Banquiers en faillite : Lyon 1612

et ne remboursant que le quart de la somme versée, et ce 8 ans après le versement ! Et cece se passe en 1612, car vous pensez sans doute qu’en 2013 on ne fait pas mieux !!!
L’acte cite un arrêt du parlement autorisant se remboursement au quart de la valeur réelle, et il est sans doute possible de retrouver cet arrêt, car il est vraiement intemporel !!!

Mais le plus fort dans tout ceci, c’est qu’il s’agit des LEROYER qui font Olivier Leroyer sieur de la Poignardière.
Nous les avons vu ici hier, mais aussi :

    Georges Leroyer avait laissé à ses neveux 1 800 livres de rente annuelle, assise sur la gabelle du grenier à sel de Paris, Casson et Maisdon et Angers 1609
    Procuration d’Alain Royer à son frère Olivier, pour gérer ses biens en Anjou, La Chapelle-sur-Erdre 1611

Nous avons donc ici un grand nombre de collatéraux d’Olivier Leroyer sieur de la Poignardière, et tous Angevins vivant à Angers.
Le tonton Georges avait décidément des placements importants, outre celui déjà vu avec un mauvais emprunteur, le roi, voici donc maintenant les banquiers de Lyon. On constate que ce Georges Leroyer avait de l’argent, et même beaucoup, mais n’était pas très heureux en placements !!!

Et le fait que la majeure partie de ses hérititiers demeure à Angers, atteste que cette famille Leroyer a fait un long passage en Anjou.
D’ailleurs, parmi les alliances citées ici, il est sans doute possible de remonter ces Leroyer.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 5 mai 1612 avant midy devant nous René Serezin notaire royal à Angers furent présents en leurs personnes noble homme Jean Goureau sieur de la Roche mary de damoiselle Marye Leroyer, Jean Feubvrie sieur de la Bourdonnais mary de Renée Leroyer, Me Charles Brisset enquesteur à l’officialité mary de damoiselle Radegonde Leroyer, Suzanne Leroyer, Me Pierre Conrairye mary de Renée Bougaud tous demeurants en ceste ville d’Angers, Me René Langloys controlleur général des traites d’Anjou aussy demeurant Angers ayant le droit de deffunt Me Pierre Bougaud vivant sieur de la Motte et comme procureur de noble homme Jean Verdier sieur de la Bodinière mary de Marguerite Oudin, de Jean Lebaillif sieur de Birnuance mary de Marie Oudin, de Ollivier Leroyer escuyer sieur de la Poignardière, de Louys du Houssay escuier sieur de la Lande mary de damoiselle Renée Leroyer, de damoiselle Suzanne Leroyer veufve de Pierre Savary vivant escuyer sieur de la Gandière, comme il a fait apparoir par procurations qui luy sont demeurés ès mains, tous héritiers de deffunt Georges Leroyer escuyer vivant sieur de la Motte, lesquels deument soubzmis et establis soubz ladite cour ont fait nommé créé et constitué et par ces présentes font nomment créent et constituent leur procureur général et irrévocable sire Pierre Provost de présent demeurant à Lyon auquel ils ont donné pouvoir et mandement spécial de faire appeller par devant monsieur le juge conservateur de Lyon Claude et Laurens Leseurs cy davant bancquiers audit Lyon pour eux se voyr condempner paier la somme de 4 601 livres 10 soulz contenue en leur promesse baillée audit deffunt Leroyer du 4 mars 1604 et où lesdits les Seurs ou autre pour eulx voudroient protester dudit paiement par le moyen de l’arrest de la cour du parlement de Paris du 14 août 1608 par lequel ils prétendent estre quitte en payant un quart de ce qu’ils devoient à leurs créanciers lors dudit arrest, lesdits constituants ont donné pouvoir à leurdit procureur de recevoir ledit quart montant 1 120 livres 7 soulz 6 deniers et en ce faisant remettre les trois autres quarts parties auxdits les Seurs ou autre pour eulx qui feront le paiement la promesse d’iceulx Seurts, que lesdits constituants ont baillé à leur dit procureur pour cest effect et encores leur baille un acquit et quitance que besoing sera et en ce que dessus et ce qui en despend faire pour et au nom desdits constituants ce qu’ils feroient ou faire pourroient sy présents en personnes estoient et généralement promettant etc
fait et passé audit Angers maison de nous notaire présents Fleury Richeu et Nicollas Chesneau praticiens demeurant Angers tesmoings

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog.

