Il y a 100 ans : la crèche de Noël dans la tranchée de mon grand père Edouard Guillouard


    Noël dans la tranchée : la crêche, et à droite, Edouard Guillouard
    14-18 au 84e R.I.T. carnet de guerre d’Edouard Guillouard, photos Leglaive
    le tout au son des shrapnels qui sifflent, et mon grand père va vous en parler ci-dessous

J’ai 76 ans, et j’atteste ici que ce Noël avait profondément marqué ma famille, et j’en ai souvent entendu parler. Aussi, j’ai été heureuse il y a quelques années, de pouvoir rassembler et numériser les papiers de famille, qui s’éparpillaient à droite et à gauche au fil des partages. Puis, ces documents rassemblés, j’avais mis le tout sur mon site, dont j’extrais ce jour le Noël 1914, qui a tant marqué ma famille !
Et pour cause, mon grand père a alors 3 enfants, et il est au front alors que son frère Adrien, qui n’a pas d’enfants n’est pas au front. Mon grand père effectuera les 4 années en totalité au 84e R.I.

En ce Noël 1914, voisi la bouleversante lettre qu’il écrit à son frère Adrien, et c’est cette lettre, dont ma famille parlait si souvent.
Puisse cette lettre vous éblouir quant à l’immense grandeur d’âme de mon grand père ! Comme elle a toujours ébloui ma famille !

Noël 1914 : lettre à Adrien, son frère, inventeur, qui possède une usine à Nantes, et fabrique pour l’armée. Adrien n’a pas d’enfants, et est à l’arrière, tandis qu’Edouard qui en a 3 est au frond. La lettre témoigne d’une telle grandeur d’âme ! et pas une plainte !
L’usine existe toujours, et voici son site en 2014. Elle fut créée par mes oncles Adrien et Louis Guillouard, d’où le sigle ALG.

Mon cher Adrien ma chère Gabrielle
Merci de votre postal que je reçois juste à temps pour joindre à ceux de mes camarades. Nous sommes gâtés, je n’avais jamais contenté autant de friandises.
Hier soir nous avons fait un vrai réveillon, et je n’ose pas vous en envoyer le menu. Si à la guerre il y a de fort mauvais moments, il faut bien se distraire un peu, malgré que nous ayons bien souvent lieu de nous faire du chagrin.
Hier il ne manquait rien pour se distraire car après le réveillon, nous avons assisté à une messe de minuit peu banale. Dans un ravin de chemin de fer à 12 m des boches, un abris de paille recouvre un autel, quelques branches de houx et 6 bougies dans de simples chandeliers. Un lieutenant d’artillerie, prêtre, dit la messe servie par deux soldats d’artillerie. Cette cérémonie est magnifique dans sa simplicité et son pittoresque. A un moment une forte voix chante un minuit chrétien dans cette obscurité, c’est émouvant et je conserverai longtemps le souvenir de cette nuit de Noël.
Que devenez-vous ? Louis m’écrit que vous êtes très peiné.
J’espère que Adrien obtiendra un nouveau sursis, et ne viendra pas voir les tranchées qui n’ont rien d’intéressant tant que les boches seront en France, mais qui m’ont encore appris la guerre. Je crois qu’Adrien, inventerait quelque chose de nouveau s’il y venait, mais, je me contente de faire des abris et installer des poëles, que nous n’allumons que la nuit pour ne pas être repérés.
J’en ai assez de cette vie de guerrier et nous ne voyons pas la fin venir, nous n’avons pas grande occupation, mais nous ne pouvons nous absenter de notre poste et malgré que nous n’ayons pas eu d’attaques heureusement, mais nous devons toujours être prêts à prendre les armes, et le plus dangereux et le moins agréable, c’est que jour et nuit nous avons toujours l’artillerie allemande qui, répondant à la notre, envoit des srapmells au petit bonheur. Gare à ceux qui les reçoivent et malgré qu’il y ai plus de trois mois qui nous en voyons éclater près de nous, on ne s’y habitue pas. C’est comme les balles, c’est toujours désagréable de les entendre siffler aux oreilles, surtout quant je suis aux tranchées de première ligne, dans ma compagnie. Nous n’avons pas eu trop de mal surtout depuis le 4 octobre, pas de mort pas de blessés sur les 250 hommes, espérons que la compagne se termine ainsi.
Je vous ai écrit voilà un mois une longue lettre, et je n’ai pas eu de réponse. Veuillez m’écrire longuement, vous me ferez plaisir. Et, si votre générosité vous le permet, vous pouvez m’adresser un autre postal. Je vais même vous en fixer le contenu (pour vous guider simplement). : un gâteau Lefèvre-Utile, quelques friandises, cigares et jambon ou un beau pâté de foie gras (pas autre chose).
Car je crois nos mauvais jours passés, et les camarades avec qui je me trouve aiment bien les bonnes choses. La plupart sont des messieurs de situation au dessus de la mienne, mais ce qui n’empêche pas que nous sommes tous très liés et de véritables amis, avec qui j’ai tout de même eu des jours de misère, que nous compensons quand nous le pouvons.
En attendant le jour heureux où il me sera possible de retourner vers Nantes, ce jour ne sera pas aussi agréable que nous l’aurions souhaité au départ, car notre pauvre Joseph manquera parmis nous. Sa disparition me fait beaucoup de peine. C’était un bien bon garçon, et un excellent frère, il n’a pas eu de veine, espérons qu’il ne m’en arrive pas autant, car il ne faut qu’un coup et comme je vous l’écris nous sommes souvent arrosés par la mitraille.
Je termine ma lettre en vous offrant mes bons vœux de bonne année, je vous encourage sérieusement à faire votre devoir de bons français en travaillant au repeuplement et je souhaite de bonnes affaires à Adrien, mais avec des sursis.
A vous lire, votre frère et beau-frère qui vous embrasse affectueusement, Edouard

