Dispense d’alliance spirituelle, Saint-Poix (53), 1754 entre Julien Triboueil et Marguerite Hubert

Autrefois le fait d’être parrain et marraine d’un enfant constituait une alliance spirituelle, entre le parrain et la marraine, mais aussi entre chacun d’eux et les parents de l’enfant. Ici, il s’agit d’une alliance spirituelle avec le père de l’enfant.

(Archives Départementales du Maine-et-Loire, série G) Le 24 mai 1754, en vertu de la commission à nous adressée par Monsieur le vicaire général de Monseigneur l’évêque d’Angers en datte du 17 dudit mois, signée Houdbine vic. gén. et plus bas Pean, pour informer de l’empêchement qui se trouve au mariage qu’on dessein de contracter Julien Triboueil, veuf de Jeanne Viel, closier à la Réauté paroisse de Saint Poix et Marguerite Hubert de la même paroisse, domestique chez ledit Triboueil, des raisons qu’ils ont de demander dispense dudit empêchement, de l’âge desdites parties et du bien précisément qu’elles peuvent avoir, ont comparu devant nous commissaire soussigné lesdites parties,
scavoir ledit Triboueil, âgé de 30 ans et ladite Marguerite Hubert, âgée de plus de 24 ans, accompagnés de René Viel closier à Gatechevre paroisse de St Poix, beau-père dudit Triboueil, de Jeanne Triboueil sa soeur, closière au Chesnetort paroisse de Méral, de Julienne Bobon mère de ladite Hubert, de Julien Hubert son frère, et Rose Hubert sa soeur, ces trois derniers demeurans aux Closeaux paroisse de St Poix, qui ont dit bien connoitre lesdites parties, et serment pris séparément des uns et des autres de nous déclarer la vérité des faits dont ils seront enquis, sur le rapport qu’ils nous ont fait et les éclaircissements qu’ils nous ont donné
Nous avons trouvé qu’il y a entre ledit Julien Triboueil et ladite Marguerite Hubert un empêchement d’alliance spirituelle à raison du baptême parce que ladite Hubert aurait nommé à deux des enfants dudit Triboueil
à l’égard des causes ou raisons qu’ils ont pour demander la dispense dudit empêchement, ils nous ont déclaré que ledit Julien Gerboeuil (sic) est chargé de 5 enfants et débiteur envers ladite Marguerite Hubert qu’il auroit besoin d’épouser pour l’éducation de ses enfants et le bien de ses affaires, et que le public étant informé qu’ils se sont recherché pour le mariage quoique sans aucune familiarité scandaleuse, il y auroit bien de craindre que la fille qui le sert depuis 4 ans ne trouvât point à qui se marier dans ladite paroisse de St Poix qui d’ailleurs est un lieu si petit que les habitans sont presque tous parens ou alliés
et comme leurs biens ne monte (sic) pas à la somme de 200 livres en meubles sans aucun fond, ledit Triboueil devant infiniment plus qu’il n’a, et ladite Hubert n’ayant que quelques habllemens de peu de valeur, ils se trouvent hors d’état d’envoyer en cour de Rome pour obtenir la dispense dudit empêchement, ce qui nous a été certifié par lesdits témoins ci-dessus nommés et qui ont déclaré ne scavoir signer de ce enquis, fait à St Poix ledit jour et an que dessus. Signé Reymonder curé de Cuillé.

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Journal d’Etienne Toysonnier, Angers 1683-1714

