire nouvellement créée par le Roy.
  • Le 13 (juin 1690) le fils de feu Mr de la Porte, receveur des consignations et cy-devant élu en l’élection de cette ville, épousa la fille de monsieur Rousseau de Pontigné conseiller au siège présidial de cette ville et de la défunte dame Butin.
  • Le 19 (juin 1690) le sieur Labbé de Château-Gontier épousa la fille du sieur Beguyer marchand.
  • Le 20 (juin 1690) mourut Mr Quelier de Marcé, lieutenant de prévôt.
  • Le 27 (juin 1690) mourut le Sr Coutard du Brossé marchand. Il avait épousé la fille du feu sieur Yvert, duquel mariage il y a plusieurs enfants.
    Le 29 (juin 1690) mourut le Sr Rodaye marchand de soie, âgé de 32 ans.
  • Le 26 (juin 1690) mourut monsieur du Chiron Davy, cy-devant conseiller au siège présidial de cette ville.
  • Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
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    Journal d’Etienne Toysonnier, Angers 1683-1714

    1689 : juillet, août, septembre, octobre, novembre, décembre

    Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
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  • Le 4 juillet (1689) mourut mademoiselle des Places Gaultier ; elle fut enterrée le lendemain dans l’église des R. Jacobins de cette ville.
  • Le 12 (juillet 1689) mourut la femme du défunt sieur Cordon, vivant marchand de soie en cette ville, âgée de 75 ans.
  • Le même jour (12 juillet 1689) Mr Lemasson avocat au siège présidial de cette ville et procureur du Roy en l’élection de Château-Gontier, épousa la fille du feu Sr Juffé, bourgeois dudit Château-Gontier.
  • Le 18 (juillet 1689) le fils de monsieur Desmazières Menier avocat plaida sa première cause.
  • Le 19 (juillet 1689) mourut monsieur Dupas, bourgeois. Il avait été longtemps à l’armée ; il a laissé un garçon et une fille.
  • Le 14 (juillet 1689) arrivèrent icy à quatre jours différents seize cent Suisses qui venaient des travaux de la Rochelle. Ils en partirent le 28 et les autres jours suivants ; il y en avait 800 aux Ponts-de-Cé. (Note de Marc Saché : Au moment de la déclaration de guerre à la Hollande par Louis XIV le maréchal de Lorge fut chargé de rendre compte de l’état de la place de La Rochelle, alors complètement démantelée. Sur les ordres du roi, Fery, directeur général des fortifications depuis la Loire jusqu’à l’Adour, fit travailler à une nouvelle enceinte plus grande qu’un tiers de l’ancienne. Les ouvrages furent commencés le 29 mars 1689 et le 29 septembre un état-major s’y établit sous le commandement de Marcognet, gouverneur de la place. Voir Arcère, Histoire de la ville de la Rochelle, 1757, t.II, p. 358)
  • Le 30 (juillet 1689) monsieur Desmauvrais Jollivet, fils de défunt monsieur Jollevet, avocat, et monsieur Gontard, fils de feu monsieur Gontard, aussy avocat, plaidèrent leur première cause.
  • Le 3 août (1689) mourut madame de Chenedé femme de monsieur de Chenedé, auparavant veuve de monsieur d’Héliand, chevalier, seigneur d’Ampoigné, duquel mariage il y a trois garçons et une fille, et du second mariage deux filles. C’était une des plus belles, des plus agréables et des plus spirituelles femme de la province ; elle était âgée de 43 ans ; elle m’honorait d’une amitié très particulière ; Elle fut enterrée le lendemain dans l’église St Michel du Tertre avec pompe. (Il s’agit de la femme de René Joachim Chénedé.)
  • Le 8 (juillet 1689) mourut monsieur de la Roche Goizeau. Son fils aîné est juge des traites, qui a épouse Melle du Brossé Minée.