Et comme le chante si bien Charles Aznavour dans les Noëls d’autrefois, on chantait dans les églises MINUIT CHRETIEN. Nul doute pour moi que ce chant fut entonné là-bas en 1914. Pour l’entendre il vous suffit de taper « minuit chrétien » sur un moteur. En voici les paroles :


Minuit  ! Chrétiens, c’est l’heure solennelle
Où l’homme Dieu descendit jusqu’à nous,
Pour effacer la tache originelle
Et de son Père arrêter le courroux :
Le monde entier tressaille d’espérance
À cette nuit qui lui donne un Sauveur
Peuple, à genoux attends ta délivrance,
Noël  ! Noël  ! Voici le Rédempteur  !
Noël  ! Noël  ! Voici le Rédempteur  !

(Chœur)

Peuple, à genoux attends ta délivrance,
Noël  ! Noël  ! Voici le Rédempteur  !
Noël  ! Noël  ! Voici le Rédempteur  !

De notre foi que la lumière ardente
Nous guide tous au berceau de l’enfant
Comme autrefois, une étoile brillante
Y conduisit les chefs de l’Orient
Le Roi des Rois naît dans une humble crèche,
Puissants du jour fiers de votre grandeur,
Ah ! votre orgueil c’est de là qu’un Dieu prêche,
Courbez vos fronts devant le Rédempteur  !
Courbez vos fronts devant le Rédempteur  !

(Chœur)

Ah ! votre orgueil c’est de là qu’un Dieu prêche,
Courbez vos fronts devant le Rédempteur  !
Courbez vos fronts devant le Rédempteur  !

Le Rédempteur a brisé toute entrave,
La terre est libre et le ciel est ouvert
Il voit un frère où n’était qu’un esclave
L’amour unit ceux qu’enchaînait le fer,
Qui lui dira notre reconnaissance  ?
C’est pour nous tous qu’Il naît, qu’Il souffre et meurt :
Peuple, debout ! chante ta délivrance,
Noël  ! Noël  ! chantons le Rédempteur  !
Noël  ! Noël  ! chantons le Rédempteur  !

