Cimetière Nantes saint Jacques : sans bus ni parking, mais envahi d’herbes folles, trous et ornières

Ce jour, 1er novembre 2023 LE FIGARO vient de publier un article sur les cimetières de Nantes Herbes folles», sentiment d’abandon, manque de «décence»… À Nantes, l’entretien des cimetières fait débat Par Julien Chaillou
2023 sur le site de la ville de Nantes Patrimonia, ils sont très contents de ce cimetière et mettent la vue qui suit

2023 même une agression :

J

2022 : Je vous avais mis ce billet il y a 3 ans encore et depuis c’est encore pire et suite à une plainte manifeste vers les journalistes il y a une publication tele et ouest-france 

 

En 2019 j’écrivais : Je vous mettais il y a un an ce qui suit : rien n’a changé comme j’ai pu le constater hier. Pourtant tout près, à Vertou, le cimetière est magnifiquement entretenu.

  • Sans bus, ni parking

Je vous signalais déjà en 2011 les difficultés d’accès au cimetière saint Jacques de Nantes
Pour ceux qui seraient tentés de prendre une voiture faute de transports en commun, rassurez-vous aucun stationnement, aucun parking, et même actuellement d’importants travaux de construction à côté d’où d’énormes camions sur le seul trottoir.

Et pour agrémenter mon déplacement sur les trottoirs j’ai eu le droit à une trotinette, d’un enfant de 8 ans, heureux de se défouler, et maman loin derrière, qui a vu mon regard (je n’ai rien dit, seulement eu un regard effaré) et qui en a ri. Vous avez bien lu : faire peur aux personnes âgées c’est amusant !

Dans quel monde vit-on ?

  • envahi d’herbes folles, trous et ornières

Aucune allée n’est entretenue. Place à la végétation partout.


L’herbe qui subsiste n’est en fait qu’une protubérance ou on se tord le pied. Plus rien n’est plat.


et voici le rondi grossi :

Les arbres ne sont pas en reste, et laissent tomber le bois mort, et même les rondins. Voici un rondin qui me rappelle celui qui il y a 2 ans sur le trottoir à Saint Sébastien m’a fait rouler et tomber en arrière. (Je suis une habituée des chutes, dont 6 ces dernières années). J’ai désormais une peur bleue des rondins qui traînent..


Les services funéraires utilisent des engins lourds pour accéder aux tombes, ils multiplient les trous et ornières.

  • beaucoup de croix ont été abattues

Sous prétexte de danger.

et voici la même vue arrière de la croix

en voici 3 autres: celle qui est la plus à gauche est couchée dans la végétation

  • Que va devenir ce manque d’entretien du cimetiére ?

J’en suis triste, car même l’an prochain il me faudra envisager le taxi car j’ai trop peiné cette année. Et si j’en ai les moyens, pour honorer ma maman, qui a les moyens ?
Je prendrai aussi des cannes pour ne pas tomber dans les ornières.

Mais je suis persuadée qu’en France, les senties de randonnée sont mieux entretenus !

  • Pourtant c’était un beau cimetière

Créé route de Clisson en 1816 pour le quartier artisan de St Jacques, il abrite 2 sites funéraires remarquables :


la tombe des naufragés du Saint Philibert, toujours fleurie par les services municipaux.


Les tombes des gens du voyage, que d’autres appelent Gitans, pour lesquels j’ai le plus profond respect tant ils honorent leurs morts. Chaque année chaque tombe reçoit des dizaines de pots de fleurs, créant tout autout un immense champ fleuri.
Et ils viennent respectueusement les déposer.