  • Le 26 août (1689) mourut madame des Aunais Boylesve, femme de monsieur des Aunais Boylesve, auparavant veuve de feu monsieur de la Marée Cupif. Elle n’a jamais eu d’enfant ; elle s’appelait Bellet. C’était une femme d’une grande vertu ; elle a donnée tant aux hôpitaux, pauvres qu’à l’église 25 000 livres.
  • Le 4 septembre (1689) mourut le sieur Bouguerel, marchand ferron en cette ville. Il avait épousé la fille des défunts Sr Guiet aussy marchand ferron et de la dame Legendre.
  • Le même jour (4 septembre 1689) mourut la femme du feu Sr Buscher ; elle s’appelait … ; âgée de 97 ans.
  • Le même jour (4 septembre 1689) Mr Gontard du Pin, avocat, fils de défunt Mr Gontard aussy avocat et de la Delle Verdier, épousa la fille de Mr Chotard aussy avocat et de la Delle Romain.
  • Le 15 (septembre 1689) mourut Mr L’Epagneul Sr de la Plante. Il a amassé de grands biens dans les partis. On le dit riche de deux cent mil livres. Il est mort receveur des traites de Saumur. (Note de Marc Saché : Gilles Lépagneul de la Plante avait été receveur des traites aux Ponts-de-Cé. Comme toutes les personnes notables de la ville on le trouve agrégé, ainsi que trois fils, à la puissante Confrérie des bourgeois des trois états établie en l’église Saint-Laur. Voir Bibl. Angers, man. 765-anc.696, registre des réceptions des frères.)
  • Le 18 (septembre 1689) mourut monsieur des Ruaux Provost, bourgeois de cette ville.
  • Le 20 (septembre 1689) mourut la veuve de défunt Mr Brard, marchand de soie en cette ville. Elle s’appelait de la Plante Pierre.
  • Le 22 (septembre 1689) mourut à Chalonnes le sieur du Tertre Gault, bourgeois.
  • Le 24 (septembre 1689) mourut monsieur Gourreau. Il avait été cy-devant quelques années conseiller au siège présidial de cette ville, mais s’étant adonné à l’excès de vin et étant extrêmement incommodé de la goutte, il fut obligé de vendre sa charge. Il avait épousé la fille du Sr Périgault marchand de chaux à Chalonnes, duquel mariage il y a deux filles. (Note de Marc Saché : Jacques-Marin Gourreau de la Blanchardière était le fils de Jacques Gourreau, également conseiller au siège présidial (Voir Bibl. mun., man. 1120-anc.919, f°632)
  • Le 16 octobre (1689) monsieur du Pont Gourreau, veuf de la défunte dame de la Marre Bault, duquel mariage il y a plusieurs enfants, épousa la veuve du feu Sr des Cheminaux Herbereau président au grenier à sel de cette ville.
  • Le 8 novembre (1689) mourut mademoiselle Bachelot veuve du feu Sr Bachelot contrôleur au grenier à sel de cette ville ; elle s’appelait Panetier. Elle a laissé un garçon, marié avec la Delle Ganches de la Fourerie, et deux filles dont la cadette est religieuse aux Ursulines.
  • Le 23 (novembre 1689) il fut arrêté à l’hôtel de ville que les trente six mil livres que le Roy demande pour être déchargé des contributions aux ustanciles des soldats pendant le quartier d’hyver, seraient levés sur les exploitants les maisons de la ville et des faubourgs au sou la livre. Cela monte à trois sous trois deniers pour livre.
  • Le 29 (novembre 1689) mourut le sieur Bruneau, garçon, âgé de 58 ans.
  • Le 25 octobre (1689) mourut monsieur de la Rousselière Thomas, conseiller honoraire au siège présidial. Il avait épousé Melle Jousselin fille du Sr Jousselin docteur en médecine, dont il y a 4 garçons.
  • Le 1er décembre (1689) mourut la femme de Mr de l’Epinay Soreau avocat ; elle s’appelait Bertereau.