Comme Charles Aznavour, j’ai moi aussi entendu autrefois à l’église ce merveilleux chant, et je peux même préciser qu’il était a cappella en une seule et unique voix grave, qui retentissait solennellement dans l’église. Ma paroisse, Saint Jacques de Nantes, avait l’immense bonheur d’avoir un paroissien possédant une belle voix.
Puis, hélais, vers les années 1950, l’église dans un souci sans doute de modernité, a balayé tous ces beaux chants, et je suis de ceux qui le déplorent. Je le déplore d’autant plus, que, en tant que catholique, voulant me sentir solidaire des chrétiens d’Orient persécutés, j’ai écouté beaucoup de chants de là-bas, et stupeur, si je ne comprends pas leur langue, j’ai entendu des mélodies qui sont loin de m’être inconnues. Preuve qu’ils sont fidèles à leurs chants ! Oh merveilleuse fidélité !

Bon Noël à tous
Odile

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog

Détail des comptes entre René et Claude Delahaye, qui tiennent chacun un hôtellerie au Lion d’Angers, 1651

Je signale à vous tous qui me lisez, que sur le site GALLICA, les inventaires du Maine et Loire sont numérisés et consultables intétralement.
en fait il faut aller sur http://gallica.bnf.fr/advancedsearch?lang=FR
et là, prendre pour auteur

    Port, Célestin

et vous avez alors accès aux inventaires intégraux anciens du Maine et Loire
Odile

Maintenant, j’en viens à l’acte qui suit et que je vous avais annoncé. En effet, non écrit du notaire, mais de l’un des deux frères, et je présume que c’est René, car il écrit à la première personne, voici le détail de ce qu’il baille à son frère.
On y remarque un brochet, et ce parce que l’un des clients de son frère est important. Les deux frères ont une chacun une hôtellerie au Lion d’Angers, et il semble que le brochet soit alors un menu exceptionnel.
On remarque aussi que les sodats sont parfois au Lion, mais ce qui m’a étonné était de lire qu’ils payaient leurs dépenses. Je pensais que les soldaits prenaient généralement tout sans payer. Il faut croire que certains soldats avaient de quoi payer leurs frais de pension !
Enfin, à travers tout ce qui est baillé par René à Claude, on comprend que René a une terre à lui, donc fournit paille, foin et pré pour les boeufs de son frère, qui lui n’a manifestement pas de terre ou moins de terre.
En effet, ces hôtelleries du Lion d’Angers faisaient office, sans en porter le titre, de poste aux chevaux, c’est à dire qu’on logeait avec chevaux et on pouvait même en changer.

Je descends de cette famille DELAHAYE, et comme je vous l’ai déjà exprimé ici, j’ai trouvé un nombre imposant d’actes les concernant, et ce chez les notaires d’Angers, chez lesquels ils venaient régulièrement, malgré la présence de notaire au Lion.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E6 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Estat pour compter entre René Delahaye et Claude Delahaye son frère des sommes de deniers que ledit René Delahaye a payé à sondit frère à desduire sur les sommes de 1 250 livres pourune part, et 350 livres par autre, que ledit René Delahaye doibt à sondit frère par l’acte de choisie de leurs partages passé par devant Germon notaire le 14 mars 1643 estant au pied
Sur lesquelles sommes de 1 2050 livres et 350 livres fault desduire et défalquer la somme de 200 livres que ledit Delahaye doibt à son dit frère René par acte dudit jour, quelle somme de 200 livres ledit Claude promet desduire audit René sur le retour de partage ou rapport laquelle desduite sur lesdites sommes de 1 250 livres et 350 livres ne restera que la somme de 1 400 livres dont ledit René doit intérests à raison du denier dix huit qui vault par an 77 livres 15 sols 4 deniers