1694 : janvier, février, mars, avril, mai, juin

Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930

  • Le 7 janvier 1694 Mr Gilles de Volainne, major du régiment de Crussol, fils de Mr de Volaine et de la dame Jouet, épousa la fille du feu sieur Dupin Quatrembat et de la Delle Frain.
  • Le 10 (janvier 1694) mourut la femme de Mr Leclerc de la Manourière, assesseur au siège présidial ; elle s’appellait Melle du Jaureau.
  • Le même jour (10 janvier 1694) mourut le Sr de la Porte marchand tanneur.
  • Le 19 (janvier 1694) Mr Gault avocat, fils de Mr Gault, aussi avocat, sieur de la Grange, et de la défunte Delle …, épousa la fille de défunts Mr Loyant aussi avocat et de la Delle Malville.
  • Le 20 (janvier 1694) mourut le sieur Delaunay marchand ; son fils avocat a épousé la Delle Allard. Il était fils d’un gantier de la ville de Sablé.
  • Le 24 (janvier 1694) le fils de défunt Mr Héard de Boissimon conseiller au siège présidial et de la dame Doublard, épousa la fille de feu Mr Jouy des Essarts président à la Flèche et de la dame …
  • Le 26 (janvier 1694) mourut Mr Noulin, prêtre habitué en l’église St Michel du Tertre.
  • Le même jour (26 janvier 1694) mourut mademoiselle Chotard, veuve de feu Mr Chotard, receveur des décimes du clergé d’Anjou ; elle s’appelait Gardeau ; elle a laissé plusieurs filles, l’aînée mariée avec Mr de la Vilette Cesbron bourgeois, une autre mariée avec le Sr Davy du Mottay aussy bourgeois.
  • Le 29 (janvier 1694) mourut monsieur Boucault Deshommeaux conseiller honoraire au siège présidial. Il a laissé plusieurs enfants, une fille à présent veuve du feu Sr de St Aignan gentilhomme.
  • Le 4 février (1694) mourut le Sr Chevalier de Bellessort bourgeois, mari de la Delle Bousselin.
  • Le 6 (février 1694) mourut la veuve du feu Sr Baugrand marchand de soie en cette ville ; elle s’appelait Rivière ; elle a laissé un prêtre, une fille qui a épousé le Sr Avril, une autre décédée femme du Sr des Touches Maunoir conseiller de la Prévôté.
  • Le même jour (6 février 1694) mourut le Sr Le Bouvier de la Coutardière, grenetier à Ingrandes, mari de la Delle Levoyer. Il a été enterré dans l’église des pères Cordeliers.
  • Le 9 (février 1694) mourut Me Maudoux, prêtre, neuve de feu Mr Maudoux, curé de St Michel du Tertre
  • Le même jour (9 février 1694) Mr Delorme, avocat, fils de Mr Delorme, aussi avocat et de la dédunte Delle … épousa la fille du feu Sr Papot de Champaux, receveur de l’hôtel de ville.
  • Le 15 (février 1694) mourut la femme du feu Sr Margariteau de la Morinnière bourgeois ; elle a laissé plusieurs enfants l’un marié avec la Delle Trochon, une fille avec le Sr Gueniveau de la Rais à Montreuil-Bellay, une autre avec le Sr Menard de la Chenaye. Elle s’appelait Avril.
  • Le 16 (février 1694) le sieur … épousa la fille du sieur Lemaistre marchand et de la dame Baillif.
  • Le 21 (février 1694) mourut Mr Avril, avocat ; il a laissé une fille unique.
  • Le 22 (février 1694) Mr Hamelin, cy-devant substitut de Mr le procureur du roy et conseiller échevain perpétuel de l’hôtel de ville, veuf de la dame … épousa mademoiselle…
  • Le même jour (22 février 1694) Mr Guérin de la Guymonière, veuf de la Delle Aveline de la Narcé, duquel mariage il y a un garçon, fils de Mr Guérin, avocat, épousa Melle de Chemant de Chevreüe.
  • Le même jour (22 février 1694), le Sr Legras, fils du feu Sr Legras et de la dame Rigault, épousa la fille du Sr Landais du Ménil, chirurgien au faubourg de St Michel et de la dame Chatelain.
  • Le 25 (février 1694) mourut la femme du sieur Garsenlan, marchand de blé ; elle s’appelait Le Couz.
  • Le 2 mars (1694) mourut la femme du feu sieur Cesbron ; elle a laissé plusieurs enfants, entr’autres Mr Guillaume Cesbron, avocat ; elle s’appelait Lebreton.
  • Le 6 (mars 1694) mourut le sieur Hubert, mari de la dame Allaneau ; il était très honnête homme.
  • Le 7 (mars 1694) mourut la femme du feu Sr Cesbron de la Vilette, bourgeois ; elle s’appelait Ayrault de Saintenys ; elle a laissé trois enfants, l’aîné marié avec la Delle Chotard, le second avec Melle Trochon des Gaudrée, et un autre mort chanoine à St Mainboeuf.
  • Dans le même temps mourut en cette ville monsieur de St Offange, gouverneur de la ville de Baugé. Il avait épousé la dame Courtin, duquel mariage il y a trois enfants.
  • Le 26 (mars 1694) Mr Baudry conseiller au siège présidial, fils du sieur Baudry, bourgeois, et de la demoiselle Bault, épousa la fille de feu Mr Paulmier avocat et de la demoiselle Menard
  • Le 29 (mars 1694) mourut la femme de feu monsieur de Cournées de Monac, capitaine exempt des gardes du corps. Elle s’appelait Louise Ernault ; elle n’a point laissé d’enfant.
  • Le 30 (mars 1694) mourut la femme du sieur Le Couz le Jeune, marchand ; elle s’appelait Vannier ; elle a été enterrée en l’église de la Trinité de cette ville.
  • Le 4 avril (1694) mourut monsieur Valtère, chanoine honoraire de l’église cathédrale de cette ville. Mr Valtère son neveu remplit sa place.
  • Le 9 (avril 1694) mourut la femme de monsieur Hameau du Marais, conseiller au siège présidial ; elle s’appelait d’Héliand, fille de feu Mr d’Héliand de la Gravelle, premier président au siège présidial de Château-Gontier, et de la dame Cazet ; elle n’a point eu d’enfant.
  • Le même jour (9 avril 1694) mourut à Paris Mr de Chenedé, conseiller honoraire au siège présidial de cette ville, conseiller de l’hôtel de ville, procureur et avocat du roy en l’élection de Paris, âgé de 68 ans. Il avait été échevin de cette ville, et maire en 1660.
  • Le 12 (avril 1694) mourut mademoiselle de la Haye Le Roy, fille âgée de 50 ans
  • Le 14 (avril 1694) Mr de la Beraudière Cupif, contrôleur au grenier à sel de St Fleurant le Vieil, veuve de la Delle Thomas de Jonchère, épousa la fille de feu Mr Gault Sr de la Saunerie avocat et de la Delle …
  • Le même jour (14 avril 1694) le fils du Sr Berthelot marchand et de la défunte dame Guiteau, épousa la fille du sieur Delmeur marchand banquier en cette ville et de la dame Le Bannier.
  • Le 15 (avril 1694) mourut la femme du feu Sr Ménager, marchand de blé ; elle a laissé plusieurs enfants, une fille, veuve du feu Sr Coignard remariée avec le sieur … de la ville de Chinon ; elle s’appelait Guillemine Macée.
  • Le 19 (avril 1694) mourut monsieur Louis Valleau avocat, fils de défunts Mr Valleau aussy avocat et de la demoiselle …
  • Le 22 (avril 1694) mourut la femme du feu Sr Avril, marchand de bois ; elle s’appelait Avril ; elle a laissé plusieurs enfants, une fille décédée femme de Mr Foussier avocat, un fils prêtre, et 3 autres.
  • Le 22 (avril 1694) mourut madame Gohin de Montreuil, femme de Mr Gohin de Montreuil cy-devant conseiller au siège présidial ; elle s’appelait Doublard, sa fille aînée a épousé Mr Ayrault lieutenant général criminel audit siège ; elle a deux enfants prêtres et deux religieuses.
  • Le 29 (avril 1694) le sieur Hernault imprimeur fils du Sr Hernault aussy imprimeur et de la dame … épousa la fille du Sr Lemoteux.
  • Le 27 (avril 1694) Mr Poulain de la Forestrie fut élu conseiller et échevin perpétuel de l’hôtel de ville, en la place de feu monsieur de Chenedé.
  • Le 29 (avril 1694) mourut monsieur Héard, prêtre ; c’était un personnage d’une grande vertu et fort savant ; il fut enterré le lendemain dans le cimetière du St Michel du Tertre
  • Dans ce même temps mourut Mr Le Clerc de la Ferrière, de la ville de Laval.
  • Le 1er mai (1694) Mr de Chanzé Nicolon, conseiller du roy et assesseur de l’hôtel de ville, et le sieur Beuscher marchand furent élus échevins.
