La maison 7 et 9 route de Clisson, démolie en 1973 lors de la nouvelle ligne des ponts de Nantes


Jouxtant l’hôtel Gaudin, cette maison fut démolie en 1973 quelques années après la finition de la nouvelle ligne des ponts en 1966. D’ailleurs on voit à droite les publicités sur le mur qui touchait un autre immeuble détruit en 1966. La ville avait expropriée le 7 et 9 route de Clisson, en particulier son immense jardin, tenue maraîchère, sur laquelle roule aujourd’hui le boulevard Gabory. On voit encore l’arrêt d’autobus, qui se nommait toujours « la Croix des Herses ».

Voici son histoire.

Avant la Révolution, aucune maison route de Clisson à partir de la Ripossière si ce n’est les Gobelets et la Gilarderie de l’autre côté. Je vous ai situé avec une croix rouge l’emplacement de la maison 7 et 9 route de Clisson, qui est parfaitement déjà construite en 1834. Ce cadastre de la ville de Nantes est daté 1834 mais n’était pas à jour, ou bien les archives le classe avec une erreur. En effet, la date de la construction de cette maison figure dans d’autres archives notamment les recensements, très bavards.
Si la route de Clisson est alors la partie rurale, elle tente des commerçants visant l’expansion de leurs entrepôts car Nantes manque de place, et vous avez vu sur mon blog : Le premier investisseur qui installe dans ce coin ses entrepôts fut en 1815 Mathurin BONNISSANT. Mathurin Bonnissant est juste en face de la maison 7 et 9 route de Clisson.

Sur le cadastre de 1955, après le chemin, on voit la miroiterie Marly, 3 maisons dont l’hôtellerie Gaudin, et la maison de ma grand-mère Halbert et entrepôts. Le carré au milieu est une cour, et entre la rue et la cour la profondeur est grande car il y a un salon, un très grand vestiaire qu’on appellerait aujourd’hui dressing, une salle à manger. C’est dire que les entrepôts sont très profonds… mais tout de même moins que la miroiterie Marly.

Sur ce plan de 1956, vous voyez le projet de 2ème ligne de ponts, qui se termine par un rond fort intéressant pour moi car il englobe la maison de mon enfance qui est située aujourd’hui 4 rue Georges Lemevel et dont je vous ferai l’histoire. En voyant ce plan de 1956 je comprends pourquoi mon papa s’effarouchait à chaque réparation couteuse dans la maison car elle était comme il disait alors « frappée d’alignement »

1825

Les bâtiments, à savoir maison et entrepôts, magasins, écuries, situés au 7 et 9 route de Clisson, furent construits en 1825 par Antoine Libert, né à Beauvais, et venu s’installer marchand de Blanc rue des Carmes à Nantes. Par manque de place dans son magasin de vente rue des Carmes, il fait construire au sud cette maison, entrepôts et écuries à 4 chevaux, pour se lancer dans le commerce de gros.
En 1825, la maison (recensement ci-contre) est dite « neuve ». Libert occupe une partie et loue une autre partie. Sur la photo ci-dessus, vous voyez à gauche la maison, et à droite les entrepôts avec ces 4 fenêtres aux étages qui sont en fait des portes pour passer les marchandises directement sur les véhicules comme on le faisait autrefois dans les maisons de campagne. En construisant route de Clisson, Antoine Libert avait ainsi prévu ses entrepôts de linge sur la ligne d’arrivée à Nantes des tisserands de Cholet et environs.
Le « Blanc » désigne alors le linge dans les annuaires et la presse, même si vous trouvez quelques illuminés sur Internet qui disent le contraire.
A cette époque, au mariage on apporte un trousseau qui comporte beaucoup de draps de quoi faire toute la vie et on ne vit pas comme de nos jours avec un drap unique qu’on passe à la machine à laver, au sèche linge et on remet le soir au lit. On faisait la lessive peu souvent dans l’année mais en grand et on l’étendait dehors pour sécher.
Lors de la construction, la maison n°7, celle qui est à gauche sur la photo ci-dessus, avait un magasin sur la rue et non une pièce habitable, comme je vais vous l’expliquer.
Mais, à peine installé dans sa maison et entrepôts tout neuf, Antoine Libert décède le 16 juillet 1831 à 32 ans, non marié et sans hoirs. Ses concurrents ne reprendront pas ses locaux, et les nouveaux propriétaires s’efforcent de trouver des locataires intéressés par ces locaux : maison habitable, écurie à 4 chevaux, entrepôts. Aucun locataire n’ayant la capacité suffisante pour louer le tout, l’immeuble est alors divisé en plusieurs locataires mais le Blanc n’est plus la marchandise entreposée et vendue.

1856 

Le propriétaire est André Louis Moreau, marchand de vins, qui demeure quai de l’Hôpital à Nantes. Il entrepose route de Clisson son vin en gros, et loue à 3 locataires la maison d’habitation. Parmi eux, un nommé Jacques Mounier qui s’est lancé en 1851 dans les grains en gros. Il est l’un des 3 locataires de la maison avec un nommé Cassin qui a une épicerie en gros, et un 3ème locataire. Ils vivent chaque foyer dans peu de pièces, comme on vivait alors au début de 19ème siècle.
J’attire votre attention sur le fait que le recensement ne concerne par les magasins, mais uniquement les logements d’habitations et les habitants, donc on n’apprend rien du n°9 qui concerne les écuries et entrepôts. On monte les marchandises par les fenêtres donnant sur la rue, comme on le faisait autrefois dans les campagnes. Cet entrepôt est donc une transition avant l’apparition des entrepôts plus modernes.

Ci-dessous le recensement de 1856, série des Archives municipales. Les recensements antérieurs, que ce soit aux Archives municipales ou Départementales, ne permettent pas de dire qui est propriétaire. Une chose est certaine, Moreau n’a pas hérité mais acquis la maison de la route de Clisson.

propriétaire habitants profession âge origine
MOREAU 3 pièces RDC, CASSIN Mathurin épicier 44 Nantes
3 au 1er BRELET Reine sa femme 42 Nantes
maison CASSIN Reine enfant 11 Nantes
à 1 étage CASSIN Hortense enfant 8 Nantes
CASSIN Henry enfant 4 Nantes
BERTIN Louise domestique 26 St Colombin
MOREAU magasin RDC, MONNIER Jacques Md de grains 33 Meneac (22)
3 pièces 1er FORTIN Victoire sa femme 25 St Sébastien
MONNIER Lucie enfant 4 Nantes
MONNIER Georges enfant 3 Nantes
MONNIER Marie enfant 1 Nantes
GENDRON Françoise domestique 20 Rezé
MOREAU 1 pièce au 1er, jardin LEPINE Julien jardinier 46 Bouvron
JAUSSEL Henriette sa femme 50 Nantes
LEPINE Jules leur fils 11 St Sébastien

Pour vivre 3 familles dans cette maison, souvenez-vous qu’à l’époque on n’a ni cuisine ni salle de bains, mais une cheminée suffit pour tout faire, donc chaque famille avait au moins une cheminée. Mounier, qui avait l’étage, avait donc une cheminée pour cuisiner. On monte l’eau dans un broc, prise à la pompe, et on redescend le lendemain le seau hygiénique, et on envoie sur la rue les ordures. Le confort viendra plus tard. J’ai connu ce mode d’abscence de confort en 1957 quand je me suis retrouvée en haut d’une maison Renaissance, sans aucune canalisation, et je montais mon broc d’eau et redescendant mon seau hygiénique chaque jour.
J’ai déja publié plusieurs maisons de la rue Saint Jacques à cette époque où l’on voit l’entassement dans les maisons, voyez la table de mes publications : Nantes Saint-Jacques Pirmil : table chrono de mes travaux