Payements faits par René Delahaye à sondit frère Claude
Premier le 30 juillet 1643 j’ai payé à notre père la somme de 25 livres en l’acquict dudit Claude pour la quarte de la portion de notre père comme appert par son acquict dudit jour
Plus en ladite année 1643 il est arrivé des soldats au Lion d’Angers, lesquels nous avons nourry mondit frère et moi pour la despense desquels mondit frère a receu la somme de 130 livres de laquelle m’appartient une moitié
Presté à mondit frère Claude en ladite année 43 20 livres lorsqu’il payé à Me François Delahaye l’admortissement de sa part des contraintes que ledit Delahaye a sur deffuncte Magdeleine Feillet
Plus luy ay baillé en ladite année pour 8 livres de paille
Plus en ladite année 1643 ma femme a baillé à mondit frère 2 petits porcs valant 7 livres
En l’année 1644 ma femme a baillé à mondit frère 6 pistoles valant 60 livres
Plus baillé à mondit frère 4 pipes de vin qui m’ont cousté 40 livres la pippe
Pour le charroy dudit vin au port 8 livres 10 sols
Pour le pot de vin payé au sieur du Chiron Davy 100 sols, 40 sols à son serviteur et 60 sols en despense et pour sa part 4 livres
Plus baillé à mondit frère un brochet valant 50 sols lors que monsieur Villaire estoit chez luy, pour 66 sols de poisson lors que monsieur l’intendant estoit logé chez luy en l’année 1644
Plus en ladite année 1644 a baillé à mondit frère 4 chartes de foing à raison de 18 livres la chartée
Plus il a mains en ladite année 1644 4 boeufs à herberger dans les regains de mes prés 12 livres
Plus en ladite année baillé à mondit frère de la paille pour 8 livres
Plus en ladite année 1644 baillé à mondit frère 13 boisseaux d’avoine valant 8 livres 10 sols
Plus ay baillé en ladite année à mondit frère pour 30 sols de muscade giroffle et espice
Plus baillé à mondit frère 19 chevrons de longueur de 19 pieds et demi à raison de 16 deniers le pied soit 24 livres 14 sols 6 deniers
Plus 600 et demi de bareau valant 10 sols le 100
Plus en l’année 1645 baillé à mon frère 4 chartées de foing pour la somme de 48 lives de paille
Plus l’herbage de 2 boeufs et une vache la somme de 8 livres
Plus baillé par l’ordre de mondit frère à monsieur de Megné lors qu’il estoit au Bois de la Cour 6 boisseaux d’avoine
Plus en 46 luy ay baillé le foing de mon pré prix fait à 56 livres
Plus pour 8 livres de paille à luy baillées en ladite année
Plus l’herbage de 3 boeufs valant 9 livres
Plus payé pour mondit frère de par son ordre à Bernier marchand demeurant à Angers 53 sols
Plus mondit frère a eu un cheval du lieu de la Tousche en l’année 1647 prix fait à 54 livres avecq le messager dont m’en appartient la moitié
Plus en ladite année 1647 mon frère a receu de monsieur de Brissonne 12 chevres dont m’en appartient la moitié 18 livres
Plus pour 4 chartes de foing en ladite année 1647 à raison de 12 livres la chartée
Plus 8 livres pour de la paille en ladite année 1647 12 livres
Plus l’herbage dudit pré en 1647 prix et marché fait à 10 livres
Plus en l’année 1648 fourny de paille à mondit frère tant pour sa maison que pour ce qui fust baillé aux soldats pour résiduel luy estant alloué 15 livres
Plus en l’année 1649 mondit frère a jou des regains des prés de Chausée et de mondit pré près les ponts pour ce requiert luy estre alloué 15 livres
Plus en ladite année 1649 fourny 8 chartées de paille à mondit frère vallant 12 livres
Plus pour la paille de 1648 et 1649 12 livres
Arresté ce jourd’huy 23 mars 1651

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Comptes entre René et Claude Delahaye, qui tiennent chacun un hôtellerie au Lion d’Angers, 1651