  • Comme le nombre des pauvres est extraordinaire et qu’on en a compté jusques à près de huit mil en cette ville, on arrêta que toutes les compagnies et les particuliers se taxeraient pour les faire subsister en chaque paroisse. Cela fut exécuté, mais voyant dans la suite que le fond ne suffisait pas, chacun ne se faisant pas de justice, on envoya à chacun un, deux et trois pauvres, selon ses facultés, auxquels on donnait un pain d’un sol, ou un sol en argent à son choix ; mais le nombre des pauvres augmentant tous les jours à cause de ceux qu viennent de la campagne, on a cessé ce moyen et chacun donne à présent à sa liberté. Le boisseau de blé vaut actuellement 45 sols. Mr du clergé et de l’hôtel de ville ont fair venir des bleds de Bretagne qui ont été d’un grand secours pour les pauvres. (Note de Marc Saché : L’ère des grandes détresses de la dernière partie du règne a commencé. après la mort d’Henry Arnauld la province souffre de la famine qui fut si grande, dit Lehoreau, que « plusieurs moururent de faim même à Angers, où on vendait le boisseau de froment 60 sols et le seigle 50 sols ». Pour assister les pauvres, alors extrêmement nombreux, la dispersion des familles irlandaises ne subsistant que des charités de la ville fut ordonnée ; quelques maigres recours de route aidèrent à l’évacuation de ces malheureux. Puis, par mesure de prévoyance « afin de prévenir l’entière disette et cherté dont on est menacé à cause du mauvais temps », le maire décide, le 3 juin 1693, d’acheter du blé au dehors. L’échevin Guillot et l’assesseur Avril de la Durbellière, accompagnés de quelques archers de la maréchaussée, se rendent chez le fermier de l’abbaye Saint-Georges pour enlever, argent comptant, 50 à 60 setiers de blé, à raison de 16 livres l’un. Mais le 7 juin, ils durent battre en retraite devant un grand attroupement de paysans armés « qui ont fait sédition, ayant sonné le toscin pendant deux heures ». Le conseil de ville envoya procès-verbal de cette chaude affaire à l’intendant et à Phélypeau de Ponchartrain, secrétaire d’Etat, et en même temps déposa plainte devant le lieutenant criminel pour obtenir la punition des coupables. Voir Archives Mun., BB 99, f°103 et BB 100, f°10, 13. – En 1694, la famine augmentant, ce fut l’expédition de Craon, notée par Toisonnier.)
  • Le 2 (mai 1694) mourut la femme de feu Mr Frogier de Pontlevoy, juge des traittes ; elle s’appelait Louvard. Elle a laissé un garçon et plusieurs filles.
  • Le 5 mourut Mr Frein du Planty, cy-devant assesseur de l’élection de cette ville.
  • Dans ce même temps (5 mai 1694) le fils du feu sieur Maugars de la Gancherie marchand ferron et de la dame Charnacé, épousa la fille du feu sieur Maumussard et de la dame Esnault.
  • Le 10 (mai 1694) le sieur Jollivet des Mauvrais, présidient au grenier à sel d’Ingrandes, fils du feu Sr Jollivet, avocat et de la Delle … épousa la fille du Sr Chotard et de la demoiselle Romain.
  • Le 15 (mai 1694) mourut à Baugé la femme de Mr Sérézin lieutenant criminel audit Baugé ; elle s’appelait Avril des Monceaux.
  • Le 25 (mai 1694) le sieur Quelier de Marcé, lieutenant de prévôt, fils du feu Sr Quelier de Marcé aussy lieutenant et de la demoiselle Guilbault, épousa la filel du Sr Buscher notaire royal et de la dame de la Haye.
  • Comme les bleds manquaient en cette ville et qu’on était prévenu qu’il y en a de grande quantité en Craonnais, mais qu’il était très difficile de les enlever, on fit une compagnie de quarante hommes d’élite, commandés par Mr Gasté, avocat et procureur de l’hôtel de ville, qu’on y envoya avec 40 archers de la maréchaussée. Ils y ont trouvé quelque résistance, un grand nombre de paysans et boistiers armés de fusils, de brocs, et de haches, s’étant mis en embuscade ; un de ces soldats eut son chapeau percé d’une balle ; ce coup l’étonna ; il avança néanmoins et tua son homme. Il y en a eu deux autres mortellement blessés et quatre prisonniers. Si ces paysans ne s’étaient retirés dans les bleds, il y aurait eu grand carnage. Ils amenèrent cinquante fournitures de bled. Cela se passa près de Bouillé-Ménard en Craonnais. (Note de Marc Saché : Bien que le terme de guerre paraisse un peu gros dans cette circonstance, il prouve que l’affaire avait été chaude et qu’on tenait pour alarmante la résistance des paysans. L’expédition avait été préparée, ainsi qu’en témoignent les conclusions du conseil de ville. Le 15 mai 1694, des procès-verbaux de Cesbron d’Arfonne et de Poulain de la Forestrie, délégués dans le Craonnais, attestaient que, outre la provision nécessaire au pays, il restait disponible quantité de blé vendue à des marchands d’Angers, qui, devant « l’opposition de la populace », ne pouvaient l’enlever. De là la décision prise avec l’agrément du lieutenant du roi d’envoyer une escorte sérieuse « pour contenir les rebelles dans leur devoir », et de prendre toutes les mesures nécessaires « conformément aux ordres du roy et arrest du parlement portant déffences d’empescher le commerce des bleds sur peine de la vie » Archives Mun. Angers, BB 100, f° 63-64. – Nota : la fourniture correspondait à 21 setiers en Anjou, le setier représentant un peu plus de 2 hectolitres. Les 50 fournitures du Craonnais équivalaient donc à 2 100 hectolitres.)
  • Le 26 (mai 1694) mourut la femme du feu sieur Bridier, marchand de blé ; elle s’appelait Brintaut ; un de ses enfants a épousé une fille de la ville de Saumur ; elle a encore laissé une fille veuve du Sr Boisard, marchand droguiste, et une autre mariée avec le Sr Berthelot de la Tranchardière.
  • Le 6 juin (1694) mourut Mr Hamelin, cy-devant substitut de Mr le procureur du roy au siège présidial de cette ville et conseiller et échevin perpétuel de l’hôtel de ville. Il avait épousé en premières noces la Delle … dont il n’a point eu d’enfant, et en secondes la Delle …
  • Le 15 (juin 1694) Mr Cochon, avocat, fils de Mr Cochon aussi avocat, et de la Delle … épousa la fille du feu sieur Yvert de la Valinnière et de la défunte Delle Touret
  • Dans ce même temps mourut Mr Grimaudet. Il a laissé plusieurs enfants ; l’aîné a épousé Melle Verdier, fille du feu Mr Verdier conseiller au siège présidial et de la dame Herreau ; cet aîné était veuf de Melle de la Forêt d’Armaillé, duquel mariage il y a eu une fille ; un autre a épousé Melle Trouillet, un troisième Melle Rouzé de Chamrond.
  • Le 20 (juin 1694) mourut la femme du sieur Simon praticien ; elle a laissé neuf enfants ; elle s’appelait Nicolet.
  • Le même jour (20 juin 1694) mourut monsieur Duplessis Moreau, conseiller honoraire au siège présidial, conseiller de l’hôtel de ville, et un des trente Académiciens ; il a laissé plusieurs enfants. Il avait épousé la défunte dame Foussier de la Cassinerie sœur de madame Ménage. Cet homme avait un vrai mérite.
  • Le 21 (juin 1694) mourut Mr Jouet cy-devant assesseur au siège de la prévôté de cette ville. Il avait épousé défunte Melle Pouriatz, fille de défunts Mr Pouriatz avocat et de la Delle Augeard. Il a laissé un garçon et 4 filles.
  • Le 22 (juin 1694) mourut Mr Herreau de la Simonnière, conseiller au siège présidial, fils de feu Mr Herreau docteur régent en droit et de la feue dame Verdier
  • Le même jour (22 juin 1694) mourut Mr Joseph Doublard le jeune avocat. Il a laissé sa femme grosse, fille du Sr Mauvif de la Plante, marchand de laine et de la dame Esnault.
  • Le 29 (juin 1694) mourut le sieur Thomas de la Jonchère, fils de feu Mr Thomas, avocat au siège présidial et procureur de l’hôtel de ville, et de la Delle … Il avait épousé la demoiselle Cormier de la Douve, dont il a laissé des enfants.
  • Dans ce même temps, fut tué à la bataille donnée en Catalogne par l’armée du Roy commandée par Mr le maréchal duc de Noailles, Mr Binet de Montifroy, capitaine d’une compagnie de carabiniers. Il avait épousé la fille de feu Mr de Miribel d’Autichamp lieutenant de roy du Château, dont il y a trois filles.
  • Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
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    Contrat de mariage de Jehan Le Camus et Loyse Davy, Angers, 1529