  • Dans ce même temps mourut monsieur de la Bachelotière Sourdrille, bourgeois. Il avait épousé la fille de Mr de Bazourdy, dont il y a 4 enfants.
  • Le 4 (décembre 1689) mourut le Sr Greteau ; il avait été cy-devant notaire royal en cette ville.
  • Dans ce même temps mourut la femme de monsieur Grézil, bourgeois ; elle s’appelait Nail. Il y a 3 ou 4 enfants de leur mariage.
  • Le 9 (décembre 1689) monsieur Eveillard conseiller aux requestes du parlement de Bretagne, fils de feu monsieur Eveillard président au siège de la prévôté de cette ville et de la dame Avril, épousa la fille de feu monsieur Chauvel de la Boulaye procureur du Roy au siège présidial et de la dame Grimaudet.
  • Le 10 (décembre 1689) mourut Mr des Sourcelles Cupif ; allant à la campagne, il tomba de cheval et s’étouffa.
  • Le 28 (décembre 1689) mourut Mr Muzard, secrétaire de monsieur l’évêque d’Angers, âgé de 55 ans ; il avait beaucoup de mérite.
  • Cette année a été abondaite en vin et en bleds.
  • Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
    Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet (blog, forum ou site, car alors vous supprimez des clics sur mon travail en faisant cliquer sur l’autre support, et pour être référencé sur Internet il faut des clics sur ma création) seul le lien ci-dessous est autorisé car il ne courcircuite pas mes clics.

    Journal d’Etienne Toysonnier, Angers 1683-1714

    1689 : Janvier, février, mars, avril, mai, juin

    Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
    Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
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  • Le 15 janvier (1689) mourut monsieur du Roncerai Bernard président en l’élection et grenier à sel de cette ville. Il était fort honnête homme, aimé et regretté de tout le monde. Il avait épousé en premières noces défunte Melle de la Pinardière Bouteiller, duquel mariage il n’y a qu’un garçon, et en secondes noces mademoisellle Lebouvier auparavant veuve de défunt Mr ….
  • Le 20 (janvier 1689) mourut le Sr Faucheux beaupère du Sr Yvard notaire royal en cette ville.
  • Le 22 (janvier 1689) mourut la femme du Sr Carré cy-devant praticien au palais et à présent greffier en chef à la prévôté ; elle a laissé cinq petits enfants ; elle était sœur du Sr Balain confiseur.
  • Le 26 (janvier 1689) monsieur Deniau assesseur au siège de la prévôté de cette ville épousa la fille du Sr Curieux greffier à Beaufort.
  • Le 29 (janvier 1689) monsieur de l’Esperonnière, de la Roche Bardou, gentilhomme, fils de défunt monsieur de la Roche Bardou, lieutenant de la Vennerie et de la dame de Brie, épousa mademoiselle Constantin, fille de défunt monsieur Constantin grand prévôt d’Anjou et de la dame Peltier.
  • Le 2 février (1689) mourut monsieur Syette bourgeois de cette ville. Il avait épousé la fille de monsieur de la Jouannière Hardy avocat à Château-Gontier. Il a laissé 4 enfants.
  • Le 8 (février 1689) mourut monsieur Barbotin. Il avait été icy longtemps intéressé dans les Aydes. Il a depuis couru les commissions dans plusieurs provinces.
  • Le 9 (février 1689) mourut monsieur Camus chanoine en l’église d’Angers. Monsieur Ripoche doyen du chapitre St Julien a sa chanoinie.
  • Le 14 (février 1689) monsieur Dupont épousa la fille de monsieur Trochon de Richebourg et de la dame Coutard.