Je descends de cette famille DELAHAYE, et comme je vous l’ai déjà exprimé ici, j’ai trouvé un nombre imposant d’actes les concernant, et ce chez les notaires d’Angers, chez lesquels ils venaient régulièrement, malgré la présence de notaire au Lion.
L’acte qui suit est composté de l’acte notarié, et d’une pièce attachée, qui est l’original des comptes, avec des détails si intéressant pour les détails de la vie quotidienne que je vous mets demain ce compte, d’autant que vous allez y voir au menu un brochet, qui sera mon signe de fête ou du moins de menu de fête d’alors.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E6 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le jeudi 23 mars 1651 avant midy par devant nous Louis Couëffe notaire royal à Angers furent présents personnellement establis et deuement soubzmis René Delahaye marchand et Louise Lefaucheux sa femme de luy authorisée quant à ce d’une part, et Claude Delahaye l’aîné aussi marchand demeurant en la paroisse du Lion d’Angers, lesquels ont présentement compté des intérests de la somme de 400 livres de principal que ledit René Delahaye et sa femme doibvent audit Claude Delahaye de retour de partages faits entre eux des biens de la succession de leurs deffunts père et mère choisie par devant Gemon notaire de la cour de la Perière le 14 mars 1643 et courus depuis ledit jour, de la somme de 900 livres pour 3 années du prix de la cession faite par ledit Claude Delahaye audit Delahaye de la ferme du droit de huitième du vin par eux vendu en détail en leur maison et du droit annuel desdites 3 années escheues le 31 décembre dernier à raison de 300 livres par an, des sommes de deniers que ledit Claude Delahaye auroient prestées audit René Delahaye et sa femme, et de l’année qu’il en ont payé au prieur du Lion d’Angers, lequels intérests et sommes cy dessus se sont trouvées monter et revenir à 2 425 livres 2 sols 8 deniers, comme aussi ont compté des payements faits par ledit René Delahaye et sa femme audit Claude scavoir 650 livres 18 sols pour les causes portées au mémoire cy ataché, 23 livres receus de Jacques Leroyer en l’acquit de Crannier pour compte du prix d’une quevalle, 60 livres receus dudit Crannier au parsus de 200 livres à luy ceddées par ledit René Delahaye et desquels 200 livres ils ont décompté, autres 60 lvires ceddées à prendre sur Pierre Fremont marchand, 295 livres qu’ils debvoit audit René pour le reste de la succession de deffunt Jacques Lefaucheux, 66 livres payé en son acquit au sieur Menant receveur des Aides par quittance du 23 septembre dernier qu’il luy a présentement mis ès mains, 126 livres deubz par ledit Menant audit René Delahaye pour vendition de bled et avoyne qu’il promet luy faire déduire par ledit Menant sur ce qu’il luy doibt dans 15 jours prochains, et des autres payements par ledit Renée Delahaye et sa femme audit Claude Delahaye et sa femme tous lesquels payements font ensemblement la somme 1 582 livres 4 sols, lesquels déduits et rabatus sur la somme de 2 485 livres deux sols 8 deniers ne reste plus que 502 livres 18 sols 8 deniers sur lesquels ladite Claude Delahaye pour certaines considérations a remis audit René Delahaye et sa femme 152 livres 18 sols 8 deniers, tellement qu’ils ne luy doibvent plus que 350 livres qu’ils promettent et s’obligent chacun d’eux seul et pour le tout sans division de parties ne de biens leurs hoirs etc renonçant au bénéfice de division discussion et ordre luy payer et bailler scavoir la moitié dans le jour et feste de Notre Dame Angevine et l’autre moitié dans le jour et feste de Noël prochainement venant sans préjudice de la part de 1 400 livres arrérages et intérests ayant cours depuis le dit jour sans desroger à l’ exécution desdits partages toutefois et quantes, ne aux droits actions et hypothèques acquis audit Claude Delahaye, ce fait aussi sans préjudice aux autres droits des parties respectivement pour autres causes que celles cy dessus exprimées, au paiement se sont obligés mesmes ledit René Delahaye et sa femme solidairement leurs biens et choses à prendre renonçant etc dont etc fait et passé à Angers à notre tabler en présence de Me Pierre Augeard laisné sieur de la Planche et Jacques Jarry sieur de la Blanchaye advocats au siège présidial de ceste ville et René Challon sergent royal demeurant audit Angers
ladite Lefaucheux a dit ne savoir signer

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Jean Lefaucheux vend ses droits de la succession de feu Pierre Lefaucheux, prêtre, son frère, Feneu 1569