    presque mon plus vieux contrat de mariage : c’est la soeur de mon ancêtre Pierre Davy !(Archives Départementales du Maine et Loire, série 5E)

    Cela fait plus de 20 ans que je travaille la famille DAVY de la Souvetterie, de Boutigné, dont je descends. J’étais remonté par successions et contrats de mariage, trouvés aux archives départementales du Maine et Loire, jusqu’en 1563, et à mes propres relevés de Craon, (voir la liste de tous mes relevés de BMS sur la Mayenne, le Maine et Loire, la Loire Atlantique, et les Côtes d’Armor) avec certitude. Puis, au delà, je n’avais pour le moment que les travaux de Bernard Mayaud. J’ai eu le bonheur récemment de trouver un contrat de mariage collatéral, d’une soeur de mon Pierre Davy Sr de la Souvetterie. Mais cette fois, je doute que ce soit une soeur, sans doute une tante, vue la différence d’âge… mais en tout cas c’est bien la même famille. J’espère un jour trouver l’énigme pour le reste…

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    Voici la retranscription de l’acte : Le 5 juin 1529, sachent tous présents et advenir que en traictant et accordant le mariage d’entre maistre Jehan Le Camus licencié ès loix advocat en court laye, demourant à Angers d’une part,
    et Loyse Davy fille de honorables personnes maistre Pierre Davy Sr de la Souvaiterye et Marguerite du Moulinet sa femme d’autre part,
    tout avant que effyances (fiançailles) fussent prinses ne bénédiction nuptialle faicte en saincte église en faveur dudit mariage lequel autrement n’eust esté faict ne acomply ayent esté faictes entre lesdites parties les promesses pactions et accords cy après déclarez et desquels ils ayent voulu estre faictes et passées par acte en la forme deue et autenticque, pour ce est que en la court du roy notre sire à Angers en droict par davant nous personnellement establys
    ledit maistre Jehan Le Camus licencié ès loix d’une part,
    et lesdits Davy et sa femme de luy ce jourd’huy par davant nous suffissement auctorisée pour ce, aussi ladite Loyse leur fille en l’auctorité de sesdits père et mère d’autre part, soubzmectz eulx leurs hoirs etc confessent avoir faict et par ces présentes font les traictez pactions et accords qui sensuyvent cest assavoir que

    lesdits Davy et sa femme et chacun deulx en tant qu’à luy touche ont donné ceddé et transporté et par ces présentes donnent auxdits Le Camus et Loyse futurs espoux en faveur dudit mariage et pour le (sic) dot d’icelle Loyse le lieu domaine mestairye estangs boys anciens et taillables appellé le Hellay sis et situé en la paroisse de la Membrolle et es environs prés pastures terres arrables et non arrables avecques toutes et chacunes les appartenances et dépendances sans aulcune chose tenir ne réserver pour en jouyr par lesdits futurs espoux à cause de ladite Loyse leurs hoirs et ayans cause à toujours aux charges et debvoirs anciens et acoustumez et sans plus en faire, et tout ainsi que ledit Davy et ses prédecesseurs en ont jouy par cy davant et lequel lieu avecques sesdites appartenances ledit Davy et sa femme ont estimé et estyment auxdits futurs espoux à la somme de 600 livres tournois pour en jouyr et prendre les fruictz profictz revenus et esmollumens par lesdits futurs espoux comme de leurs propre chose et nonobstant la baillée à ferme si aulcune avoit esté faite par ledit Davy, (Le Hallay, commune de la Membrolle (49), relevait du fief de Ballée ou St Léonard, annexe du prieuré de St Ellier, et devait à la recette dudit fief le jour de la saint Martin d’hiver 2 boisseaux ¾ de seigle, rendus « sur la tombe du cimetière » de la Membrolle. En est sieur Yvonnet Bouteiller 1450, Pierre Lechat 1571, Maurice Dupuis 1586, selon C. Port, Dict. Maine et Loire, 1876 – Pour le prix de cette métairie, attention, nous sommes en 1529 et il faut plus que doubler le prix un siècle plus tard)

    aussi ont ceddé et délaissé cèddent et délaissent lesdits Davy et sa femme auxdits futures espoux le droict que iceulx Davy et sa femme avoient au bestial dudit lieu, lequel droit ils ont dict et affirmé disent et affirmé estre de prendre et lever par eulx sur le bestial dudit lieu jusques à la valleur de la somme de 26 livres tournois ou de prendre et avoir icelle somme de 26 livres et contraindre le mestayer qu’il appartiendra audit lieu à en faire poyement (on constate que le bétail n’était donc pas compris dans les 600 livres, or, le propriétaire en possède la moitié et dans une métairie il représente une part importante du fonds de propriété. Généralement, le bétail est inclus dans une vente de métairie, mais il est traité à part dans un bail à moitié)

    et oultre ont promis et promectent lesdits Davy et sa femme vestyr bien et honnestement leurdite fille de deux bonnes robbes et deux cottes oultre les vestemens qu’elle a de présent, et de passer à leurs despens la feste des nopces (c’est la première fois que je vois la mention de la feste et que ce sont les parents de la fille qui la prennent en charge. A vrai dire, depuis que j’ai fait, il y a longtemps de cela, le relevé des anciens actes de BMS de Craon, et qu’alors je lisais que le mariage était célébré à 7 h du matin, j’étais atterrée et je pensais qu’il y avait des familles où la fête n’était pas bon chic bon genre, et ici on est dans une famille bon chic bon genre)