1858

Les commerces de Mounier et Cassin fonctionnent si bien qu’en 1858 ils acquièrent la maison, certes à crédit, mais on ne fait crédit qu’à ceux qui prospèrent. La maison est alors dite située au Clos Toreau route de Clisson, car le Clos Toreau commençait à la Croix de Herses
« Suivant contrat passé devant maitre Maudouin notaire à Nantes le 29 juillet 1858, monsieur et madame Mounier donateurs et monsieur Mathurin Cassin épicier et madame Reine Marie Brelet son épouse demeurant ensemble au Clos Taureau route de Clisson commune de Nantes ont acquis de madame Victorine Fayolle négociant en vins demeurant à Nantes quai de l’Hopital n°2 veuve de monsieur André Moreau une propriété dite le Clos Taureau situé sur la route de Clisson commune de Nantes consistant en un rez-de-chaussée divisé en 3 parties séparées par de gros murs, premier étage divisé aussi en 3 parties et grenier au dessus, cour avec pompe, lieux d’aisance et écurie et jardin à côté. Il a été convenu que dans cette propriété monsieur Mounier serait propriétaire 1-de la partie au rez-de-chaussée située à l’est, 2-de la partie au premier étage au dessus de la portion du rez-de-chaussée lui appartenant, 3-de l’autre la joignant, 4-du grenier au dessus, de la moitié de la cour, de la totalité du jardin et d’une écurie, et que monsieur Cassin serait propriétaire des 2 autres parties du rez-de-chaussée[1], de la troisième partie du premier étage et des greniers au dessus, que la pompe et les lieux d’aisance placés dans la cour seraient communs entre lesdits acquéreurs, que la cour appartiendrait par moitié à monsieur Cassin et à monsieur Mounier et que le mur séparant la cour du jardin serait mutuel. Il a été encore convenu audit contrat que monsieur et madame Mounier seraient propriétaires de la moitié de la cour partie est et monsieur et madame Cassin de l’autre moitié partie ouest, qu’ils pourraient faire élever toutes constructions qu’ils jugeraient convenables dans la partie leur appartenant mais que ils devraient laisser libre un passage de 2 m de largeur pour aller aux lieux et à la pompe, restés en commun. Et que dans le cas où monsieur Mounier viendrait à charger les magasins du premier étage il devrait établir des poteaux en bois dans les magasins du milieu au rez-de-chaussée du sieur Cassin. La vente a été faite au profit de monsieur et madame Mounier pour un prix de 9 600 F sur lequel 1 600 F ont été payés comptant, le surplus a été payé depuis et au profit de monsieur et madame Cassin pour un prix de 6 400 F qu’ils ont payé comptant.
Audit contrat la venderesse a déclaré son état civil 1-qu’elle avait été tutrice légale de 1) monsieur André François Moreau 2) madame Caroline Louise Moreau épouse de monsieur Louis Roliers 3) et madame Mathilde Ophélie Moreau épouse de monsieur Charles Henri Bureau ses 3 enfants, mais qu’elle leur a rendu leur compte de tutelle ainsi qu’il résulte d’un acte passé devant ledit maitre Maulouin notaire à Nantes le 30 juillet 1857 et d’une décharge dudit compte passée devant le même notaire le 31 août suivant 2-qu’elle avait été aussi tutrice de madame Victoire Sophie Moreau épouse de monsieur Paul Houdemont sa fille mais qu’elle n’était débitrice d’aucune somme à cette dernière, et la déclarante serait obligée à fournir incessamment la décharge de tutelle et qu’elle n’aurait jamais eu d’autre tutelle. Une expédition dudit contrat de vente a été transcrite au bureau des hypothèques de Nantes le 10 août 1858 volume 477 n°54.
Aux termes d’un contrat passé devant maître Reinière notaire à Nantes le 6 septembre 1898 transcrit au bureau des hypothèques de Nantes le 17 du même mois volume 1909 n°1 monsieur Halbert mari de l’une des donataires aux présentes a acquis de monsieur Henri Joseph Mathurin Cassin grainetier et madame Julie Marie Louise Martineau son épouse demeurant ensemble à Pont Rousseau commune de Rezé, la portion de la propriété du Clos Taureau dont monsieur et madame Cassin Brelet père et mère de monsieur et madame Cassin Martineau sus nommés étaient demeurés propriétaires par le contrat du 29 juillet 1858. Dans le contrat du 9 septembre 1898 les vendeurs ont rapporté textuellement la convention intervenue entre eux et monsieur Mounier en date à Nantes du 21 mai 1890 enregistrée à Nantes 2ème bureau le 12 juin 1890 folio 94 case 418 et transcrite au bureau des hypothèques de Nantes le 17 juin même mois volume 1541 n°38[2], laquelle convention pour rectifier un jugement du tribunal civil de Nantes en date du 3 mars 1890 intervenu entre monsieur Mounier et monsieur Cassin stipule que monsieur Mounier devra à l’immeuble Cassin sur sa propriété un passage de 2 m pour accéder à la pompe, que monsieur Cassin devra à monsieur Mounier un passage de 2 m sur la cour pour aller aux lieux d’aisance. Mais que le passage de monsieur Mounier pour se rendre de sa maison à son jardin est fixée à 1,32 m de largeur.
Enfin, par contrat passé devant maître Rousseau Dumariet notaire soussigné les 25 et 26 janvier 1899 monsieur et madame Mounier donateurs ont vendu à monsieur et madame Halbert leur gendre et fille tous les droits de passage qu’ils possédaient sur la propriété du Clos Taureau faisaient l’objet de l’article premier de la désignation pour aller soit à la pompe soit aux lieux d’aisances soit au jardin ou sur toute autre partie de la propriété ayant renoncé à se prévaloir de tous les droits résultant à leur profit des actes ci-dessus relatés. La vente a eu lieu pour un prix de 300 F qui a été payé comptant. Il a été aussi convenu que monsieur Mounier serait déchargé de l’obligation d’établir des poteaux en bois dans les magasins du milieu au rez-de-chaussée provenant de monsieur Cassin, laquelle obligation lui avait été imposée dans l’acte sus énoncé du 29 juillet 1858. »
[1] donc Cassin possédait boutique sur la rue (qui deviendra la salle à manger « extraordinaire » Halbert sur la rue, et la pièce noire entre les 2 salles à manger que j’ai connues en 1950) et Mounier possédait ce qui était la salle à manger sur la cour.
[2] j’avais remonté par les hypothèques à cette convention, je l’ai et elle dit exactement la même chose que ce qui est ici retranscrit

1887

J’ai une magnifique photo de 1887 qui montre les magasins pas l’habitation, et qui montre surtout le manque d’égout et la rigole sur la rue qui recueillait les eaux usées et autres saletés, comme vous le voyez très nettement sur cette photo, juste au pied de ces dames.

 

et je vous invite à découvrir sur une carte postale, certes à Gérande, qui illustre comment les boeufs nettoyaient ces rigoles.

Les égouts empestent la route de Clisson

Cette photo de nettoyage des rues avec les boeufs est prise à Clisson et non à Nantes, mais route de Clisson à Nantes, il n’y avait manifestement pas de ramassage par boeufs, et uniquement un cantonnier seul, qui ne faisait que remonter les ordures sur le bord de la rigole… et aucun ramassage…

Je vous ai raconté que la route de Clisson était considérée comme « rurale » par la ville de Nantes : La ligne des nouveaux ponts : disparition des habitants de la Croix des Herses -Nantes 1930-1966

En 1901 il n’y avait aucun égout et le quartier était une telle puanteur que le journal Le Phare de la Loire en parle le 10 juillet 1901. Je suppose que le crotin des chevaux  était ramassé pour fertiliser les terres maraîchères. Mais leurs urines devaient bien partir sur la rue, tout comme les déjections humaines.
Selon le journal, les déjections puantes étaient parfois curées par les cantonniers, mais ils se contentaient de les mettre sur le bord, et non de les enlever. Les habitants de la Croix des Herses se plaignent de payer les mêmes impôts que la rue Crébillon, mais n’ont pas les mêmes avantages. Nul doute que Halbert fut signataire  de la pétition : « Monsieur le Directeur, les soussignés, habitants de la route de Clisson, vous font part de nouveau de la situation intolérable dont vous avez bien voulu, une fois déjà, vous faire écho. Il s’agit de l’égout à ciel ouvert situé sur la route nationale même, à la Croix-des-Herses. Aucun travail n’a été fait, aucune mesure n’a été prise pour faire disparaître les odeurs nauséabondes qui s’en dégagent, pendant les jours de chaleur principalement. Le cantonnier continue de temps à autre à curer la fosse et dépose simplement les ordures sur le bord, ou elles sèchent au soleil, empestant le voisinage. Comme vous l’avez dit, c’est une véritable fabrique de poudrette à l’air libre. Nous avons tout fait pour sortir de cette situation; nous avons pétitionné, nous avons écrit au député, au préfet. Ces messieurs ont sans doute d’autres préoccupations, et les ennuis de quelques électeurs ruraux les laissent indifférents ! Pourtant, Monsieur le Directeur, nous payons les mêmes contributions que les habitants du centre ville, nous devons être aussi bien traités qu’eux. Qu’adviendrait-il si un égout semblable était installé place Royale ou rue Crébillon ? Il n’y resterait pas 24 heures. Nous, voilà des années que nous supportons celui-là. Nous espérons, Monsieur le Directeur, que vous accueillerez notre protestation et que vous prendrez notre défense, puisque nos élus ne s’occupent pas de nous. Vous remerciant par avance, nous vous adressons, Monsieur le Directeur, nos sincères salutations. » 

En 1909 un nommé BILLOT fait sa publicité pour inciter certains à installer une fosse sceptique.