Prière pour la Paix en Terre Sainte

Prière proposée par l’AED et reprise sur ALETIA

Seigneur Jésus-Christ,
La Terre sainte est à nouveau frappée par la violence, la haine et la mort.
Seigneur, regarde avec miséricorde le pays qui a été ton foyer terrestre.
Accueille les défunts en ta présence.
Réconforte ceux qui sont en deuil, blessés ou contraints de fuir.
Sois proche de tous ceux qui sont remplis de peur et de désespoir.
Tu es notre paix et la lumière des nations, mets fin à la spirale de la terreur et de la souffrance en Terre sainte et dans tout le Moyen-Orient !
Que la paix et la justice fleurissent sur les Lieux saints.
Tu es notre refuge.
Que le peuple soit en sécurité dans ton Amour.
Aie pitié de nous et de notre temps.
Amen.

Non, l’IA intelligence artificielle ne remplacera jamais les recherches, car trop d’erreurs dans les bases en ligne

Ce jour au congrès généalogique du Finistère, il va être question de l’IA et voici mon point de vue.
L’intelligence artificielle ne remplacera pas les recherches car les bases actuelles de données son bourrées d’erreur et lacunes.
Ces derniers temps j’en découvre presque quotidiennement, et chaque fois je suis choquée, car la majorité des généanautes ne font que copier, donc n’utilise que les données comme le fera l’IA et copient allègrement les erreurs.
Mes données, fruits de longues recherches, et non mélangées aux autres, sont pompées, volées et le plus souvent je ne suis pas citée du tout ou bien le nom qui est cité est celui de mon voleur de données. Mais les données fiables comme la mienne sont mélangées aux erreurs.
Beaucoup d’homonymes sont tout bonnement confondus, sans preuves… uniquement parce que le nom est le même… etc…
La dernière erreur vue ces jours-ci concerne même un relevé qui donne MASSET alors qu’il s’agit bien de MASSEOT, famille que j’ai étudié, et dont j’ai relevé les tables, qui cette fois n’ont pas été copiées comme l’on été les autres… et je vous assure qu’on voit bien la lettre O dans ce baptême.
Il y a quelques mois j’ai constaté avec chagrin cette fois une immense erreur, qui est tout bonnement horrible, et fait frémir. Je voulais voir si mes petits neveux et nièces étaient en ligne. Ils n’y étaient pas. Mais, HORREUR, seul celui qui est adopté était descendant et bien présent dans Geneanet, alors qu’il a connaissance de ses père et mère biologiques. On voit que ce n’est pas lui qui est à l’origine de cette horreur, mais un généanaute faisant n’importe quelle descendance sans preuves. Ses parents adoptifs, que j’ai tant aimés, sont décédés depuis plusieurs années.
Pour que l’intelligence artificielle fasse de la généalogie, il faudrait un Gerard de Villeneuve à la tête de Roglo, et travailler comme il a travaillé et il faudrait détruire Geneanet qui ne connaît même pas le terme PREUVE

Pas de harcelement vestimentaire au Lycée Ghuist’hau années 1950 grâce à la blouse

La blouse était obligatoire, de couleur bleu pale. Nul besoin d’aller jusqu’à l’uniforme pour nous rendre toutes pareillement vêtues, car la blouse le faisait très bien. Vous l’avez en ligne sur mon blog en 1953. J’avais écrit cette page sur le Lycée Guist’hau sous le titre « très démocratisé », et je confirme ici, la blouse était très démocratique elle aussi et le lycée très démocrate.

J’ai 3 petites photos aussi et je vous les mets ici à titre de preuve de la blouse démocratique, aussi démocratique que l’uniforme.

Je suis à gauche, puis Monique Deligné, et …

Je suis à gauche, Claude Godfrin, Danièle Giraud, et …

Je suis à droite

En 1949 j’ai connu les moqueries mais pas le harcèlement car aucun téléphone portable et autres outils modernes, Dieu merci