    semblablement ont promis et promectent fournyr et bailler partie du logeys ou ledit Davy est demourant convenable et compétant auxdits futurs espoux leurs gens et serviteurs aussi des l’estable quant ils auront cheval greniers cave et celier pour mectre leurs provisions ainsi qu’à leur estat pouroit appartenyr et ce en ceste ville d’Angers où sont de présent demourant lesdits Davy et sa femme et jusques à troys ans prochains après la consommation dudit mariage, (je vois très souvent les parents de la fille fournir au jeune couple le logement, souvent chez eux, pendant les premières années, dont le nombre est fixé, ici à trois ans)

    aussi lesdits Davy et sa femme donneront auxdits futurs espoux du linge vaisselle et autres meubles et ustencilles convenables et requis en tel cas à leur discrétion non comprins en ce la despense de bouche desdits futurs espoux

    et pourtant que ledit Le Camus a naguères acquis la somme de 15 livres tournois de rente pour la somme de six vingts cins escus (125 écus, ce qui fait 3 x 125 = 375 livres) sol par une part, et la somme de huyt livres tournois de rente pour sept vingts livres tournois (140 livres) par autre part, lesquelles rentes pourront estre rescousses sur luy et par ce moyen les deniers d’icelles estre ameublyz à esté et est convenu et accordé entre lesdits Le Camus d’une part et maistre Pierre Davy sa femme et leur fille d’autre part que les deniers desdites rentes et chacune d’icelles si elles sont rescoussées et retyrées sont employez en acquetz d’autres héritaiges ou biens immeubles par ledit Le Camus qui seront censés et réputez le propre héritaige propriété dudit Le Camus et non acquest commun d’entre lesdits Le Camus et Loyse dans ce que ladite Loyse ses hoirs ou ayans cause y puissent aulcune chose prétendre ne demander (donc le futur apporte 515 livres, ce qui est à peu près le niveau de la future, et dans tous les cas, un revenu confortable pour l’époque, d’ailleurs, pour juger du mode de vie, il est spécifié au paragraphe du logement que les domestiques du jeune couple aussi seront logés par les parents, donc ils commenceront leur vie de couple avec domestiques)

    oultre a esté et est convenu et accordé entres lesdites parties que ladite Loyse aura et prendra douaire sur les biens et choses dudit Me Jehan Le Camus tel qu’il luy peult compéter et appartenir selon la coustume du pais d’Anjou (le douaire est toujours donné à la femme en Anjou, et il est inscrit dans le droit coutumier)

    et moyennant les choses susdites et non autrement lesdits Le Camus et Loyse o l’auctorité vouloyr et consentement desdits père et mère d’icelle Loyse ont promis et promectent procéder l’ung l’autre par mariaige ou cas que Dieu et Saincte église se y acorde quant l’ung d’eulx par l’autre en sera sommé et requis auxquelles choses dessus et chacune d’icelles tenir etc obligent lesdits parties et chacun en ce qui le touche. (l‘église passe alors sans doute après l’argent, alors que ceci ne sera plus le cas plus tard, et on commencera par parler de l’église, je me demande si les guerres de religion ont eu une influence sur le changement d’ordre des sujets dans le contrat de mariage ?)

    Signé Davy, Le Camus, Benard, Peccaret, Poipail, Cousturier, Oudin (je remarque que ce contrat, ancien, ne comporte pas la foule des parents proches et plus ou moins éloignés, comme cela se passera à Angers dans ce milieu un peu plus tard, faisant du contrat de mariage de véritables rendez vous de la famille très élargie, sorte de RV d’affaires en quelque sorte)

    Merci d’avance à toute personne qui détiendrait des actes notariés complémentaires, de partager ses connaissances, car si j’ai beaucoup apporté à la famille DAVY à travers tous les actes notariés que j’ai pu trouver à ce jour, il reste encore deux zones d’ombre, à savoir :

  • la filiation exacte de Pierre Davy Sr de la Souvetterie époux de Marie Poisson
  • trouver un prêtre, décédé peu avant 1673, répondant au nom de Pierre Davy Sr de Boutigné
  • Merci à tous ceux qui auraient des preuves concernant ces points de rentrer en contact, car sur cette famille, beaucoup a été publié et copié, mais peu vérifié, et peu exact.

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet seule une citation ou un lien sont autorisés.

    Journal d’Etienne Toysonnier, Angers 1683-1714

    1693 : juin, juillet, août, septembre, octobre, novembre, décembre

    Ce blog est pillé, début juin en particulier un forum de 340 personnes, s’est arrangé pour le voler ensemble. Belle leçon du respect d’autrui. Un blog et un site ne sont pas une mise à disposition mais une publication.

    Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
    Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930