  • Le 15 (février 1689) monsieur Gilles Goüin fils de défunts Mr Gouin avocat au siège présidial et de la demoiselle Chevalier épousa la fille de défunts Poulain Me Vinaigrier et Peigné sa mère. Elle est fille unique et a, dit-on, 12 000 livres de bien. (Patience aux non initiés aux chiffres, les indicateurs arrivent sur ce blog, au fil des billets, demain le lit, en attendant vous avez là la fortune d’un avocat, et j’ose ajouter que la fille unique est fort intéressante, d’ailleurs elle l’est toujours, et cela n’a pas changé)
  • Le 17 (février 1689) mourut Mr Poisson marchand droguiste en cette ville.Il avait épousé en premières noces une des filles de feu Mr Dupont notaire et de la dame Camus dont il n’y a point d’enfant, et en secondes noces, il avait épousé la dame Esnault.
  • Le 18 (février 1689) mourut Mr Caternault notaire, garçon, âgé de 35 ans, fils de défunts Mr Caternault aussi notaire et de la dame Perrouin.
    Le même jour (février 1689) mourut monsieur Binet marchand cirier en cette ville.
  • Le 20 (février 1689) le fils de feus Mr Herbereau des Cheminaux et de la Delle Augeard épousa Delle Cantin.
  • Le même jour (février 1689) le sieur Goyer marchand épousa la fille du Sr Jory Me pâtissier.
  • Le même jour, le Sr Tellier épousa la fille du défunt Sr la Roche.
  • Le 2 mars (1689) Jacques Stuart, second du nom, roy d’Angleterre, arriva en cette ville sur les six heures du soir, avec très peu de suite. On lui présenta le dais et les clefs de la ville à la porte St Aubin, qu’il refusa. Les habitants étaient sous les armes ; toutes les compagnies le complimentèrent. Il soupa à l’hôtel de ville ; il en sortit sur les onze heures du soir. Il se mit sur l’eau pour se rendre à Nantes et de là à Brest. (Je découvre à travers ce journal que la Loire, que j’aime, et que je vois de mes fenêtres du haut de ma tour de béton, a vu passer tant de rois… Je savais quel trafic incroyable y régnait, mais jamais je n’avais oser imaginer que le port de Nantes avait vu tant de grand voyageurs étrangers pour Paris)
  • Le 8 (mars 1689) mourut la femme de monsieur de Chastelaye Pasquier conseiller au siège présidial de cette ville. Elle s’appelait Testard ; elle n’a point laissé d’enfant.
  • Le 12 (mars 1689) monsieur Le Tourneux, fils de monsieur Le Tourneux, médecin en l’université de cette ville, et de Melle Jarry, se fit installer dans la charge de président en l’élection cy-devant possédée par feu Mr du Roncerai Bernard.
  • Le 20 (mars 1689) monsieur de Chauvon Louet, fils de feu monsieur de Chauvon Louet et de la dame Grimaudet épousa la fille de monsieur Dupont Gourreau et de la feue mlle Bault.
  • Le 28 (mars 1689) monsieur de la Richelière Toublanc se fit installer dans la charge de conseiller au siège de la prévôté de cette ville cy-devant possédée par feu Mr Galard de Mongazon.
  • Le 30 (mars 1689) mourut mademoiselle Guilbault femme de monsieur Claude Guilbault avocat. Elle s’appelait Jeanne Tonnellier.
  • Monsieur l’Evêque d’Angers a permis de manger des œufs pendant ce carême jusques au dimanche des Rameaux, à cause de la rareté du poisson et des légumes.
  • Le 11 avril (1689) monsieur de Boizourdy, second avocat du Roy au siège présidial de cette ville, fils de monsieur Boizourdy et de la Delle … épousa la fille de feu monsieur de la Sablonnière Chotard et de la Delle …
  • Dans ce temps mourut monsieur de Girard Sr de Gastines. Il avait épousé en premières noces Melle … et en secondes noces une batarde de feu Mr l’abbé de Bégare.