Ma maman avait déjà 5 enfants en 1944 et avait coutume de nous habiller tous pareils. En outre, elle avait 2 tricoteuses à plein temps, l’une grand tante l’autre tante, toutes deux sans enfants et ravie de tricoter.
Ma grand tante avait cependant gardé la mode qu’elle avait connue et ma maman n’avait pas très bien suivi l’évolution de la mode, aussi nous étions toujours affublés de culottes bouffantes, en tissu, et même en tricot, tandis que la mode avait subi une immense révolution avec l’appartion du short.
Nous avons beaucoup de photos de nous tous, alignés en culottes bouffantes, car au fil des années, nous recevions toujours de nouvelles collections de culottes bouffantes.
Elles n’avaient pas de simples bretelles mais un magnifique coeur sur la poitrine animait les bretelles.
Entrée au Lycée en 1949, on exigeait une tenue de sport pour les heures de gymnastique.
Maman, qui ne connaissait que les culottes bouffantes faites maison, et encore moins les heures de gymnastique, me laissa en culotte bouffante.
Le short lui venait d’envahir la mode !
Heureusement que les téléphones portables n’existaient pas encore, !
Je n’ai vécu que des moqueries en forme de sourires, parfois prononcés et nombreux, et même des remarques vocales appuyées… mais rien de plus et le sport terminé personne ne m’importunait.
Quand je pense à nous jours, et à l’envahissement des téléphones portables sur le harcèlement, je comprends que j’ai eu la chance de vivre à une autre époque.

Agent de maîtrise au laboratoire des Tréfileries et Laminoirs du Havre, avec logement de fonction au château de l’Epinay, Montreuil-Belfroy 1962-1964

L’Épinay avait été autrefois une seigneurie dont j’ai retranscrit des actes :
Deux cautions n’ont pas suffi au chapitre de saint Maimbeuf, il en faut deux autres à Jacques de Lussigné, Angers 1509
Jacques de Lussigné et Suzanne de la Beraudière sa femme engagent un clos de vigne situé à Angers la Trinité, 1522
Jacques de Lussigné et Suzanne de la Beraudière sa femme prennent le bail à ferme du clos de vigne qu’ils viennent d’engager, Montreuil Belfroy 1522
Engagement de bois taillis, Montreuil-Juigné 1535
Bornage pour délimiter le fief de l’abbaye aux Bonshommes et celui du couvent Notre Dame : Montreuil Belfroy 1546
Gillette Dupré, veuve de Hardouin de Lucigné, s’accorde avec Antoinette et Olive de Lucigné, ses belles filles sur la succession de leur défunt père : Montreuil Belfroy 1558
Vente de la closerie des Guillomeaux à Montreuil-Belfroy, 1567
Jean Lefaucheux vend une pièce de terre, Montreuil-Belfroy 1599
Il a existé 2 moulins à Montreuil-Belfroy, l’un à vent (voir la carte de Cassini, 1815, ci-dessous), l’autre à eau, abandonné au 19ème sècle, il deviendra une usine de tréfilerie reprise en 1922 par les Tréfileries et Laminoirs du Havre. L’histoire de cette usine a été relatée en 1961 dans un article très documenté.

Le moulin à vent sur la carte de Cassini (1815) domine la Mayenne.


et voici les moulins à vent sur l’ancien cadastre

J’arrive à Montreuil-Belfroy le 1er juin 1962 ayant enfin trouvé du travail plus proche de Nantes car à ma sortie de l’Ecole de Chimie d’Angers en 1959 je n’ai eu aucun choix, aucunes vacances, et je me suis retrouvée le jour même à Bagneaux-sur-Loire dans la plus grande verrerie d’Europe, loin de ma famille car il fallait en train passer par Paris, y changer de gare, et je travaillais 48 h/semaine sans pouvoir atteindre autre chose que le train de nuit à Montparnasse…
J’écris mes mémoires de cette époque à la demande d’un lecteur passionné de ce Montreuil-Belfory, et il va être bien surpris du résultat. Je réalise en effet 60 ans plus tard, que mon emploi aux Tréfileries et Laminoirs du Havre à Montreuil-Belfroy fut mon seul emploi avec logement de fonction au château de l’Epinay. Non seulement le logement ne me coûtait strictement rien, pas même un impôt quelconque, mais j’avais aussi les draps, y compris leur lavage, et le ménage, car il y avait pour cela une femme concierge, dont c’était l’emploi. Nous étions 2 femmes célibataires logées dans ce cas, moi la chimiste et l’autre était l’assistante sociale. Mais nous habitions les combles du château l’Épinay, propriété de l’usine, qui l’utilisait pour ses réceptions et pour le passage de ses relations et des techniciens de maintenance des machines venus de très loin. Les réceptions comportaient aussi chaque année une soirée « cadres » assez bruyante pour ceux qui voulaient dormir car je n’étais pas invitée, j’étais seulement agent de maîtrise.