  • Le 7 juillet (1693) mourut à Paris monsieur Avril conseiller au siège présidial et conseiller échevin perpétuel de l’hôtel de ville.
  • Dans ce même temps, mourut Mr de la Valinière Yvert.
    Le 25 août (1693) mourut le sieur de la Marre Colas.
  • Le même jour mourut le sieur Courault de la Roussière. Il a épousé la demoiselle Raymbault de la Foucherie, duquel mariage est issu une fille qui a épousé Mr Raymbault de la Foucherie, à présent maire perpétuel de cette ville, mon oncle.
  • Le premier septembre (1693) mourut le sieur Pasquier de la Forest.
  • Le 5 (septembre 1693) mourut la femme de monsieur Huslin de la Selle, le jeune ; elle s’appelait de la Bouaire Neveu.
  • Le 14 (septembre 1693) mourut le sieur Tessé, gentilhomme véréran de la maison du Roy.
  • Le 15 (septembre 1693) mourut la femme de Mr Dupin Gontard avocat ; elle a laissé trois petits enfants ; elle était fille de Mr Chotard écuyer aussy avocat et de la demoiselle Romain.
  • Le 18 (septembre 1693) mourut Mr Gourreau conseiller honoraire au siège présidial, conseiller et échevin perpétuel de l’hôtel d ville, et un des Académiciens. Il avait épousé la feue dame Eveillard, duquel mariage sont issus feu Mr Gourreau aussy conseiller audit présidial pendant quelques années, mari de la Delle Perigault du bourg de Chalonnes, Mr Gourreau prêtre de l’Oratoire, Mr de la Blanchardière Gourreau conseiller audit présidial mari de la Delle Grandet, et la demoiselle Gourreau femme du Sr Jallet de la Veroulière lieutenant de prévôt. Il avait un mérite distingué.
  • Le 16 précédent (1693) mourut Mr Camus, prêtre, chanoine honoraire du chapitre de St Pierre de cette ville. Il avait été longtemps chapelain en l’église de St Michel du Tertre.
  • Le 17 (septembre 1693) mourut Mr Lefebvre de Chamboureau auditeur des comptes à Nantes.
  • Le 18 (septembre 1693) mourut Mr de la Ferrière Guérin, prêtre, chanoine honoraire de l’église d’Angers ; Mr Rousseau de Pantigné son neveu a sa prébende.
  • Les 70 gentilshommes de cette province pour l’arrière-ban arrivèrent en cette ville le 17 de ce mois.
  • Le 19 (septembre 1693) mourut monsieur Dugué avocat. Il avait épousé en premières noces la demoiselle … dont il n’a point eu d’enfant, en secondes la demoiselle Viel, dont il a eu Mr Dugué prêtre et défunte Delle Renée Dugué femme de Mr Blanchard avocat, en troisièmes noces la demoiselle Françoise Dupin dont il y a quatre filles
  • Le 21 (septembre 1693) mourut Me Neveu natif de la ville de La Ferté-Bernard. Il avait été longtemps receveur du grenier à sel de cette ville et depuis directeur des Gabelles.
  • Le 25 (septembre 1693) mourut monsieur Cupif avocat. Il a laissé deux garçons ; il avait épousé demoiselle Marie Dootel, laquelle est encore vivante, ma cousine germaine.
  • Dans le même temps, Mr de Valière, gentilhomme, épousa Melle Herbereau de la Chaize, fille de Mr Herereau de la Chaize eleu en l’élection de cette ville et cy-devant président au grenier à sel de cette ville, et de défunte demoiselle Pinard, ma cousine remuée de germain, petite nièce de feue ma mère.
  • Le 27 (septembre 1693) mourut Mr Corbin prêtre curé de St Maurice.
  • Le 28 (septembre 1693) mourut Mr Gillot prêtre, archiprêtre de Vernay Vernante et cy-devant curé de St Maurille de cette ville.
  • Le 12 octobre (1693) Mr Antoine Gasté avocat fut installé dans la charge de procureur du Roy de l’hôtel de ville, nouvellement crée hériditaire et cy-devant remplie par Mr Pierre Daburon aussy avocat.
  • Le 13 (octobre 1693) mourut mademoiselle Chotard, fille de défunts Mr Chotard intendant des affaires de monsieur le Prince de Condé à Châteaubriant, et de demoiselle Pallu de la ville de Tours.
  • Le 16 (octobre 1693) mourut le sieur Corbin marchand droguiste, ancien juge consul. Il avait épousé en premières noces la dame Liger dont il n’a point eu d’enfant et en secondes la dame Boguais duquel mariage il y a plusieurs enfants. Il était fort honnête homme.
  • Le 17 (octobre 1693) mourut Mr des Aunays Boylesve âgé de 78 ans. Il a laissé deux garçons de son premier mariage avec la dame Gandon, Mr Boylesve conseiller honoraire au parlement de Bretagne et Mr du Saulay Boylesve. Il avait épousé en secondes noces la dame Blet dont il n’a point eu d’enfant, laquelle était auparavant veuve du feu mr de la Marée Cupif.
  • Le 20 (octobre 1693) le sieur Trochon de Beaumont de la ville de Château-Gontier épousa la fille de feu Mr Bruneau avocat.
  • Le 25 (octobre 1693) il y eut des feux de joie pour la victoire remportée par l’armée du Roy commandée par Mr le maréchal de Catinat sur l’armée du duc de Savoye.
  • Le 27 (octobre 1693) Mr de la Ferrière Leclerc écuyer fils unique de défunts Mr de la Ferrière Leclerc écuyer et de la dame Dorvaux épousa la fille de défunts Mr d’Héliand d’Ampoigné écuyer et de la dame Lefebvre.
  • Le 2 novembre (1693) la femme du sieur Beguier greffier de l’hôtel de ville se noya au port de la Pointe, revenant de Montjean ; elle s’appelait Cherouvrier.
  • Le 8 (novembre 1693) il y eut des feux de joie pour la prise de la ville de Charleroy par l’armée du Roy commandée par Mr le maréchal de Luxembourg.
  • Le 12 (novembre 1693) mourut la femme de monsieur Hamelin conseiller de l’hôtel de ville et cy-devant substitut de Mr le procureur du Roy au présidial ; elle s’appelait …
  • Le 18 (novembre 1693) mourut le sieur Brondeau de la Gaulerie ; de son mariage avec la dame Minée du Brossé il a eu un fils marié avec Melle Gasté, une fille mariée avec le Sr Guynoiseau.
  • Le 7 décembre (1693) Mr de Quatre-Barbes de Fontenaille épousé la fille du sieur Galisson et de la demoiselle Leloyer.
  • Le 10 (décembre 1693) Mr Lezineau docteur fut élu conseiller de ville au lieu de feu monsieur Gourreau.
  • Le 11 (décembre 1693) mourut le sieur Lourdais marchand, subitement, dans la ville de Nantes.
  • Le 23 (décembre 1693) mourut la femme du feu sieur de la Haye. Elle s’appelait Granger ; elle a laissé trois filles et un garçon qui est religieux capucin.
  • Le 24 (décembre 1693) mourut la femme du feu sieur Ganches de la Fourerie bourgeois ; elle s’appelait Avril. Elle a laissé deux filles, l’aînée mariée avec Mr Bachelot, assesseur de l’hôtel de ville, et l’autre à Mr Amys du Ponceau.
  • Le même jour, mourut Mr Minguet, prêtre, curé de Vauchrétien.
  • Le 23 (décembre 1693) on nomma dans une assemblée générale tenue à l’hôtel de ville onze commissaires pour faire les rôles pour l’égale répartition de la somme de cent vingt cinq mil livres faisant moitié de deux cent cinquante mil livres données gratuitement au Roy pour être déchargés des taxes pour les francs fiefs, l’arrière-ban et les maisons, les autres cent vingt cinq mil livres se prenant sur les octrois suivant l’arrêt du Conseil du 1er de ce mois, savoir Mr de la Foucherie Raimbault, maire, pour chef, Mr Courault de Pretiat prêtre chanoine en l’église d’Angers pour le clergé, Mr de la Varanne du Tremblier conseiller au présidial pour Mrs du présidial, Mr Ganches pour Mrs de la Prévôté, Mr Le Tourneux président pour Mrs de l’élection, Mr Daburon pour l’Université et Mrs les avocats, Mr Charlot pour la noblesse, Mr Renou de la Feaulté pour Mrs les conseillers échevins perpétuels de l’hôtel de ville, Mr Dupas pour Mrs les assesseurs de l’hôtel de ville, Mr Bouteiller de la Pinardière pour les Bourgeois, et Mr Guillot pour les marchands. (Note de Marc Saché : Le franc fief était un droit dû par les roturiers acquéreurs d’un bien noble en compensation de l’abrègement ou diminution que subissait ainsi ce fief. Le produit de ce droit, levé tous les vingt ans sur le pied d’une année de revenus, faisait alors retour au roi. Bien qu’en vertu de la coutume Angers en fut exempt, on voit qu’elle fut dans l’obligation de racheter ce droit sous couleur de don gratuit. C’est par ces procédés sans cesse renouvelés que la royauté s’efforçait, tant bien que mal, de subvenir à ses dépenses.)
  • Le 27 (décembre 1693) mourut la femme de monsieur de Grée Poulain, conseiller au siège présidial de cette ville ; elle s’appelait Béritault de la Chenaye ; sa mère est une grosse fermière et riche ; elle est du pays de Chemillé.
  • Le même jour (27 décembre 1693) mourut monsieur Harangot, prêtre, fils de feu Mr Harangot receveur des décimes à Poitiers et de la feue Delle Pyron de la Luchère. Il était d’une grand piété et d’une grande droiture.
  • Le 29 (décembre 1693) Mr de Narcé Aveline, fils de défunts Mr de Narcé Aveline conseiller au siège présidial de cette ville et de la dame Guilbault épousa la fille du défunt sieur de la Marre Duport et de la Delle Grudé.
  • Le même jour (29 décembre 1693) mourut la femme de défunt Mr de Grée Poulain conseiller au siège présidial de cette ville, lequel avait épousé en premières noces la défunte dame Bernard, duquel mariage est issu le Sr de la Forestrie Poulain, et en secondes la dame Deniau auparavant veuve du feu sieur de la Marche Gandon, duquel mariage serait issu la femme de Mr Boucault de la Houssaie conseiller au présidial et de son second mariage avec Mr de Grée Poulain, Mr de Grée Poulain conseiller au présidial et une fille mariée avec le sieur Dumesnil d’Aucigné.
  • On a recueilli très peu de vin et de blé dans cette province.
  • Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
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    Transfert de technologie à Laval : brasseur de bière, 1639