 

 

Et les animaux vagabondent

Même après la seconde guerre mondiale, les animaux vagabondent et les boeufs ne sont pas en reste. Et l’hôtel de la Maison Rouge leur sert de fourrière, sans doute car il y a une écurie pour les installer provisoirement.
Ainsi, non seulement on trouvait encore des boeufs sur la cote, mais il y en avait à Nantes en 1945 !
Voyez mes précédents articles sur les boeufs :
Les boeufs pour mettre à l’eau le bateau : Le Pouliguen 1910
Quand les boeufs tiraient le canon : Angers 1609

Vaches et chiens ne sont pas en reste.

 

 

 

 

 

1904

Mounier avait cédé depuis des années la maison à sa fille Marie Elisabeth Mounier épouse de monsieur Edouard Halbert négociant en fourrages avec lequel elle demeure à Nantes route de Clisson au Clos Taureau. Ces derniers ont un fils unique, Edouard, qui se marie, et ils lui cèdent toute la maison d’habitation en se retirant en face dans une maison qu’ils font construire en 1904, aujourd’hui 4 rue Georges Lemevel. Le n°7 route de Clisson devient la maison d’un seul ménage, et ils construisent une petite aile annexe à gauche de la cour, qu’on voit sur le cadastre de 1905, et dans cette petite annexe arrive le confort des toilettes, un lavabo avec glace, et une belle cuisine, dont je me souviens car les enfants y étaient admis, ne serait-ce que pour le goûter. Dans cette cuisine, à gauche de l’évier, j’admirais un énorme égoutoir de bois, fait maison, et bien pratique pour ceux qui ne rangent pas toute la vaisselle tout le temps.

1932

Edouard Halbert est emporté par une septicémie en 1932, sa femme et ses enfants gèrent le magasin. De gauche à droite le camioneur, l’employé, Georges, Marguerite, Paul Halbert, leur mère, Marie-Louise et Camille Halbert. Je n’ai jamais vu l’intérieur de ce bâtiment et je n’en connais que cette photo. A bientôt sur ce blog car je vais vous conter l’histoire de ce magasin de grains et fourrages.

Petite fille, de 1938 à 1956, j’ai  fréquenté cette maison de ma gand-mère Halbert, mais je n’en ai connu que le long couloir qui longeait le salon, l’immense dressing, la salle à manger et la cour. Les enfants que nous étions n’avaient aucun accès : au salon que j’ai uniquement aperçu un jour à travers la porte, à l’escalier et je n’ai jamais vu les étages. J’ai uniquement vu la cuisine, la cour, et le grand tilleul qui donnait sur un immense jardin où poussaient entre autres des groseilles dont nous faisions des confitures. Au delà, le jardin était loué à un maraîcher. Puis, le 16 janvier 1956, Georges Halbert, mon père, a quitté ses 6 enfants, et moi, l’aînée, je fus alors catapultée en usine, disant Adieu à des études de pharmacie que j’avais dans la tête…

Nantes a un nouveau pont ! et voici l’ancien pont de Pirmil, son proche voisin !


J’avais publié le 3 septembre 2010 ce qui suit sur mon blog et je le republie ce jour car j’ajoute le tableau ci-dessus, que j’ai chez moi, et qui est le pont de Pirmil, que je tiens de ma grand mère Guillouard.

Il sera ouvert aux automobiles cette nuit à minuit ! Alors je vous invite à visiter les anciens ponts en cartes postales : Le pont de Pirmil avant son écroulement ! et juste après !

Collections privées – REPRODUCTION INTERDITE, y compris sur autre lieu d’Internet comme blog ou site Cliquez pour agrandir

Ma maman, qui habitait petite fille la rue saint Jacques, qui donnait sur le pont de Pirmil, se souvenait de l’écroulement.
Pour ma part, la dernière carte postale, celle du pont de bateau, m’est très parlante, car après les bombardements américains sur Nantes en 1943, nous avons eu un pont de bateau identique, que j’ai bien connu et pratiqué, alors petite fille.

René Gadel, 43 ans, boulanger 118 rue Saint Jacques : une des victimes de l’accident terrible des 24 h du Mans, 1955

En ce 12 juin 1955, j’allais sur mes 17 ans, la TSF avec ses grosses lampes était le seul moyen d’information, mais elle avait vite raisonner dans tout le quartier Saint Jacques à Nantes. Notre boulanger, René Gadel, ne reviendrait pas du Mans, car un accident terrible venait de s’y passer. Les infos circulaient alors très vite car les grandes surfaces ne sévissaient pas encore, et le réfrigérateur nous était alors encore inconnu. Chaque matin nous devions faire les courses ; lait, viande, pain etc… Alors dans le quartier l’écho du drame des 24 h du Mans résonnait.

Certes, je n’ai jamais vu René Gadel, car c’était toujours la boulangère derrière le comptoir. Mais chaque année, lorsque j’entends à la télé parler des 24 h du Mans, j’ai d’abord la mémoire de René Gadel, parti les voir et jamais revenu.

Il fut inhumé le 12 août suivant au cimetière Saint Jacques à Nantes, boulanger 118 rue Saint Jacques, à l’âge de 43 ans. Son acte de décès ne figure pas sur le registre de la ville de Nantes, sans doute car il est décédé au Mans, des suites de l’accident, qui a fait plus de 82 morts et 120 blessés. Selon Wikipedia c’est le plus grave accident du sport automobile.

Si il y a un sport que je regarde jamais c’est bien celui là, mais quand vient la mi juin, cette année c’est ce 20 septembre pour raison de la pandémie, je n’oublie pas ce terrible accident. Cette année, il semble que le public ne risque rien car il n’y en a pas, du moins c’est ce que j’ai cru comprendre, et je me suis même fait la réflexion : le public ne risque rien.

 

La course aux grenouilles, départ 14 h 30 à la Croix des Herses, Nantes lundi 12 mai 1913

J’ai cherché la course aux grenouilles sur internet et seulement trouvé des vrais grenouilles et des contes. En y réfléchissant, je me suis dit que les grenouilles sautaient, et qu’en 1913, ce qu’on a appelé à Nantes Sud Loire « la course aux grenouilles » c’était une course en sac.  Autrefois la course en sac était en vogue pour adultes et elle fit même une apparition, certes non homologuée, aux J.O. en 1904 aux USA. De nos jours, elle est seulement un jeu de plein air pour les enfants. La course aux grenouilles de la Croix des Herses en 1913 était à 14 h 30, juste après le déjeuner et on sautait donc pendant la digestion !!!

Le poids des sacs était de 100 kg

En 1913 le sac de farine, tout comme le sac d’avoine pour les chevaux, fait 100 kg. J’ai 2 témoignages dignes de foi, qui m’ont transmis leur existence. Lorsque j’ai autrefois trouvé du travail à Nantes, c’était place François II à la Biscuiterie Nantaise et on y produisait encore des biscuits bien que de nouvelles usines, plus modernes aient été fondées à Vertou et Compiègne. Place François II existait encore la production à l’ancienne car sans silos et on voyait les innombrables sacs de 50 kg de farine. Je rentrais le soir par le tram, et à l’arrêt, je cotoyais une ouvrière très ancienne à BN, qui me racontait que les sacs de 50 kg en 1970 n’étaient que la moitié de ceux qu’elle avait connu dans sa jeuneusse, ceux de 100 kg.  J’ai au aussi des contacts avec un cousin issu de germain de mon papa, Michel Halbert qui a beaucoup échangé avec moi. Il me racontait  ses débuts dans la farine, et le poids des sacs. Michel Halbert était un homme très droit et digne de foi.
De nos jours, même les sacs de 50 kg sont interdits, et seul celui de 25 kg est autorisé. Notre monde évolue, et plus le travail s’est allégé, plus on fatigue vite, c’est du moins, ce que j’ai cru entendre ces derniers temps… sans toutefois comprendre…

Et des sacs, il y en avait à la Croix des Herses.