Cette carte postale est l’une des très, très nombreuses cartes postales sur le blog d’un collectionneur amateur de Montreuil-Belfroy, que je vous engage à visiter car il permet de comprendre mieux l’usine et Montreuil. Et regardez bien aussi cette carte postale en particulier en haut à droite la cheminée car je vais vous conter l’histoire peu banale de cette cheminée !
En fait de château, c’était uniquement une « maison bourgeoise 19ème » dominant le côteau et la rivière, au fonds d’un parc. J’étais logé dans une immense pièce des combles, si grande que lorsque je fis l’acquisition d’un tapis de 3×2,5 m il prit l’allure d’une descente de lit dans cette immensité, alors qu’ensuite, à mon départ, il recouvrit toute ma salle de séjour. Seulement un lit dans cette immensité, et une miniscule salle d’eau, avec un lavabo 19ème pour tout confort, et bien entendu aucune cuisine aussi j’avais acheté un petit réchaud qui fut ma seule cuisine. Aucune fenêtre digne de ce nom, seulement un hublot en hauteur, et même si haut que pour l’ouvrir ou voir dehors, je devais monter sur un siège, mais sans vue de paysage quelconque, j’avais le ciel, c’était le principal. Le chauffage, que je ne payais pas plus que le logement, était relatif, si bien que l’hiver, j’avais la glace à l’intérieur du hublot.
En écrivant ces lignes je réalise l’avantage financier d’un logement de fonction, et cela existe encore chez quelques fonctionnaires, mais moins dans le privé, et on parle peu de cet énorme avantage financier à une époque où se loger coûte 660 à 850 €/mois. Lorsqu’on lit l’histoire de Montreuil-Belfroy, on comprend aussi que l’usine avait fait beaucoup d’efforts pour attirer autant de cadres et techniciens, et beaucoup de maisons furent construites et offertes ainsi… pour les attirer.
Mon emploi à Montreuil-Belfroy est le seul poste où j’ai subi les 2 heures de pause de midi sans cantine, alors que dans tous les autres postes que j’ai eus ailleurs, j’ai connu la pause de 45 ou 60 minutes, avec cantine. Les grandes surfaces n’existaient pas encore, et je n’avais pas de réfrigérateur, donc je m’arrêtais chaque jour à l’épicerie du bourg en revenant de l’usine. On avait le jambon découpé par tranche sous les yeux et on avait le droit de ne prendre qu’une tranche… J’avoue que 2 h le midi c’est trop lourd à porter pour un salarié au détriment du vrai temps libre. Pour mémoire, la France ne connaissait pas encore les 40 h et encore moins les 35 h, et nous faisions 45 h ce qui était pour moi déjà mieux que mon travail précédent de 48 h. Sans oublier la retraite qui était à 65 ans avant Mitterand. En 2023, âgée de 85 ans, je suis toujours totalement décrochée quand j’entends parler du temps de travail et des horaires libres et du télétravail car je suis certaine qu’on a oublié notre sort des années 60.