    Voici un transfert de technologie résoluement moderne. C’est exactement ainsi qu’on s’y prend encore à travers la planète en 2008. Certes, ce n’est plus la chandelle qui est fournie, mais un confort plus moderne. Ceci dit, cela signifie que la chandelle coûte et qu’il est nécessaire de préciser les points coûteux dans un contrat, ce qui est encore aujourd’hui précisé. Donc, pour mettre en route une fabrication nouvelle, on débauche pendant quelque temps un ingénieur (c’est le terme moderne) compétent venu d’ailleurs, on lui donne un salaire élevé voir très elévé, et durant cette période on apprend comment il travaille :

    L’acte qui suit est extrait des Archives départementales de la Mayenne, serie 3E – Attention, je passe en retranscription d’un document, dans son orthographe d’origine : Du 19 avril 1639 avant midy devant nous Jean Barais notaire de la cour de Laval et y demeurant ont esté présent et personnellement establys chacuns de Georges Bourgeau Sr de la Baste et François Cornillau Sr du Rocher, demeurant en ceste ville d’une part,
    et Jacques Thieboust Me brasseur ordinaire de bierre (bière) demeurant en la ville de St Malo, estant de présent en cette ville d’autre part, lequel pour l’effet des présentes a prorogé de juridiction devant nous renonçant à tous renvoys, (ils sont tous sieurs de quelque lieu, c’est à dire qu’on est ici dans le milieu aisé, de propriétaires de biens immobiliers, et qui ne se contentent pas de vivre du rapport de leurs terres mais exercent une autre activité pour arrondir encore les revenus)

    lesquels soubmettant confessent avoir fait entr’eulx ce qui ensuit, c’est à scavoir que ledit Thieboust a promis et s’est obligé servir lesdits de la Baste et du Rocher pendant le temps de quatre mois à travailler à la brasserie de bierre qu’ils désirent faire faire en cette ville que commanceront au premier jour de may prochain pendant lequel temps il travaillera à ladite brasserie continuellement et sans discontinuation

    et ce moyennant la somme de trente six livres par chacun mois, et, trois solz par chacune barique qui sera faicte, laquelle somme lesdits Sr de la Baste et Sr du Rocher luy ont promis et se sont obligez solidairement luy payer à la fain (sic, pour fin) de chacun desdits mois, et luy fourniront de lit et chandelles pour travailler, aura et prendra son usage de bierre et hommes pour luy ayder à travailler en icelle,

    et fourniront lesdits sieurs de toutes ustancilles et matières nécessaires qu’il convient à ladite brasserie, laquelle ils mettront en estat audit premier jour de may,

    ce qui a esté ainsy voulu accordé stipullé et consenty par lesdites partyes dont à leur requeste les avons jugés,

    fait et passé audit Laval ès présence de Me Pierre Gaultier notaire, et Bernard Saites sergent demeurant audit Laval. Signé de tous.

    De vous à moi, la bière à St Malo était utile à bord, pour changer un peu du vin, donc pas étonnant qu’on ait brassé à St Malo ! A Nantes, ma ville, on a beaucoup brassé, et j’ai trouvé un site de jolies étiquettes souvenir de ce temps.

    Mais revenons à ce contrat. Il y manque un point important. En effet, il y a 134 km de Saint-Malo à Laval, par Fougères et Mayenne, soit 3 bonnes journées de cheval. Il n’est pas fait mention des frais de voyage de Thiboust, et encore moins de la pension de son cheval pendant 4 mois, car un cheval cela mange même lorsque cela ne court pas… Donc Thiboust a pris une quelconque messagerie, et pris à ses frais le voyage. De nos jours, le voyage est aussi inclus dans le contrat.
    Ceci dit, le salaire est élevé, et même très élevé… et compense largement ce point

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    Enfant naturel : un joli terme, bien loin d’être infâmant

    le plus souvent utilisé lorsque l’enfant est issu de famille noble (ou tout comme), et a été doté, et suivi par le père

    Ce billet répond à la question suivante, qu’un ami m’a posée lundi dernier : Pouvez-vous me donner votre avis sur l’expression « fille naturelle de noble homme Pierre Auvray sieur des Monts » en 1623 sur l’acte de mariage de Charlotte Auvray : on notera que c’est le seul mariage filiatif sur la paroisse de Saint-André de Messei, et j’ai envie de l’interpréter plutôt comme fille naturelle « et légitime » et non pas comme fille illégitime.

    Voici l’acte que je vous retranscris ci-dessous :

    le 13e jour dudit mois (février 1624) Mathieu Hebert de la paroisse de Bellou et Charlotte fille naturelle de noble homme Pierre Auvrey sieur des Mons ont esté espouzés en cette paroisse. (Je vous fais remarquer au passage que l’acte n’est pas si filiatif que cela car il ne donne ni les parents du garçon, ni la mère de la fille. On peut y voir déjà à ce niveau un besoin de Mr le curé de mettre en avant le personnage de Pierre Auvrey, important par son rang.)