En 1913, Edouard Halbert est marchand de fourrages et avoine. L’avoine était alors en sac de jute de 100 kg. Il y avait encore des chevaux, mais la voiture commençait à leur enlever le travail et ils allaient disparaître de la traction des véhicules… Mais en 1913, il y avait des sacs de jute à la Croix des Herses… et c’est ainsi que le programme des fêtes de 1913, aux très nombreuses animations, donnait à 14 h 30 lundi 12 mai une course aux grenouilles à la Croix des Herses. Maintenant, je vais vous décrire les lieux à l’époque.

Les égouts empestent la route de Clisson

Je vous ai raconté que la route de Clisson était considérée comme « rurale » par la ville de Nantes : La ligne des nouveaux ponts : disparition des habitants de la Croix des Herses -Nantes 1930-1966

En 1901 il n’y avait aucun égoût et le quartier était une telle puanteur que le journal Le Phare de la Loire en parle le 10 juillet 1901. Je suppose que le crotin des chevaux  était ramassé pour fertiliser les terres maraîchères. Mais leurs urines devaient bien partir sur la rue, tout comme les déjections humaines.
Selon le journal, les déjections puantes étaient parfois curées par les cantonniers, mais ils se contentaient de les mettre sur le bord, et non de les enlever. Les habitants de la Croix des Herses se plaignent de payer les mêmes impôts que la rue Crébillon, mais n’ont pas les mêmes avantages.

En 1909 un certain BILLOT s’est même installé route de Clisson pour vendre ses fosses sceptiques à défaut de tout à l’égout et il fait sa publicité dans les journaux pour inciter certains à installer une fosse sceptique.
Par ailleurs, c’est en 1913 que MARLY, le miroitier qui fait aussi des salles de bain, s’installe à la Croix des Herses.

Et les animaux vagabondent

Même après la seconde guerre mondiale, les animaux vagabondent et les boeufs ne sont pas en reste. Et l’hôtel de la Maison Rouge leur sert de fourrière, sans doute car il y a une écurie pour les installer provisoirement.
Ainsi, non seulement on trouvait encore des boeufs sur la cote, mais il y en avait à Nantes en 1945 ! Voyez mes précédents articles sur les boeufs :
Les boeufs pour mettre à l’eau le bateau : Le Pouliguen 1910
Quand les boeufs tiraient le canon : Angers 1609

Vaches et chiens ne sont pas en reste.

 

 

Le chemin des Herses en mauvais état

Le chemin de la Gilarderie que j’ai connu dans les années 1945-1956, qui est devenu rue Georges le Mevel, n’est alors qu’un véritable chemin, trop étroit pour les voitures et en mauvais état. La maison où j’ai habité est tout juste construite par Edouard 1er Halbert, pour y finir ses jours, laissant la maison de la route de Clisson à son fils Edouard II. Cette maison débute la rue, existe encore, et  je vous en ai parlé :  La ligne des nouveaux ponts : disparition des habitants de la Croix des Herses -Nantes 1930-1966

Programme des fêtes de la route de Clisson 12 et 13 mai 1913

La fête du muguet n’existait pas encore sous ce nom en 1913. Elle a remplacé des fêtes de mai qui ne portaient pas encore ce nom de « muguet »
La fête du muguet avait lieu le 1er dimanche de mai avant 1948, date à laquelle le 1er mai est devenu fête du travail jour férié.
Une seule fête du muguet à Nantes et environs. Elle fut en 1922 à Pont-Rousseau, mais c’était le comité des fêtes de Nantes
Les cartes postales de 1922 sont toutes à Pont-Rousseau, car une seule fête à Nantes.
Il ne semble pas qu’il y ait existé une fête du muguet chaque année, du moins selon la presse.
D’autres villes ont fêté le muguet, et plusieurs sont sur Internet … Compiègne … Je viens de passer quelque temps sur les journaux de l’époque pour y voir les fêtes à Nantes Sud Loire, et je transmets le résultat à l’Association Nantes Sud qui en fera bon usage, mais je voulais vous parler de la course aux grenouilles car c’était l’une des innombrables distractions à la Croix des Herses de mon coeur !

DIMANCHE 11 MAI. – A 13 h 30 réception de la musique place Pirmil ; à 15 heures, réception par le Comité des fêtes des autorités de Nantes et de Saint-Sébastien au café Clergeau, route de Clisson, Chapeau Vernis (Les personnes qui désireraient y assister sont priées de retirer leur carte an café Clergeau.).
De 14 à 16 h 30, dans la prairie formant l’angle de la route de Clisson et du chemin Mauvoisin, kermesse de bienfaisance avec tombola gratuite au bénéfice du « Secours Immédiat Nantais ». Attractions diverses : exercices de gymnastique par la « Doulonnaise », concert par « La Lyre Fraternelle », « L’Antre des Sorciers » présentée par le professeur Bridge, comptoirs de fleurs, de surprises, de pêche à la ligne, etc.
Le billet d’entrée à la Kermesse donne droit au tirage de la tombola gratuite dont les principaux lots sont : un billet de 100 francs, un billet de 50 francs, un louis de 20 francs (billets en vente dans tous les bureaux de tabacs). Deux billets sont exigibles pour l’entrée à la Kermesse.
A 16 heures, au Chapeau-Vernis : lâcher de pigeons par le « Sport Colombophile ».
Le soir à 20 h 30 retraite aux flambeaux ; à 21 h 30, feu d’artifice.
Toute la Journée : bals dans les différents établissements ; jeux divers.
Au Lion d’Or, grande fête foraine ; exercices de gymnastique, concerts par « l’Avenir Musical ».
LUNDI 12 MAI. — Fête foraine et sportive ; bals. r
De 14 h à 18 h : Fête de gymnastique.
A 14 h : 1re course cycliste par le Vélo-Club Nantais (30 kilomètres). Départ : la Gilarderie.
A 15 h 30 : 2e course cycliste réservée aux Jeune gens du pays (20 kilomètres). Départ du Lion d’Or.
A 17 h : 3e course cycliste de vitesse par le Vélo-Club Nantais. Départ : la Gilarderie. (Arrivée des trois courses au Chapeau Vernis).
A 15 h. : course à pied (libre), départ route de Clisson (Croix des Herses), arrivée La Gilarderie.
A 14 h 30 : course aux grenouilles , départ : Croix des Herses ; à 16 h t courses à la bougie, départ : route de Clisson, chemin Mauvoisin.
Nombreux prix pour toutes les courses. Les inscriptions sont reçues au siège du Comité, café Quaireau, Le Lion d’Or, route de Clisson.
A 17 h. : La Gilarderie, jeu de la poële.
Pour les deux jours de fête le Comité organise entre les habitants du Quartier un grand concours de décoration et d’illuminations. Prix importants décernés par un jury spécial.
Lundi matin 9 h 30 : tirage de la tombola, café Jaunin, La Gilarderie.

Tout sur la Croix des Herses
La ligne des nouveaux ponts : disparition des habitants de la Croix des Herses -Nantes 1930-1966
Histoire de la Croix des Herses, Nantes
1815 : Mathurin Bonnissant, premier investisseur quartier Saint Jacques 
1840 : Les pierres réutilisées du moulin des Gobelets 
1840-2019 : Histoire du passage devenu « terrain abandonné » : rue Georges Lemevel, Nantes
1890 : les pâtes alimentaires ne vont pas manquer
1835-1901  : Les 6 moulins des Gobelets : Nantes Saint Jacques   –    Les moulins des Gobelets en 1835 (suite) : Nantes Saint Jacques   –   Les Gobelets, sans les moulins, devenus ouvriers : 1936     –     Le dernier meunier des Gobelets encore en action en 1901, Nantes Gobelets    –   Le dernier meunier des Gobelets encore en action en 1882, Nantes chemin de la Ripossière     –   Les meuniers des Gobelets encore en action en 1861, Nantes chemin de la Ripossière   –   Les meuniers des Gobelets encore en action en 1851, Nantes chemin de la Ripossière
et j’ai encore beaucoup d’autres articles sur NANTES SUD LOIRE que vous trouvez toujours en allant à NANTES SUD LOIRE sur mon blog
La miroiterie Marly route de Clisson, Nantes dès 1913

La ligne des nouveaux ponts : disparition des habitants de la Croix des Herses -Nantes 1930-1966

De 1945 à 1956 j’ai vécu à la Croix des Herses à Nantes, n°2 chemin de la Gilarderie, aujourd’hui rue Georges Le Mevel, face au n°9 route de Clisson. La chambre était très mansardée. Un jour une grande tache apparut sur le platre au dessus de ma tête, et j’entendis mon père dire que les travaux étaient impossibles : nous étions frappés d’alignement, car la ville de Nantes avait un projet de « nouvelle ligne des ponts ». En 1970, j’ai pu revenir à Nantes après tant d’années passées au loin, mais je ne reconnaissais plus la ville de Nantes :  la place Pirmil, le côté gauche de la rue St Jacques et toutes les maisons de la Croix des Herses, avaient été détruites pour laisser place à de grands axes de circulation. Et, comble d’ironie, la maison de mon enfance était et est encore là, faisant face à ligne des ponts !