C’est l’entrée que j’ai connue, par la petite porte à droite du portail, je passais 4 fois par jour le pointage du temps de travail, à l’entrée de l’usine, un couloir au mur bourré de cartes individuelles qu’on devait saisir et passer à la pointeuse. J’étais agent de maîtrise, et ce pointage était l’une des différences que j’avais avec les cadres, qui eux, ne pointaient pas.
Le laboratoire connaissait la spectrométrie, énorme machine alors récente, où j’avais 3 hommes faisant les 3/8 sous mes ordres, et au laboratoire de chimie « traditionnelle » 2 femmes à la journée. Un matin je suis curieusement accueillie. Tout le monde me regardait attentivement et me demandait et redemandait sans cesse « est-ce que vous allez bien ? ». N’y tenant plus, je leur demande ce qui se passe, et j’apprends médusée que la cheminée qui était au dessus de moi à l’Épinay, en forme ancienne haute et étroite, est tombée avec la foudre au dessus de ma tête. Certes, j’avais bien entendu l’orage la nuit, et même compté les minutes entre l’éclair et le bruit et j’en avais conclu qu’il n’était pas loin de Montreuil-Belfroy, et je m’étais rendormie, sans plus me soucier, car c’est ainsi que la petite fille avait appris en 1943 à entendre le bruit des bombardements au dessus de sa tête, et c’est ainsi que les parents évitaient de lui parler de guerre en lui parlant d’orage, et ne pas avoir peur. Après cet orage, ma chambre étant atteinte, je fus logée quelques jours dans une chambre de l’étage bourgeois au 1er. Le plafond était si haut, si mouluré, et le lustre si volumineux que c’est la seule fois dans ma vie que j’ai dormi dans un endroit pareil.
Mon travail ne comportait pas de déplacements dans les ateliers de l’usine alors que dans le travail suivant je me suis retrouvée dès la première journées allant apporter mes résultats d’analyse au chef d’équipe dans l’usine. Au début, un ingénieur me fit faire la visite avec explications et j’avais bien remarqué des rigoles pour l’eau. A mon retour au labo, l’un des employés s’empressa de me signaler que ces rigoles avaient parfois un autre usage, en me recommandant de ne pas trop traîner dans l’usine car les gars y pissaient ! (sic) Je cite ici ce que l’on m’a alors raconté… Mais lors de cette visite c’est le bruit élevé des presses qui m’avait impressionnée. Il faut dire que je suis hyperacousique, et que de mémoire, je n’avais pas remarqué que les ouvriers portaient des protections pour les oreilles, et je pense souvent que beaucoup perdaient l’audition. De nos jours, les protections sont obligatoires dans de tels ateliers. Par contre, en tant que chimiste au laboratoire, je connaissais exactement la composition des différents alliages d’aluminium, et peu sont au plomb ou au bérylium, et quand ces derniers sont présents, c’est en faible quantité car l’aluminium reste le maître de l’alliage. Manifestement les ouvriers n’avient pas la même information, et certains ne retenaient que le plomb et le bérylium faute d’information exacte, donc ils pensaient avoir un mauvais contact.
Dans mon enfance, je n’avais jamais entendu parler de grève, et c’est à Montreuil-Belfroy que je fis connaissance avec ce phénomène social apprenant brusquement à mon bureau en l’année 1963 que les portes de l’usine étaient fermées et bloquées par les grèvistes et que je n’avais pas le droit de sortir. J’étais un moment aller voir la situation, et une centaine d’ouvriers étaient devant le portail, mais à l’intérieur, alors que plus tard, je verrai d’autres usines en grève et les grèvistes toujours devant le portail. Bref, ceux que j’ai vu avaient contact par dessus le portail avec l’extérieur, leur apportant beaucoup de bouteilles, car il faisait chaud. Grâce aux bouteilles, l’ambiance était chaude… Tard dans la nuit, je tentais toujours en vain de sortir puis un délégué syndical lança « les gars, qui est d’accord pour laisser sortir les femmes ». C’est ainsi que je vis toutes les mains se lever, découvrant la démocratie soutenue par l’alcool et par l’obigation de lever la main comme les autres, ce qu’on appelle communément la démocratie en milieu syndical… Les femmes n’étaient pas nombreuses, et uniquement dans les agents de maîtrise au bureau… Mais je venais de découvrir les inconvénients d’un métier d’encadrement. Je ne participais aux réceptions des cadres au château de l’Epinay mais j’avais eu le privilège d’être bloqués comme eux !