Je descends de 2 branches des LEFAUCHEUX dans cette région, mais je ne remonte pas si haut.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E2 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 28 février 1569 en la cour royale d’Angers et de monseigneur duc d’Anjou filz et frère de roy endroit par davant nous Marc Toublanc notaire de ladite cour personnellement estably Jehan Lefaucheux marchand demeurant au bourg d’Apvrillé tant en son nom que pour et au nom et soy faisant fort de Ambroise Giffart sa femme absente, à laquelle il promet faire ratiffier et avoir agréable le contenu en ces présentes et en bailler et fournir lettres de ratiffication vallables à ses despens à Jehan Micheau marchand Me boulanger demeurant en ceste ville d’Angers paroisse de Saint Michel du Tertre à ce présent et stipulant et acceptant, pour luy ses hoirs etc, dedans Pasques prochainement venant à peine de tous intérests en cas de deffault, ces présentes néanmoins demeurent etc, ledit Lefaucheux héritier pour une sixième partie au toutal des biens de feu missire Pierre Lefaucheux vivant prêtre son frère germain, demeurant au lieu de la Jusnerye paroisse de Feneu en ce ressort d’Angers, soubzmectant esdits noms et qualités cy dessus et en chacun d’iceulx seul et pour le tout sans division luy ses hoirs biens et choses etc ou pouvoir etc confesse esdits noms avoir vendu quité ceddé délaissé et transporté et par ces présentes vend quite cèdde délaisse et transporte dès mainetnant et à présent à toujoursmais audit Jehan Micheau à ce présent et stipulant comme dessus qui a achapté et achapte pour luy ses hoirs etc tout et chacuns les droits noms raisons actions parts et portions que ledit Lefaucheux esdits noms a et peult avoir peult prétendre luy compéter et appartenir tant à tiltre successif dudit feu missire Pierre Lefaucheux son dit frère que à tiltre d’acqueset ou acquests par ledit vendeur faits de Marchel (sic) Lefaucheux, Jacques Martin à cause de sa femme, et Jehan Rousseau à cause de sa femme ses cohéritiers, aussi héritiers dudit deffunt missire Pierre Lefaucheux, audit lieu et appartenances de la Jusnerye dite paroisse de Feneu, composé d’une maison jardrins yssues et apparetnances, pour desdites choses jouir et user par ledit acquéreur ses hoirs etc tout ainsi que ledit deffunt missire Pierre Lefaucheux et ses cohéritiers en jouissoient et en ont respectivement jouy sans rien en réserver, ou fief et seigneurie d’Angers audit fief et seigneurie et aux debvoirs et charges cens et rentes accoustumés que lesdites parties advertyes de l’ordonnance ont vérifié et afirmé par serment ne pouvoir à présent déclarer, transportant etc et est faite ladite vendition cession delais et transport pour le prix et somme de 67 livres 10 sols payée et baillée comptée et nombrée manuellement contant en présence et veue de nous par ledit acquéreur audit vendeur esdits noms qui l’a eue prinse et receue en escuz d’or, pistoletz et autres espèces d’or testons et monnaye de présent ayant cours au poix et prix de l’ordonnance royale jusques à ladite somme de 67 livres 10 sols, de laquelle il s’est tenu et tient contant et en quite ledit acquéreur ses hoirs etc tellement que à ladite vendition et tout ce que dessus est dit tenir et lesdites choses vendues garantir par ledit vendeur esdits noms audit acquéreur ses hoirs etc dommages et amandes etc obligent lesdits vendeurs esdits noms et qualités cy dessus en en chacun d’iceulx seul et pour le tout sans division de personne ne de biens etc renonçant au bénéfice de division et d’ordre luy ses hoirs biens et choses etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc fait et passé audit Angers maison dudit acquéreur présents honorable homme Me Hillaire Juheau licencié ès loix advocat au siège présidial dudit Angers et y demeurant paroisse de saint Pierre, René Guyot sergent royal demeurant audit Angers paroisse de la Trinité et Farnçois Fradin Me fourbisseur demeurant audit Angers paroisse saint Michel tesmoings
a esté mis en vin de marché pour les prozenettes et médiateurs de ces présentes 10 livres tournois payés et baillés contant par ledit acquéreur

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René Juffé et Perrine Leconte font un avancement d’hoirs à leur fils Pierre pour payer ses études, Angers 1519