La Loire à Nantes

Ayant un peu vécu et travaillé à Cologne, j’admirais les ponts sur le Rhin, déjà nombreux dans les années 1955. Si j’étais si admirative c’est que Nantes ne possédait alors qu’un pont, celui de Pirmil. Le Rhin était encombrée de péniches et la Loire déserte !  Maintenant j’ai compris que la Loire est 2 fois plus large que le Rhin et qu’elle a plus de bras, et pire, à Nantes elle subit la marée et même beaucoup. En outre, elle est moitié sable moitié eau et le sable, surtout avec la marée, adore se déplacer. La Loire reste le fleuve le plus sauvage d’Europe, mais la ville de Nantes a mis plusieurs décennies avant de réaliser une seconde ligne de ponts alors que dès 1815 des Nantais créaient de nouvelles activités route de Clisson, et même plusieurs usines dans les années 1911. En 1924, lors de l’écroulement du pont de Pirmil,  ces industriels qui se trouvaient désavantagés par l’étranglement que constituait le pont de Pirmil surchargé de trafic, pire, écroulé et remplacé par une passerelle de bois pendant 2 ans, poussèrent la ville de Nantes à entreprendre une seconde ligne de ponts, qu’elle finit par entreprendre après la reconstruction du pont de Pirmil dès les années 1930 . Mais la seconde guerre mondiale coupa net ses efforts.

les expropriations déjà en 1937

Mes parents savaient même avant de se marier en 1937 que la maison où ils vivaient serait expropriée, car elle était assise à la Croix-des-Herses. La presse ancienne, qu’on peut lire en ligne, regorge de références sur ce projet, toujours nommé « Croix-des-Herses » car ce lieu-dit était l’aboutissement de la nouvelle ligne de ponts. Mes parents et tous leurs voisins de la Croix-des-Herses, avaient cette épée de Damoclès au dessus de leur tête. Voici la preuve que les expropriations ont commencé bien avant la seconde guerre mondiale.

Voici l’avenue Carnot en 2023, au coeur de la ville de Nantes, là ou un mini pont rejoint la place de la duchesse Anne et le chateau. Elle commence la nouvelle ligne de ponts qui mêne à la Croix des Herses.

Le journal de 1937 parle de cette deuxième ligne de ponts, car les expropriations ont commencé. Mes parents, tout juste mariés n’habitent pas encore la maison de la Croix des Herses, où vit leur grand mère Allard née Moreau, dans la maison Halbert, que nous allons habiter à notre retour fin 1944 de la poche de Guérande où nous étions réfugiés. Ainsi, en lisant en 2023 le journal de 1937, j’apprends que mes parents ont toujours vécu dans une maison frappée d’alignement, et c’était dans la presse, seulement la ville de Nantes a mis plusieurs décennies avant de faire son plan définitif, d’où l’incertitude dont celle de mes parents.

la future ligne parle du boulevard Bonne-Garde et de la Croix-des-Herses

Bien avant (et non après comme le raconte à tord Wikipedia) la seconde guerre mondiale, le nombre d’habitants, et surtout plusieurs activités industrielles, se développe à Nantes Sud. Le pont de Pirmil est submergée. La ville de Nantes élabore un plan de « nouvelle ligne de ponts » jusqu’à la Grèneraie puis rejoignant la route de Clisson à la Croix des Herses. Le projet, mis en sommeil pendant la guerre, reprend ensuite, et un arrêté ministériel approuve même le projet le 26 août 1948. La presse en fait grand bruit bien entendu, elles futures victimes savent encore qu’un projet existe mais sans savoir si elles seront mangées et à quelle sauce, car le tracé n’est pas définitivement établi. Le projet sommeille quelques années durant lesquelles, grâce à la presse, de nombreux propriétaires de la route de Clisson vivent comme futurs frappés d’alignement, mais sans savoir pour certains s’ils en seront victimes ou non. Les maisons et surtout les terres sont invendables. Durant toutes ces décennies de suspense pour ses habitants frappés d’alignement, aucune maison, aucune terre n’est possible à l’achat et vente. Les propriétaires sont bloqués, comme partout en France, dans tous les projets d’expropriation, qui parfois durent des décennies comme celui de la Croix-de-Herses. Les habitants de Nantes Sud ont aujourd’hui oublié ce cauchemar qu’ont subi tant de propriétaires, l’épée de Damoclès au dessus de leur tête !!! Tandis que d’autres, plus loin, peuvent spéculer, devant le développement de la ville au Sud !!!

le pont de Pirmil

Mes grands parents Edouard Guillouard et Aimée Audineau, aimaient tellement le pont de Pirmil, qu’ils avaient ce tableau dans leur salle à manger. Il était le symbole de Nantes Sud Loire. Il existe beaucoup de tableaux de cette même représentation. Mais peu le montrant vu de l’autre côté, qui developpe mieux cette longueur de 245 m, dans les sables et eaux très mouvantes.

Le voici reconstruit le 28 janvier 1926, les piétons sont déjà autorisés à s’y promener et le découvrent avec plaisir, peu avant les véhicules, qui passeront une semaine plus tard. Cette surprenante photo est sur le journal Le Populaire de Nantes, et on y voit clairement le pont métallique qu’on a mis si peu de temps à construire que cela signifie que la ville de Nantes n’a rien fait pour le sud auparavant, car on savait bien construire en France de tels ponts métalliques et elle s’est contenté de son vieux pont de pierre. Cela signifie que la ville de Nantes avait un réel mépris (oubli conscient) de son Sud Loire, jusqu’à ce qu’il soit coupé par l’effondrement du pont de pierre le 26 mai 1924.

En 1955, le pont de Pirmil, reconstruit après la seconde guerre mondiale : on voit encore la place Pirmil, les maisons cote St Sébastien, et les cheminées de l’hôpital. Née en 1938, j’ai vécu la passerelle après la démolition du pont pendant la guerre. On devait aussi ensuite aller jusqu’au pont Transbordeur, pour gagner le centre ville de Nantes, et c’était impressionnant de prendre cette nacelle, pour la petite fille que j’étais. Mais ma maman adorait aller en ville et malgré toutes ces difficultés, elle a réussi à nous y emmener.

 

le lieu-dit la Croix-des-Herses

Le lieu-dit la Croix des Herses était autrefois sur Saint Sébastien tout comme Vertais, Pirmil et Sèvres. La première mention que j’en trouve sur Nantes est dans le recensement de 1825, et tout comme les recensements qui vont suivre durant le 19ème siècle, les recenseurs, débutaient la route de Clisson par un une page signifiant qu’on était maintenant à la campagne et non plus en ville. Le paysage devait beaucoup changer quant on dépassait le cimetière Saint-Jacques et qu’on ne voyait que moulins et jardins maraîchers. Pratiquement, c’était alors devenu le lieu d’investissements car des terrains il y en avait. Et mon ancêtre Mathurin Bonnissant qui vendait des menues denrées à Chantenay, c’est à dire qu’il fournissait de vivres les bateaux en partance, avait acquis la croix des Herses, et le voici sur le recensement de 1825, clairement nommé « les Herses ».

La Croix-des-Herses était un tel lieu-dit que les habitants de la route de Clisson, proche du lieu-dit, préféraient donner leur adresse à la Croix-des-Herses plutôt que leur numéro et la route de Clisson, ainsi aux journalistes relatant un fait-divers (ci-contre), y compris dans les innombrables avis d’état civil dans les journaux.

Ces Nantais habitaient la Croix des Herses comme aujourd’hui des Nantais habitent les Dervallières, Malakoff etc…

 

 

 

 

Mais en 1966, la nouvelle ligne des Ponts achevée, et la pénétrante sud qui s’y ajoute, ont supprimé l’espace géographique du lieu-dit la Croix-des-Herses.