L’usine fermait 3 semaines en août et en 1963, au retour, nous avions à peine repris notre rythme de travail qu’un bruit d’explosion nous secoua. Il s’avéra que c’était l’explosion d’un four à la fonderie de magnésium pour la fabrication d’ailettes pour l’énergie atomique. Le magnésium avait rencontré une goutte d’eau malencontreusement oubliée là et il n’aimait pas cela ! Hélas, 3 morts, de mais ma mémoire n’est plus certaine pour leur nombre. L’un d’eux était père de famille, mais n’avait pas pris soin d’épouser sa partenaire, donc elle restait sans aucun droit, même sur le plan des assurances de l’accident etc… et une quête fut entreprise dans l’usine. C’est à cette occasion que je découvris les inconvénients de l’union libre, pourtant de nos jours elle s’est tellement multipliée que notre pays compte un nombre incroyable de femmes élevant seules des enfants… et pauvres.
En janvier 1964, je perdis une partie de mon foie et durant près de 10 ans mes urines furent si foncées que c’était du Byrrh ! La mauvaise hépatite était passée par là, et lorsque le médecin arriva me voir avec mes 42° il me dit qu’il avait déjà 3 décès, qu’il m’interdisait de bouger, appela une aide pour que je sorte pas du lit et boive uniquement, et les piqures à domicile. Arrivée ensuite en Allemagne, je découvris avec étonnement que dans ce pays, le régime que je subis d’ailleurs toujours sinon je vomis, était déductible des impôts ! De retour ensuite en France, subissant une analyse de sang, c’est tout juste si le médecin ne m’a pas dit que je buvais trop ! Oui, j’ai vu des bouteilles à Montreuil-Belfroy, c’est sans doute cette vue qui a détruit mon foie !
Le château de l’Épinay a brulé depuis ce temps, et il ne reste qu’un parc dont profitent les cités voisines. Mais moi il me reste un extraordinaire souvenir humain qui compte beaucoup dans ma vie ! Un matin, sortant de ma chambre, je croise mon voisin, un monteur Allemand, qui venait de temps à autre pour l’entretien des presses de l’usine. Il m’interpelle, manifestement bouleversé, car il a crié la nuit et il craint que cela ne me dérange. Sa langue française laissant à désirer, et moi-même parlant l’allemand, je poursuis dans sa langue, lui indiquant que moi aussi la nuit je crie car j’ai été toute une nuit otage dans un compartiment d’un train de nuit d’un jeune qui avait mal vécu la guerre d’Indochine où le combat au corps à corps dans la forêt les yeux dans les yeux lui avaient dérangé la tête. Alors toute cette nuit là il a brandi sur moi un couteau répétant sans cesse « On m’a appris à tuer, je vais te tuer » et ce n’est que des années plus tard que j’appris ce qui m’avait sauvée, car au lieu de me battre, je l’ai fait parlé de son trouble, et je lui ai montré que je le comprenais. Le technicien allemand me parle à son tour de son vécu pendant la seconde guerre mondiale, des tueries qu’il a été forcé d’excuter etc… Je garde de cette demi heure d’un échange humain intense un souvenir extraordinaire : je suis en empathie immense avec les dégâts humains des guerres, la résilience allemande après la guerre etc… et moi-même j’ai été personnellement encore plus résiliente face au couteau … même si des années durant il m’a fallu un couteau sur ma table de nuit mais jamais de ma vie je n’ai pris de somnifère, et je dors toujours bien. Rassurez-vous, le couteau a disparu depuis quelques années de ma table de nuit, laissant place à une machine dite VPC ventilation anti-apnée, et je ne risque plus jamais de crier, car c’est impossible avec cette machine.