  • Le 1er jour de may (1689) on élut pour maire de cette ville monsieur Grandet conseiller au présidial et un des acamédiciens. (François Grandet, sieur de la Plesse et de Mons, était frère du curé de Sainte-Croix, Joseph Grandet. Conseiller au Présidial, échevin perpétuel en 1689, il fut maire pendant 4 ans d e1689 à 1692. Il fit élever au bout de la rue de l’Hôpital la Porte Neuve ou Grandet, réparer les ponts, établir 2 nouvelles foires (Voir plus bas à l’an 1692) et installer une école d’équitation, toutes initiatives rappelées au revers de son jeton par la légende Porta. Collegio. Pontibus. Hippodromo. Nundinis. Il fut inhumé au cimetière de Faye, le 7 novembre 1730 (Voir C. Port, Dict. p. 290 ; Lehoreau, Cérémonial, vol. III, p. 73 ; Planchenault, Les Jetons angevins, pp. 287, 288, Gazette des Beaux-Arts, 1901) Note de Marc Saché.)
  • Le même jour (1er mai 1689) on élut pour échevins messieurs de la Varanne Tremblier conseiller et du Motay Davy bourgeois.
  • Le même jour (1er mai 1689) mourut monsieur Verdier conseiller honoraire au siège présidial, capitaine de ville, échevin perpétuel de ladite ville, docteur régent du droit français et un des Académiciens. C’était un des grands hommes de cette ville, très éclairé dans sa profession et que tout le monde de la Province consultait dans les grandes questions ; son mérité était honoré d’un chacun. (Jean Verdier, né à Angers en 1610 environ, était fils de Jean Verdier, lieutenant général au Présidial. Lui-même nommé conseiller en devint le doyen. Il se vit confier, lors de la création des chaires de droit français, en 1679, celle de la Faculté d’Angers. Autant que son Commentaire sur la Coutume d’Anjou, resté inédit, sa fidélité au parti de la cour pendant la première période de la France angevine lui avait valu cette faveur. Il fut un des premiers membres de l’Académie en 1685. L’acte de son inhumation, le 2 mai 1689, dans l’enfeu de la chapelle de Boistravers, fondée en l’église Sainte-Croix, s’accompagne de cette mention du curé Grandet : Il mourut, âgé de 74 ans, en cinq heures d’une apoplexie, le dernier jour d’avril, regretté de tous pour sa grande piété et science particulière. (Voir Etat-civil – Poquet de Livonnière, les Illustes, man. 1300-anc.1068 ; De Lens, l’Université d’Angers, Faculté des Droits, 1880, pp. 234, 236 ; Registre du Présidial, p.152 ; Debidour, la Fronde angevine, 1877, p. 97 et suivantes. – Note de Marc Saché.)
  • Le même jour (1er mai 1689) mourut monsieur Hunault docteur régent en médecine. Il était très habile dans sa profession et consulté de tout le monde ; Il était aussi un des Académiciens.
  • Le 6 (mai 1689) mourut madame de la Perrière Foussier, veuve de défunt monsieur de la Perrière Foussier conseiller au siège présidial de cette ville. Elle s’appelait Gardeau, fille de monsieur Gardeau mort prêtre et auparavant marchand et de défunte madame Guillot. J’avais l’honneur d’être son parent assez proche du côté de feu mon père. Elle fut enterrée le lendemain dans l’église de St Maurille.
  • Le 7 (mai 1689) monsieur Garsenlan, fils de Mr Garsenlan et de la dame Belote, se fit installer en la charge de conseiller au siège présidial de cette ville, possédée par monsieur Duplessis Moreau.
  • Le 10 (mai 1689) mourut la femme de défunt Mr Aubin de Cheveigné ; elle s’appelait Pasqueraye ; son fils est maître des eaux et forêts d’Anjou.
  • Le 21 (mai 1689) mourut Melle Guyonneau de la Frenaye femme de Mr Guyonneau de la Frenaye bourgeois de cette fille ; elle a laissé trois petites filles ; elle s’appelait Julienne Angouland, fille de défunts Mr Angouland vivant droguiste en cette ville et de la dame Guitton, mes oncle et tante. Elle était âgée de 48 ans.