Il s’agit de la même famille que celle vue ici hier.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 3 février 1519 avant Pâques (donc 13 avril 1520 n.s.) en notre cour royale à Angers (Cousturier notaire) sachent tous présents et avanir comme il soit ainsi que dès paravant le 28 janvier dernier passé maistre René Juffé licencié ès loix et Perrine Leconte sa femme de luy deument auctorisée eussent quité ceddé délaissé et transporté à Pierre Juffé leur fils aisné et héritier principal présumptif, escolier en l’université d’Angers, tel droit et action part et portion qui à ladite Perrine Leconte peult compéter au principal et arrérages escheuz de la somme de 50 sols tz ung chappon et une poulle le tout de rente en laquelle rente Guillame Galery de Durestal est tenu envers ladite Perrine Leconte et autres héritiers de feu Me Pierre Benassis ayeul de ladite Perrine Leconte comme détenteur ledit Gallery d’une pièce de terre nommée la Touceraye en laquelle y avait autrefois une maison joignant d’un cousté aux terres de la Roche d’autre cousté au chemin tendant du grand chemin de Durestal à la forests de Challou abouté d’un bout au grant chemin tendant de Montigné à Durestal et d’autre bout aux terres de la Mulienne laquelle pièce de terre eust esté baillé à icelle rente par ledit feu Pierre Bienassis, et eust esté fait ledit contrat pour et en advancement du droit successif dudit Pierre Juffé pour ayder à l’entretenir au fait de esetude et dont lesdits Juffé et sa femme avoient promis en passer lettres authentiques, et pour ce est il que en la cour du roy notre sire Angers endroit par davant nous (Cousturier notaire) personnellement establis lesdits Me René Juffé et Perrine Leconte sa femme de luy suffisamment auctorisée par davant nous comme à cest fait, soubzmetant eulx leurs hoirs etc avec tous et chacuns leurs biens meubles et immeubles présents et avenir quelqu’ils soient confessent de leur bon gré sans aucun pourforcement les choses dessus dites estre vrayes et mesmes avoir dès le 28 janvier dernier passé fait ledit transport audit Pierre Juffé leur fils aisné, et en tant que besoign seroit du jourd’huy quitent cèddent délaissent et transportent audit Pierre Juffé leurdit fils ladite part et portion que ladite Perrine Leconte avoit et qui luy compétoit et appartenoit desdits 50 sols tz ung chappon une poulle de rente sur ladite pièce de terre nommée la Coutraye dont ledit Gabory est détenteur, pour en jouyr par ledit Pierre Juffé ses hoirs et ayant cause comme de sa propre chose, et a esté fait ceste présente quitance cession et transport pour et en advancement du droit successif dudit Pierre Juffé pour aider à l’entretenement du fait de ses estudes, auxquelles choses dessus dites tenir et accomplir sans jamais aller ne venir encontre en aucune manière, et à garantir lesdiets choses ainsi quitées et transportées, obligent lesdits establiz eulx leurs hoirs et ayant cause avec tous et chacuns leurs biens présents et avenir quelques qu’ils soient renonçant par devant nous à toutes et chacunes les choses à cest fait contraire, et de non venir encontre ce que dessus est dit sont tenus lesdits establis par les foy et serment de leur corps donné en notre main, jugés et condemnés de nous à leur requeste par le jugement et condemnation de ladite cour, fait et passé en la ville d’Angers en présence de Guillaume Commeau et Jehan Bouvet tesmoins

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Succession de Guillaume Leconte et Jacquette Bienassis, Corzé 1523