 

 

 

 

 

 

Comme Pirmil et le Lion d’Or, autres lieux-dits de Nantes sud Loire, la Croix-des-Herses vivait 2 fois par an les fêtes de Carnaval et des Vendanges, ici, ci-contre le programme de 25 septembre 1938 pour la fête des vendanges à Nantes au Sud de la Loire : à la Croix des Herses couses des Débrouillards pour les jeunes, et course du meilleur buveur, sans doute pour les adultes !

Le journal de 1927, que nous avons vu ci-dessus, disait bien « le lieu-dit la Croix-des-Herses » et la carte ci-dessus de Geoportail donne bien le nom encore en 2020 (à gauche) et donne à droite la vue en 1950 avant les expropriations.

Mais voici l’horible carte de l’OAP (PLUM) de la ville de Nantes, en ligne sur son site en avril 2023, sur laquelle le peu qui restait du lieu-dit la Croix-des-Herses est baptisé Mevel, et le lieu-dit Lion d’Or vient remplacer la Croix-des-Herses au lieu de rester plus loin. Ainsi, la ville de Nantes a non seulement rasé en 1966 un lieu dit mais elle en a rasé le nom et l’existence du passé !!!

les expropriés de la route de Clisson en 1946

Ce n’est qu’en 1954 que les habitants de la Croix-des-Herses sont exactement fixés sur les parcelles concernées par l’expropriation. Ils créent une association pour défendre leurs intérêts, et son siège est à l’hôtel de la Maison Rouge, l’une des victimes.

L’hôtel de la Maison Rouge, à gauche, fermé, et la maison à droite seront les derniers démolis, et la photo est juste avant démolition. On y voit encore l’arrêt d’autobus qui portait le nom de « Croix-des-Herses » car les transports en commun utilisent le plus souvent le nom des anciens lieux-dits. Je vous écris bientôt ici l’histoire de cette maison à droite de la photo.

En 1946, on a encore le bonheur de pouvoir ses courses à proximité, car Edouard Leclerc n’a pas encore sévi. En tant qu’aînée j’avais le devoir chaque matin de me lever 1/2 heure avant les autres, et je rapportai mon bidon de 5 litres de lait et le pain de 4 livres. C’était tout près ! C’était certes du lait qu’il fallait faire bouillir aussitôt avec l’anti-monte-lait, et je n’aimais pas la crême dessus, mais on n’avait pas besoin de voiture pour aller faire ses courses.

Grâce au recensement de 1946 en ligne sur les Archives de la ville de Nantes, je tiens ici à rendre hommage à tous ces disparus de la carte de Nantes. Je les ai fait figurer en rose : à gauche du tableau le n° route de Clisson, pair à droite en sortant – nom de famille – prénom du chef du foyer – sa date de naissance – sa profession. Notez hélas que les épouses sont notées par le nom de l’époux à l’époque et souvent notées « sans profession », terme affligeant de l’époque pour les femmes au foyer.