  • Le 25 (mai 1689) mourut Delle Cormier femme de feu Mr Grandet, lieutenant de prévôt de cette ville. Elle a laissé plusieurs enfants ; le 1er est prêtre curé de Ste Croix de cette ville ; le 2e est lieutenant criminel à Château-Gontier, marié avec la fille de Mr de la Jouannière Hardy avocat audit Château-Gontier, le 3e est conseiller au siège présidial de cette ville et à présent Maire de ladite ville, marié avec la fille de Mr Jousselin, docteur en médecine ; une fille mariée avec Mr le marquis de Sasilly et une autre mariée avec Mr de la Blanchardière Gourreau conseiller au siège.
  • Le 28 (mai 1689) quarante gentilshommes du ressort et de la juridiction d’Angers, convoqués pour l’arrière ban, partirent pour se rendre à Monfaucon jusques à nouvel ordre, commandés par monsieur de Servien marquis de Sablé, grand sénéchal d’Anjou.
  • Le 31 (mai 1689) monsieur Garsenlan conseiller au siège présidial de cette ville, fils de Mr Garsenlan cy-devant marchand et de la dame Belote, épousa la fille de Mr Duplanti Frein, cy-devant assesseur en l’élection de cette ville et de la Delle Boisard.
  • Le 6 juin (1689) mourut monsieur Pinard greffier en chef en la maréchaussée de cette ville, âgé de 97 ans ; sa femme s’appelle Doostel, fille de défunt Mr Doostel greffier en chef de ladite maréchaussée et de Delle Louise Guitton, sœur de défunte Catherine Guitton ma mère. Le Sr Pinard a laissé deux filles, l’aînée mariée à monsieur de Montiron Hernault conseiller au siège présidial de cette ville, et l’autre morte depuis quelques années mariée avec Mr de la Chaize Herbereau cy-devant présidient au grenier à sel de cette ville, duquel mariage il y a une fille ; il est remarié avec Melle Sicault fille du feu monsieur Sicault lieutenant de la prévôté de cette ville.
  • Le 13 (juin 1689) monsieur René Brillet, fils de feus Mr Brillet et de la Delle Richard, épousa la fille de défunts Mr Gilles Gouin avocat au siège présidial et de la Delle Chevalier. (C’est la demoiselle aux 12 000 livres, la fille unique citér plus haut. Il fait une affaire, ce qui est d’ailleurs démontré par la suite de l’histoire de cette famille.)
  • Le 20 (juin 1689) messieur Martineau et Boulay plaidèrent leur première cause.
  • Le 22 (juin 1689) mourut la mère de la femme de Mr Du Bouchet, âgée de 99 ans ; elle s’appelait …
  • Le 26 (juin 1689) monsieur de Chatelaye Pasquier conseiller au siège présidial de cette ville, veuf de la dame Testard, duquel mariage il n’y a point d’enfant épousa mademoiselle de Cierzé.
  • Le même jour (26 juin 1689) mourut la femme de Mr Carré notaire ; elle s’appelait Anne Pelletier, veuve du Sr Mingon, âgée de 43 ans ; elle n’a jamais eu d’enfants ; elle avait été de la religion prétendue réformée ; elle est morte dans des sentiments fort chrétiens. Ledit Sr Carré est mon cousin germain.
  • Dans ce même temps (26 juin 1689) mourut la femme de monsieur des Rousses Herbereau, conseiller au siège de la prévôté de cette ville ; elle a laissé quatre enfants ; elle s’appelait Esther Davy.
  • Le 30 (juin 1689) mourut le sieur Coignard marchand de bled, fils du Sr Coignard cy-devant hôte de la maison du Gryphon (voir le commentaire ci-dessous) ; il avait épousé la fille de la veuve Menagé, dont il a laissé deux enfants ; il était âgé de 29 ans.
  • Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
    Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930

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