Hôtellerie du Plat d’Etain, Angers, 1656, où sont descendus les héritiers Peccot, venus de Saint-Erblon-sur-Araize (53)

Nous bougeons encore, et nous devons descendre à l’hôtellerie du Plat d’étain à Angers, car nous venons de Saint Erblon sur Araise, qui est situé à 72 km N.O. d’Angers, touchant Senonnes et Pouancé. Un cheval faisant 40 km par jour, on ne fait pas l’aller-retour dans la journée ! d’ailleurs on a sans doute changé de cheval à Segré… en forme de relais-poste qui ne porte pas son nom mais fonctionnait bien.

Je descends des Peccot de Saint-Erblon (53) : Suite au décès de Julien Peccot prêtre, des Peccot ont hérité d’une partie de maison, en indivis avec leurs frères et soeurs, soit 6 personnes pour cet indivis. Cette part indivis est en fait un tiers d’une maison dont les 2 autres tiers ont échus à leurs autres cohéritiers.

Vous y êtes : Julien Peccot, le prêtre décédé, à laissé 3 hériters. L’un d’eux étant déjà décédé, il a fallu diviser son tiers par 6 car il a laissé 6 enfants. Le tout en indivis. L’acte qui suit est la vente par 5 d’entre eux de leur 5/6e du tiers. Il s’agit d’une maison au bourg de Saint Erblon, qui était belle, car elle avait chambre haute avec cheminée, grenier dessus, boutique, etc… et surtout parce que cette petite partie est tout de même vendue la coquette somme de 260 livres, ce qui atteste une maison manable très convenable.
Non seulement j’apprends que cette maison était très convenable, mais j’ai le nom de la maison voisine, nommée le Grand Gallion. Et mieux, j’ai le notaire résidant à St Erblon : Gaultier. Pour qui connaît ce charmant, mais très petit bourg, cela semble hallucinant de penser qu’en 1656 un notaire demeurant en ce bourg, sans doute d’ailleurs la maison du Grand Gallion ?


AD49-5E5 Propriété des Archives Départementales du Maine et Loire – Voici la retranscription de l’acte : Le 1er juillet 1656, par devant nous François Crosnier notaire royal à Angers, fut présent estably et duement soumis Pierre Guisneau et Pierre Peccot marchands tant en leurs noms privés qu’au nom et comme se faisant forts de Perrine Peccot femme dudit Guisneau, de Jullien et Marye les Peccots majeurs et de Guy Peccot mineur et de Jean Galisson son curateur à personnes et biens, et de Pierre Marchand curateur aux causes dudit Pierre Peccot auxquels ils promettent et s’obligent solidairement faire ratiffier ces présentes, les faire avec eux aussy solidairement obliger à l’effet et entier accomplissement d’icelles et en fournir à l’acquéreur cy-après nommé pour luy en nos mains lettre de ratiffication et obligation valable o les renonciations requises dans 8 jours prochains à peine de nullité, demeurant au village de la Malherberye paroisse de St Erblon sur Araize de présent logés en cette ville au logis du Plat d’Estein paroisse de la Trinité, lesquels chacun d’eux esdits noms et chacun d’iceux seul et pour le tout sans division o les renonciations au bénéfice de division confessent avoir vendu quité ceddé delaissé et transporté et par ces présentes vendent quittent cèddent délaissent et transportent des maintenant et à tousjours perpétuellement par héritage chacun solidairement comme dit est … à vénérable et discret Me Pierre Peccot prêtre viquaire en l’église paroissialle de saint Pierre de cette ville y demeurant à ce présent et acceptant, lequel a achepté et achepte pour luy ses hoirs scavoir est les 5/6e partye par indivis dont les 6 font le tout en un tiers d’une maison couverte d’ardoise ayant son ouverture sur la rue près et au devant de la maison nommée le Grand Gallion la boutique de laquelle maison confrontée est à présent séparée d’une clouaison dessus ; Item les 5/6e partye aussy par indivis d’une antichambre servant d’estable qui estait derrière de ladite boutique laquelle maison joint d’un costé la cour de ladite maison laquelle cour est mutuelle avec ladite maison que dessus et celle des enfants de feu Jacques Loriot ; Item mesme portion aussy indivis d’une chambre haute à cheminée face à ladite boutique une rue au bout … avec le grenier qui est dessus ladite chambre une autre gallerye pour aller audit grenier, ainsy que lesdites choses vendues se poursuivent et comportent… appratenant auxdits vendeurs esdits noms de la succession de †Me Julien Peccot prêtre, le surplus de laquelle maison apartient audit acquéreur par le moyen des acquests qu’il en a fait des autres cohéritiers d’iceux vendeurs esdits noms … ladite vendition faire pour et moyennant le prix et créance de 260 livres …

Et voici la retranscription de la ratification qui a suivi : Le 22 juillet 1656 après midy par devant nous François Gaultier notaire de la baronnie de Pouencé résidant à Sainct Erblon, furent présents establis et soubzmis Perrine Peccot femme de Pierre Guisneau et de luy à ce présent duement authorizée devant nous quand à ce, Jullien et Marye les Peccotz majeurs et usans de leurs droitz, Pierre Peccot procédant avec l’authorité et présence de Pierre Marchand son curateur aux causes et Guy Peccot procédant avec celle de Jean Galisson son curateur à personnes et biens à ce présent, lesdits les Peccotz enfants et héritiers de feu Pierre Peccot (le prénom Pierre est celui qui figure sur l’acte notarié, et qui est sur la vue que je vous ai mise. Mais, le notaire a dû aller trop vite ou bien être influencé par la présence de Pierre Marchand le curateur, car le prénom du père de ces 6 enfants ne peut être que Jean Peccot, l’époux de Perrine Marchant, d’où d’ailleurs la curatelle à Pierre Marchand, proche parent par leur mère) qui fut fait héritier de feu Me Julien Peccot prêtre demeurant en la paroisse de Sainct Erblon sur Araize fors ledit Jullien qui demeure en St Aubin de Pouancé, et ledit Marchand en la paroisse de Senonnes lesquels establiz après que par nous notaire lecture leur a esté faite sur une copie signée Crosnier notaire royal à Angers du contrat de vendition par luy passé le 1er de ce mois…

Donc, j’ai ajouté le Plat d’étain sur ma page des hôtelleries d’Angers.

Quant à la famille PECCOT, je l’avais étudiée il y a des années, en passant des semaines voire des mois, relevant les BMS de St Erblon et ceux de Senonnes, etc… notant tous les porteurs du patronyme pour tout reconstituer. J’avais ajouté des actes notariés laborieusement dénichés. Malheureusement, des bases de données l’ont avalée en y ajoutant des erreurs… Ces erreurs sont le fruit de la technique du POINT par POINT, qui consiste à chercher par exemple le décès d’untel, trouver n’importe lequel homonyme et le prendre pour le bon. Naturellement, on trouve souvent un décès homonyme, on ne vérifie surtout pas la cohésion de l’ensemble, mais on est surtout content de soi, comme le prestidigitateur sortant un lapin de son chapeau. C’est la raison pour laquelle il faut éviter de fréquenter les bases de données, où n’importe qui ajoute n’importe quoi n’importe comment, en s’asseyant sur des mois de travail de reconstitution, sans même d’ailleurs avoir le courage de venir discuter avec l’auteur…

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