2 Haury Léon chef 1900 jardinier
Haury Louise épouse 1900 jardinière
Haury Louise fille 1927 néant
Haury Benjamin fils 1930 jardinier
Haury Léon fils 1928 jardinier
Haury Jean fils 1931 néant
Haury Paul fils 1933 néant
Haury Charles fils 1935 néant
Haury Joseph fils 1937 néant
Olivier Jean employé 1925 jardinier
3 Boureau Gilles chef 1891 miroitier
Boureau Marie épouse 1901 néant
Boureau Anne Marie fille 1922 employée
Boureau Lucienne fille 1924 néant
Boureau Alain fils 1928 néant
3 Dénécheau Marie Louise chef 1869 néant
5 Gaudin Emile chef 1896 restaurateur
Gaudin Marguerite épouse 1896 restaurateur
Gaudin Emile fils 1924 restaurateur
Perrochaud Joseph pensionnaire 1906 maçon
Gendronneau  Léon pensionnaire 1916 pointeur
Gautier Léon chef 1874 viticulteur
Gautier Marie épouse 1880 néant
Gautier Léon fils 1918 SNCF
Leroux Gaston chef 1924 cordonnier
Artus  Louise chef 1925 employé PTT
Lebrun Julien chef 1908 cultivateur
Cesbron  Georgette chef 1918 néant
6 Demarchi Antoine chef 1884 mécanicien chef
Demarchi Marie épouse 1889 néant
Demarchi Hélène fille 1923 dactylo
7 Halbert Madeleine chef 1886 néant
Halbert Marie Louise fille 1914 néant
Leduc Anne petite fille 1938 néant
8 Burgaud Léon chef 1903 camionneur
Burgaud Marie Anne épouse 1917 néant
Cottenceau Aimé chef 1909 ajusteur
Cottenceau Madeleine épouse 1911 manutention
Duret Edmond chef 1895 manœuvre
Duret Reine épouse 1899 néant
Duret Yvonne fille 1927 néant
Boisselier Philomène chef 1876 néant
Boisselier Roger fils 1912 menuisier
Salleron Jean chef 1891 cordonnier
Salleron Armande épouse 1895 néant
Salleron Ernest chef 1918 ajusteur
Salleron Gilberte épouse 1920 fourreuse
Ménard Henri chef 1881 ajusteur
Ménard Gabrielle épouse 1886 néant
Ménard Gabrielle fille 1918 mécanicienne
Renaud Marie chef 1884 ravaudeuse
Fonteneau Marie chef 1888 néant
Guicheteau Anne Marie chef 1885 néant
Guicheteau Anne Marie chef 1907 aide infirmière
Guicheteau Michel fils 1939 néant
Guicheteau Hubert fils 1941 néant
12 Grolleau Jacques chef 1921 boulanger
Grolleau Denise épouse 1921 emplouée commerce
Grolleau Joël fils 1946 néant
Bourget Marie chef 1881 néant
Bourget Roget petit fils 1939 néant
12bis Terrien Emile chef 1902 boucher
Terrien Anna épouse 1907 bouchère
Terrien Renée fillle 1937 néant
13 Gaultier Gabriel chef 1907 glaceur
Gaultier Jeanne épouse 1911 giletière
Gaultier Jean fils 1932 néant
Gaultier Jocelyne fille 1935 néant
Hivert Marie chef 1893 néant
Hivert Henriette fille 1921 aide comptable
Hivert Jean fils 1925 électricien
Hivert André fils 1930 apprenti électricien
Bessonnet Germain chef 1898 tôlier
Bessonnet Auguste fils 1925 ajusteur
Friou Camille gendre 1920 mécanicien
Friou Germaine enfant 1925 commerçante
Friou Albert petit fils 1943 néant
Grelet Léon chef 1911 ouvrier spécialisé
Grelet  Marie épouse 1940 fille de salle
Sorin Auguste chef 1896 cheuffeur
Sorin Berthe épouse 1896 néant
Sorin Denise fille 1922 dactylo
Huchet Eugénie chef 1903 servante
Huchet Marie Thérèse enfant 1928 apprentie couturière
Huchet Eugène fils 1932 néant
Huchet Yvette fille 1936 néant
Huchet Gérard neveu 1938 néant
Berthe Albert chef 1902 fonctionnaire
Berthe Germaine épouse 1899 néant
Berthe Albert fils 1929 néant
Belet Lucie chef 1883 néant
Pelletier André neveu 1922 tourneur
Plouhinec Jean chef 1917 employé SNCF
Plouhinec Pierre chef 1914 jardinier
Plouhinec Germaine épouse 1908 néant
Plouhinec Alain fils 1973 néant
Lesault Gilbert chef 1892 employé SNCF
Lesault Eugénie épouse 1893 néant
Lesault Annick fille 1929 néant
Lesault Guy fils 1932 néant
Lesault Yolande fille 1936 néant
Bonnet Marie chef 1889 néant
Perraud Léon gendre 1916 typographe
Perraud Madeleine fille 1914 employée commerce
Faucheux  Marie chef 1907 infirmière
Retière Joseph chef 1897 gardien de la paix
Retière Amélie épouse 1893 néant
Retière Yvette fille 1923 couturière
Retière Jean Claude fils 1937 néant
Favreau  Marcel chef 1889 manœuvre
Favreau  Angèle épouse 1895 néant
Favreau  Marcelle fille 1929 néant
Favreau  André fils 1960 néant
Dupont Raymond chef 1909 lithographe
Dupont Renée épouse 1905 néant
Dupont Yves fils 1946 néant
Stéphany Paul chef 1907 modeleur
Duteil Albertine domestique 1906 domestique
Thibaut Marcelle chef 1924 coiffeuse
15 Bureau Emile chef 1881 Md de chevaux
Bureau Anne Marie épouse 1871 néant
Bureau  Marie Claire fille 1942 néant
Bureau Bernard fils 1942 néant
16 Thibaut André chef 1896 scieur ajusteur
Thibaut Yvonne épouse 1902 néant
Thibaut Claude enfant 1930 apprenti
Thibaut Edith petite fille 1942 néant
16bis Redois Eugène chef 1871 gardien
17 Douineau Henri chef 1894 employé SNCF
Douineau Jane épouse 1890 néant
19 Poiraud Lucienne chef 1890 employé SNCF
Poiraud Marie épouse 1897 néant
Poiraud Eliane fille 1936 néant
20 Silvestre Jean chef 1908 gardien de la paix
Silvestre Yvonne épouse 1913 néant
Silvestre Fernand fils 1936 néant
Silvestre Jeannine fille 1939 néant
21 Basty Jules chef 1898 employé de banque
Basty Marie épouse 1898 néant
Basty Suzanne fille 1923 comptable
23 Grisillon Léon chef 1899 camionneur
Grisillon Léon chef 1870 gardien
Grisillon Anne Marie épouse 1865 néant
Petithomme Jean chef 1911 maçon
Petithomme Eugénie épouse 1915 démarcheuse
Petithomme Jacqueline enfant 1938 néant
25 Le Ster Charles chef 1905 coiffeur
Le Ster Jeanne épouse 1912 coiffeuse
Le Ster Jean Claude fils 1934 néant
Penmarun Jean beau-frère 1921 coiffeur
25bis Paquereau Victor chef 1905 manœuvre
Paquereau Maria épouse 1905 néant
Paquereau Léone fille 1930 néant
Paquereau Danielle fille 1943 néant
Paquereau Louise mère 1880 néant
26 Crespin René chef 1879 bourrelier
Crespin Isabelle épouse 1894 débitante
Guillard Paul chef 1895 menuisier
Guillard Marie épouse 1899 néant
Guillard Paul fils 1932 néant
26bis Boutin Pierre chef 1898 manœuvre
Boutin Yvonne épouse 1903 néant
Boutin Paulette fille 1928 néant
Boutin Yvonne fille 1931 néant
Boutin Pierre fils 1937 néant
Tendron Françis chef 1877 cultivateur
Tendron Angélique épouse 1888 épicière
Tendron Gabriel fil 1914 menuisier
Rozen Jean chef 1898 manœuvre
Rozen Marie épouse 1894 néant
Rozen Odette fille 1931 néant
Baron Henri chef 1909 tonnelier
Baron Madeleine épouse 1912 néant
Baron Yvette fille 1937 néant
Baron Claude enfant 1941 néant
Baron Jean Yves enfant 1944 bourrelier
Pasco Victorine chef 1895 néant
Pasco Pierre enfant 1923 tourneur
Pasco Jean enfant 1924 ajusteur
Morel Constance chef 1874 néant
27 Parois Eugène chef 1903 chef expédition
29 Parois Marcelle épouse 1906 néant
30 Pauvert Auguste chef 1890 manœuvre
Pauvert Célina épouse 1894 néant
Pauvert Michel fils 1923 comptable
Ganachaud Pierre chef 1871 néant
Ganachaud Lucie épouse 1873 néant
Avril François chef 1899 agent des douanes
Avril Clotilde épouse 1898 néant
Avril Georges fils 1921 néant
Avril Georgette fille 1928 étudiante
31 Baraud Olympe chef 1883 poissonnière
Guillot Simone chef 1906 employée SNCF
Guillot Eliane fille 1932 néant
Bouvet Désirée chef 1887 cuisinière
Bouvet Fernande fille 1914 couturière
Fleury Henriette chef 1892 femme de ménage
Fleury Jacqueline fille 1930 employé
Jousse Paul chef 1911 chauffeur
Jousse Paulette épouse 1917 néant
Jousse Paul fils 1939 néant
Huet Auguste chef 1864 néant
32 Bellisson Jeanne chef 1871 néant
Bellisson Madeleine fille 1899 néant
Bellisson Edmée fille 1903 néant
Bohers Germain chef 1921 gardien de la paix
Bohers Gilberte épouse 1924 néant
35 Cassard Ernestine chef 1878 néant
Hervouet Armandine domestique 1896 domestique
Bedier Louise chef 1905 gardien de la paix
36 Renault Georges chef 1863 industriel
Renault Henriette épouse 1890 néant
Fleurance Marguerite domestique 1887 domestique
38 Louis Marie chef 1887 couturière
Truhin Angélique domestique 1862 domestique
Tallé Albert chef 1868 néant
Tallé Clémentine épouse 1873 néant
39 Laigle Léontine chef 1876 néant
Guérin Paul chef 1912 employé commerce
Laigle Marie Anne chef 1875 néant
Corgnet Hélène domestique 1902 domestique
40 Fort Victor chef 1903 infirmier
Fort Léone épouse 1907 manutentionnaire
40bis Turbellier Léontine chef 1873 néant
Bertineau Charles chef 1927 étudiante
41 Couteau Léon chef 1895 constructeur
Couteau Marie épouse 1896 néant
Briand Thérèse cousine 1906 ouvrière
Dené Georges neveu 1926 ajusteur
Pasco Jean locataire 1924 ajusteur
42 Voisin Louis chef 1897 comptable
Voisin Jeanne épouse 1901 couturière
Voisin René fils 1923 néant
Voisin Andrée fille 1927 néant
Voisin Huguette fille 1932 néant
42bis Rane Rémy chef 1895 soudeur
Rane Léontine épouse 1895 comptable
Pineau Célestine tante 1865 néant
43 Ferrand Emile chef 1875 ébéniste
Ferrand Marthe épouse 1887 néant
Brossais Georges gendre 1908 agent technique
Brossais France enfant 1908 néant
44 Niglais Victor chef 1909 épicier en gros
Niglais Jeanne épouse 1912 néant
46 Vidy Robert chef 1917 recept. en cuirs
Vidy Odette épouse 1920 néant
Vidy Michel fils 1940 néant
Vidy Danielle fille 1942 néant
48 Mouillé Telcide chef 1872 néant
Mouillé Marcel fils 1898 représentant
Maugan Marie Josephe domestique 1892 domestique
49 Couvrand Joseph chef 1918 chaudronnier
Couvrand Fernande épouse 1916 néant
Couvrand Marie Thérèse fille 1942 néant
Couvrand Annick fille 1943 néant
Couvrand Jean Paul fils 1944 néant
Couvrand Maryvonne fille 1943 néant
Couvrand André chef 1908 chaudronnier
Couvrand Francine épouse 1912 néant
Courand Jeannine fille 1939 néant
50 Potin Albert chef 1908 débitant
Potin Yvonne épouse 1909 néant
Potin Yvonne fille 1935 néant
Potin Michelle fille 1936 néant
Potin Jeanne fille 1939 néant
Potin Simone fille 1942 néant
Pivert Madeleine nièce 1927 néant
Trique Antoinette chef 1914 néant
52 Laurent Joseph chef 1875 néant
Laurent Marie épouse 1879 néant
Fortin Marcel chef 1912 menuisier
54 Auvinet Gabriel chef 1904 boulanger
Auvinet Marie épouse 1904 boulangère
Auvinet Gabriel fils 1931 boulanger
Auvinet Eliane fille 1936 boulangère
Auvinet Gérard fils 1933 néant
56 Dabin Jean chef 1909 meunier
Dabin Madeleine épouse 1916 épicière
Dabin Jean Pierre fils 1936 néant
Dabin Annick fille 1939 néant
Dabin Jacques fils 1943 néant
Hervouet Marie employée 1929 employée
Lepavec Clément chef 1887 manœuvre
Lepavec Alice épouse 1896 néant
Lepavec Michel fils 1932 néant
58 Huet Joseph chef 1881 employé de mairie
Huet Eugénie épouse 1889 employée
60 Desbouit Eugène chef 1876 pharmacien
Desbouit Pierre fils 1919 étudiant
Taillart Alice employée 1888 employée
64 Huet Jeanne chef 1883 maraîchère
Juteau Pierre ouvrier 1907 maraîcher
68 Olivier Auguste chef 1863 maraicher
Olivier Angélique épouse 1867 maraichère
Olivier Auguste chef 1890 peintre
Olivier Louise épouse 1890 néant
70 Gautier Auguste chef 1881 néant
Gautier Françoise épouse 1872 néant
72 Pignon Frédéric chef 1902 machiniste
Pignon Marie Madeleine épouse 1908 néant
Pignon Suzanne fille 1930 néant
Lescour Maurice chef 1901 électricien
Lescour Amélie épouse 1905 néant
Lescour Janine fille 1925 coiffeuse
72bis Chataigner Marie Anne chef 1877 néant
74 Bardoul Louis chef 1868 maraicher
78 Edelin Gustave chef 1904 chauffeur
Edelin Marcelle épouse 1909 néant
Edelin Yvette fille 1932 néant
Edelin Serge fils 1934 néant
Edelin Bernard fils 1939 néant
Edelin Nelly fille 1944 néant
Boix Jean chef 1903 garçon de recette
Boix Madeleine épouse 1902 néant
Boix Ginette fille 1928 néant
Boix Edouard fils 1934 néant
Boix Jean fils 1935 néant
Boix Joseph père 1876 néant
Gauvrit Joseph chef 1907 formeur
Gauvrit Germaine épouse 1916 machiniste
Gauvrit André fils 1937 néant
Gauvrit Josiane fille 1944 néant
Martineau Marguerite chef 1896 couturière
Le Guevel Pierre pensionnaire 1887 manœuvre
Baud Valentine chef 1904 machiniste
82 Daniel Joseph chef 1914 charcutier
Daniel Marie épouse 1918 néant
Daniel Gilberte fille 1943 néant
Daniel Jean fils 1945 néant
Fleurance Joseph domestique 1920 domestique
Boudeau Jean Marie chef 1891 débitant
Boudeau Léa épouse 1893 néant
Hénaff Yvonne domestique 1915 domestique
84 Bachelier Pierre chef 1866 charron
Chamboulegron Paul chef 1887 manœuvre
Chamboulegron Jeanne épouse 1594 néant
Chamboulegron Paul fils 1916 employé
Chamboulegron Charles fils 1921 peintre
Chamboulegron Georges fils 1931 apprenti
Vassereau Solange locataire 1921 couturière
Desbois Marie chef 1872 néant
86 Dauge Maurice chef 1905 professeur
Dauge Renée épouse 1902 néant
Dauge Yves fils 1930 néant
90 Jaffrès Ambroise chef 1883 concierge
Jaffrès Aline épouse 1895 néant
Jaffrès Yvonne fille 1823 dactylo
94 Piloquet Germaine chef 1879 jardinière
Piloquet Marie sœur 1883 jardinière
Fourny René chef 1888 voyageur de commerce
Fourny Marie épouse 1882 néant
Fourny Marie fille 1922 comptable
98 Leparoux Roger chef 1907 pharmacien
Leparoux Marthe épouse 1909 néant
Leparoux Anne Marie fille 1935 néant
Leparoux Jean fils 1936 néant
Leparoux Marc fils 1937 néant
Leparoux Jacques fils 1941 néant
Leparoux Marie France fille 1944 néant
Brosseau Jeanne domestique 1923 domestique
Brosseau Paulette domestique 1928 domestique
102 Le Maqueresse Jean Louis chef 1883 grainetier
Le Maqueresse Henriette épouse 1886 grainetière
s/n Noblet Alexis chef 1915 coiffeur
Noblet Maggie épouse 1918 néant
Noblet Jocelyne fille 1942 néant
Barillon Jean chef 1911 débitant
Barillon Marie Thérèse épouse 1915 débitante
Barillon Marie Josephe fille 1937 néant
Barillon Marie fille 1944 néant
Babu Clémentine employée 1909 employée
Grangette Albert chef 1883 manœuvre
Grangette Valentine épouse 1885 néant
Grangette Suzanne fille 1907 néant
s/n Raguideau Auguste chef 1902 mécanicien
Raguideau Marie Louise épouse 1905 néant
Raguideau Fernand fils 1915 mécanicien
Raguideu Claude fils 1929 néant
Raguideau Arlette fille 1934 néant
s/n Boutin Marthe chef 1878 néant
s/n Legeay Ambroise chef 1909 navigateur
Legeay Maria épouse 1911 néant
s/n Tougeron Jean chef 1893 manœuvre
Tougeron Armandine épouse 1892 repasseuse
Tougeron Denise fille 1926 dactylo
s/n Lorens Miguel chef 1903 manœuvre espagnol
Lorens Fernande épouse 1904 néant
Lorens André fils 1924 néant
Lorens Michel fils 1931 néant
Lorens Yves fils 1935 néant
Lorens Eliane fille 1937 néant
Lorens Abel fils 1939 néant
Lorens Annick fille 1941 néant
Lorens Jean fils 1944 néant
Pagis Henri neveu 1917 ouvrier
s/n Praud Ferdinand chef 1902 galvaniseur
Praud Jeanne épouse 1901 néant
Platteevre Rose adoptée 1932 néant
Brochu Serge neveu 1937 néant
Grattereau Louis beau-frère 1912 meuleur
Le prat Toussaint chef 1885 manœuvre
Berhtiau Marie chef 1889 néant
s/n Aubry Hélène chef 1894 néant
Aubry Maurice fils 1921 maçon
s/n Caharel Yvonne chef 1900 néant
Caharel Lucienne fils 1921 menuisier
Le Dorze Georges chef 1917 employé SNCF
Le Dorze Anne épouse 1920 néant
Le Dorze Annick fille 1945 néant
Caharel Anne Marie chef 1884 néant
s/n Couillaud Auguste chef 1912 horticulteur
Couillaud Anne Marie épouse 1911 horticultrice
Couillaud Jacqueline fille 1938 néant
Couillaud Michel fils 1940 néant
Viaud Eugène chef 1899 maraicher
Viaud Marie épouse 1896 maraichère
Viaud Maurice fils 1927 maraicher
centrale centrale électrique
s/n Le Balch Yves chef 1891 électricien
Le Balch Marie épouse 1891 néant
Guyot Raymond chef 1918 ajusteur
Guyot Yvette épouse 1919 couturière
Guyot Robert fils 1942 néant