    Certes, enfant naturel est plus joli, plus noble, et beaucoup moins infamant qu’illégitime, bâtard, et j’ai traité ces deux derniers termes infamants dans un billet le 18 janvier dernier. Alors reste à comprendre pourquoi on le rencontre parfois, et je vais articuler ma réponse sur 4 points : les dictionnaires anciens, le rituel de l’église catholique, le droit coutumier de succession, et enfin les moeurs de l’époque. Puis, je terminerai par une explication claire du mariage ci-dessus.

    1-selon les dictionnaires anciens :

  • On appelle Enfans naturels, Les enfans qui ne sont pas nés en légitime mariage. (Dictionnaire de L’Académie française, 4th Edition, 1762). Tous les dictionnaires anciens disent rigoureusement la même chose. Donc, le terme naturel est rigoureusement synonyme d’illégitime. Et ne parle par du terme bâtard, à connotation péjorarive, mais synonyme lui aussi. Alors reste à comprendre pourquoi on utilise parfois le terme naturel. Voyons d’abord les 4 nuances reconnues par le droit coutumier et explicités ci-dessous par l’église lors du baptême.

  • 2-selon le rituel de l’église catholique, qui tient alors l’état civil :
  • (je recopie ici le seul rituel que je possède, à savoir celui de 1776 pour le diocès de Nantes, en latin. Un rituel est l’ouvrage qui indique aux prêtres les règles à suivre et des formules types pour leurs actes)

    Enregistrement du baptême d’un enfant illégitime : Il faut faire attention aux différents cas qui peuvent se rencontrer :
    où il y a une sentence du juge qui déclare le père, et cette sentence est présentée au curé par des personnes signes de foi, ou à lui signifiée par voie de justice
    où le père est lui-même présent au baptême et reconnaît l’enfant pour sien ; même étant absent, par un acte en bonne forme
    où la mère, conformément à l’ordonnance, a fait au greffe une déclaration en bonne forme, qui est représentée au curé
    où la mère n’a point fait de déclaration

  • 3-selon le droit coutumier de succession :
  • Le droit coutumier varie d’une province à l’autre, mais fondalement il exclut toujours les enfants nés hors mariage de la succession. Pour revenir au 4 cas mentionnés par le rituel ci-dessus, on a un comportement totalement différent du père, du plus ouvert et généreux au lache et incognito. Voici ces pères naturels, en commençant par le plus généreux :
    le père peut spontanément avoir reconnu (et même être fier d’être père comme nous allons vois ci-dessous) et doté l’enfant dès sa naissance, par un acte notarié. Cette pratique se rencontre dans les milieux nobles et aisés. J’ai relaté un cas, que j’avais trouvé en série 1B à Angers, concernant les Gault d’Armaillé. Le père, dès la naissance de l’enfant naturel, le dote de la jolie maison près du pont d’Armaillé, qui existe encore… Ainsi, puisque l’enfant ne sera pas admis au partage de la succession du père, il a dès sa naissance une belle part.
    le père est identifié, poursuivi en justice par la mère et condamné à payer une somme, généralement petite. Vous avez quelques exemples de paiement de paternité sur ma page consacrée à la Maternité
    le père est non identifié,
    non avoué par la mère, et l’enfant n’a rien.

  • 4-selon les moeurs de l’époque :
  • Autrefois, à la cour et dans la noblesse, et parfois par voie de mimétisme, chez certains notables, il était bon chic bon genre d’avoir une ou plusieurs maîtresses.
    Je viens de vous citer le cas Gault à Armaillé, mais laissez moi vous conter le plus célèbre cas que je connaisse en Anjou. Il date de 1598, et se trouve dans les archives notariales aux Archives Départementales, qui, vu l’importance historique du document, ont soigneusement laissé une copie dans la liasse et préservé l’original.
    Vous y êtes ! Nous sommes en 1598 à Angers. Que se passe-t-il donc ?
    En 1598, si vos souvenirs d’Histoire (avec un H majuscule) sont bons, Henri IV se rend à Nantes pour signer un édit célèbre.
    En route, il se plaît beaucoup à Angers, où le jeu de paume est à son goût. De vous à moi, s’il prend tellement de goût à tapper la balle (plus violente que notre tennis actuel), c’est qu’il a besoin de se défouler, comme tous les jeunes papas devant l’accouchement de madame !
    Madame n’est pas la reine, mais bien la favorite, la belle Gabrielle d’Estrées. La ville de Nantes prépare au couple une entrée royale, et elle y sera accueillie comme une reine. Je sais même, pour avoir participé à la retranscription des délibérations du corps de ville de Nantes de cette époque, que les Nantais vont lui faire des présents royaux, et parmi ces présents des canaris (cela ne s’invente pas, et je vous jure que c’est vrai).
    Donc, la reine n’est pas du voyage, mais la belle Gabrielle, que les Français traitent comme une reine. D’ailleurs, si j’ai bien compris, on l’appelait et on l’appelle encore la presque reine. Gabrielle est sur le point d’accoucher de leur premier enfant. César naît donc à Angers. Immédiatement le roi convoque au château d’Angers des notaires et dote royalement César, duc de Vendôme.
    C’est en cherchant un contrat de mariage de l’un de mes ancêtres, que j’ai eu autrefois le bonheur de voir qu’il voisinait avec la dotation d’un roi de France à l’un de ses enfants. Et, tout roi de France qu’il fut, il passait par notaires pour doter l’enfant, largement…

  • Conclusion :
  • Ce cas célèbre se passait à Angers en 1598, et la petite Charlotte naturelle qui fait l’objet de la question de ce jour, est une contemporaine de César, duc de Vendôme. Ce que le roi se permettait, bien d’autres se le permettaient, et en étaient fiers. Bien des enfants naturels ont été non seulement dotés par le père, mais elévés comme des légitimes, voir parfois avec les légitimes ou autre famille équivalente.
    Le fait que le curé donne le nom du père, dans un registre de mariages qui ne comporte pas de mentions de filiation atteste à mon sens, que ce père a élevé ou fait élever dans une autre famille équivalente, sa fille naturelle pour qu’elle reçoive la même éducation qu’une fille légitime, qu’il l’a dotée dès sa naissance, et que très probablement il a arrangé son mariage, avec un garçon acceptable. S’il existe des archives notariales vers 1600 pour cette paroisse, allez chercher la dotation de la fille, sinon en série B. D’ailleurs, son contrat de mariage, s’il peut être trouvé serait passionnant.
    Il serait également intéressant de savoir si ce père naturel avait aussi des enfants légitimes.

    Une prochaine fois, je vous conterai un autre cas insoupçonné d’enfant naturel, doté et bien élevé ! A demain si vous le voulez bien !

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