Une pure merveille de liens filiatifs !!! Pour ceux qui en descendent, car moi pas.
Pourtant, j’ai un dossier JUFFé sur mon site, car j’avais plusieurs choses sur ce patronyme, et un ami qui en descend.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 30 novembre 1523 en la cour du roy notre sier à Angers endroit par devant nous (Couturier notaire Angers) personnellement establis vénérable et discrete parsonne maistre Pierre Leconte prêtre licencié en decret ? curé d’Athée ? d’une part et maistre René Juffé licencié en loix et Perrine Leconte sa femme suffisamment auctorisée de sondit mary quant à cest fait d’autre part, soubzmectant etc confessent avoir fait entre eulx les partaiges divisions des choses immeubles et héritaulx à eulx escheues et avenues par la répudiation de feue honneste femme Jacquette Bienassis en son vivant femme de heu honorable homme et saige maistre Guillaume Leconte père et mère desdits maistre Pierre Leconte et de ladite Perrine Leconte femme dudit Juffé ès successions de feuz honorable homme et saige maistre Pierre Bienassis et Helene Belin sa femme père et mère de ladite feue Jacquette Bienassis en la manière qui s’ensuit, c’est à savoir que audit maistre Pierre Leconte tant pous ses droits d’avantaige qu’il pourroit prétendre enles choses hommaigées desdites successions et de ladite feue Jacquette Bienassis que autrement est deeuré et demeure le lieu domaine cens et rentes d’Amygne assis en la paroisse de Corzé et ès environs et tant maisons terres boys de haulte fustays que boys taillis prés et autres choses estant des appartenances et dépendances dudit lieu d’Amygne et tout ainsi qu’il est demeuré auxdits esabliz comme représentans ladite Jacquette Bienassis par partaige fait avecques Jehanne Bienassis veufve et segonde femme dudit feu Me Guillaume Leconte autres cohéritiers desdits establis héritiers dudit feu maistre Guillaume Leconte, sauf et réservé ce qui n’est comprins en ce présent partaige l’outreplus dudit lieu d’Aumygne qui est encores en communauté avec lesdits autres cohéritiers héritiers dudit feu maistre Guillaume Leconte que la succession dudit feu maistre Guillaume Leconte n’est aucunement contenue ne comprise en ces présents partaiges, aussi est demeuré et demeure audit maistre Pierre Leconte la maison sise en ceste ville d’Angers en laquelle est à présent demourant ledit Me Pierre Leconte à les appartenances et dépendances de ladite maison assise en la paroisse de St Martin d’Angers, le fief cens ernets et dixme de st Blanczay assis en la paroisse de Longué o toutes les appartenances et dépendances dudit fief cens rentes et dixmes pour les portions qui en compètent et appartiennent auxdits establis et aux charges auxquelles ledit fief cens rentes et dixme sont demourés auxdits establis par le partaige fait avec leurs cohéritiers héritiers desdits feu maistre Pierre Benassis et Helene Belin, la closerie des Exemptes ? assise en la paroisse de Montigné ainsi qu’elle compétoit et appartenoit audit feu maistre Pierre Bienassis avec une pièce de pré nommé le Mannais Pré, et 2 pièces de vigne l’une qui fut acquise par ladite feue Helene Belin de Pierre Marcquis et Brossart l’autre qui fut par icelle Helene acquise de Pierre Mireleau sises lesdites deux pièces de vigne ou cloux du Plessays en ladite paroisse de Montigné, et ce pour le droit que peult prétendre en ladite maison ledit Pierre Leconte esdites successions desdits feuz maistre Pierre Bienassis et Helene Belin par la représentation de ladite feue Jacques Bienassis sa mère et aussi de la succession d’icelle Jacquette Bienassis sa mère
et auxdits maistre René Juffé et sadite femme à cause d’elle est et demeure par partaige l’outreplus de toutes les autres choses immeubles et héritaulx à eulx et audit maistre Pierre Leconte escheues et avenues esdites successions desdits feuz maistre Pierre Bienassis Hélene Belin sa femme et de ladite feue Jacquette Bienassis en quelque lieu que soient lesdites choses situées et assises ne comment elles soient dites nommées appellées, chargées lesdites choses des charges anciennes tant envers les seigneurs des fiefs et autres charges en quoy lesdites choses ainsi partaigées sont chargées, pour jouyr par chacun d’eulx desdites choses ainsi par entre eulx et en faire contre eschange à leur plaisir et volunté comme de leur propre chose, et pour ce que lesdites parties ont des procès pour raison desdites choses qui sont demourées au lot desdits Juffé et sa femme, ledit Juffé demeure tenu conduyre lesdits procès, mais les enquestes qu’il fauldra faire pour raison desdits procès ledit maistre Pierre Leconte sera tenu contribuer à ladite mise pour une moitié, dont et tout ce que dessus est dit tenir etc et lesdites choses partagées garantir l’une à l’autre ainsi que cohéritiers sont tenus faire et aux dommages etc obligent etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc

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