Les 4 auberges de Nantes Sud Loire rue St Jacques et route de Clisson en 1846

Les auberges ont alors toujours des écuries et même cour ou remise pour la voiture à cheval.  On voit toujours en 2023 le porche près la boulangerie face à l’hôpital St Jacques, qui était l’auberge de Jean Paquereau en 1846. Il en était seulement locataire et son propriétaire étant un certain Ligneau. Pour les 3 auberges de la route de Clisson, elles sont toutes 3 très proches et au tout début de la route de Clisson. Hélas les numéros indiqués par le recensement ne reflètent par les numéros ultérieurs et impossible de vous dire laquelle deviendra l’Hôtel de la Maison Rouge, même si je suppose que c’est celle de Brelet. Cet Antoine Brelet est l’ancêtre de ma tante Gabrielle, épouse d’Adrien Guillouard. Je suppose que l’auberge de Cassard était en face.
L’existence d’autant d’auberges reflète l’attrait de Nantes où l’on venait parfois uniquement à la journée depuis Clisson ou environs etc…
Voici donc ces 4 auberges selon le recensement [rue, n°, nom, prénom, âge, profession, propriétaire, description du logement avec P pièce, RZ rez de chaussée]

Rue St Jacques 127 Pasquereau Jean 45 aubergiste Ligneau 2P rz, 1P 1er, écurie
Rue St Jacques 127 Reneau Jeanne 42 femme
Rue St Jacques 127 Pasquereau Henriette 20 fille
Rue St Jacques 127 Pasquereau Louise 19 fille
Rue St Jacques 127 Pasquereau Marie 16 fille
Rue St Jacques 127 Pasquereau Joséphine 14 fille
Rue St Jacques 127 Pasquereau Nonette 13 fille
Rue St Jacques 127 Pasquereau François 7 fils
rte de Clisson 1 Brelet Antoine 54 aubergiste Brelet 4P rz, 2P 1er, écuries, remises
rte de Clisson 1 Gautron Jeanne 53 femme
rte de Clisson 1 Brelet Gabriel 25 fils
rte de Clisson 1 Brelet Hortense 21 fille
rte de Clisson 10 Cassard Julien 32 aubergiste Ve Ciron 3P rz, 4P1er, écuries, jardin
rte de Clisson 10 Guillon Anne 33 femme
rte de Clisson 10 Cassard Julien 5 fils
rte de Clisson 10 Cassard Marie 2 fille
rte de Clisson 10 Philippe François 17 domestique
rte de Clisson 10 Albert Jeanne 16 domestique
rte de Clisson 12 Burlau Jacques 36 aubergiste Touchy 3P rz, 3P 1er,écuries
rte de Clisson 12 Dubois Jeanne 60 femme
rte de Clisson Touchy 2P rz