6 réponses sur “Banquiers en faillite : Lyon 1612

  1. Bonjour, encore une fois merci. Il est intéressant de faire un parallèle avec les héritiers du même Georges qui mentionnés au registre des tutelles de Paris, le 10 mai 1604 (AN Y3881), seulement 8 ans plus tôt (nos commentaires entre parenthèses) : Philippe (prénom deviné par ceux qui ont résumé l’acte – peut-être père de cette Radegonde Le Royer qui apparaît par la suite dans d’autres actes) Le Royer, Suzanne Le Royer veuve de feu Hervé Langlois (normalement, les parents de René Langlois qui apparaît par la suite dans d’autres actes) sœur de deffunct Georges Le Royer vivant sieur de la Mothe (l’acte a ici un renvoi, mais ce renvoi dans la marge est vide) Allain Le Royer sr de Beauregard faisant pour Ollivier Le Royer sieur de la Pognardière Suzanne & Renée Le Royer (cette dernière est l’épouse de Louis du Houssay et grand-mère maternelle du Canadien Olivier Morel de la Durantaye) ses freres & sœurs (tous les 4 enfants de René Le Royer sieur de la Motte et Isabeau Texier) Jehan Le Bailly a cause de Marye Oudin sa femme fille de deffunct Me René Oudin & Marthe Le Royer ses pere & mere & Pierre Bougault fils de Mathurin Bougault et de Margueritte Le Royer ses pere & mere sœur dudit deffunct & Renée Bougault sa sœur […] que lesdits suppliants s’étaient […] pris qualité d’héritiers dudit deffunct […] http://doc.geneanet.org/registres/zoom.php?idcollection=1264&page=711&modesaisie=0&type_lien=&b=&geneweb_nom=&geneweb_prenom=&geneweb_oc=&r=1&Larg=1280&Haut=1024
    Cordialement, R.-Yves Gagné

      Note d’Oidle :

    J’avais retranscrit il y a 8 jours ce document, mais non publié ma retranscription, je vais la mettre tout à l’heure sur un commentaire ci-dessous.
    Car son sens est indicatif.
    Odile

  2. Rebonjour, je viens de constater que l’acte que vous citez dit qu’une promesse fut baillée au défunt le 4 mars 1604, alors que l’acte au registre des tutelles réfère à une sentence du sénéchal de Nantes le 24 avril 1604, nous avons donc une courte fourchette qui nous permet de savoir le moment du décès. A propos, le lien donné au message précédant est pour la 2e page de l’acte. Recordialement, R.-Yves Gagné

  3. Bonjour Mr Gagné
    Je vais reprendre un peu vos commentaires, car je suis une très vieille routière des textes originaux, et de la retranscription, et je pense que vous pouvez améliorer vos connaissances de cette famille, par quelques points de détail.

    Donc, ici, je vais vous indiquer comment les femmes étaient traitées dans tous les textes à caractère authentique :

      filles, c’est à dire non mariées, ou encore comme on dit de nos jours, célibataires, elles sont nommées par leur nom de jeune fille

      mariées, elles ne sont jamais appelées par leur nom de jeune fille, et c’est le mari qui traite pour elles et qui est nommé, et on cite à la suite du nom du mari « époux de une telle »

      veuves, elles sont toujours appelées par leur nom de jeune fille, mais suivi de « veuve de » et ce TOUJOURS

    Donc, à travers cette systématique vous pouvez toujours conclure qu’une fille n’était pas encore mariée à telle date, si elle est nommée par son nom de jeune fille.

    Donc au lieu d’écrire entre parenthèses :

    Suzanne & Renée Le Royer (cette dernière est l’épouse de Louis du Houssay et grand-mère maternelle du Canadien Olivier Morel de la Durantaye)

    vous devez écrire :

    Suzanne & Renée Le Royer (cette dernière SERA l’épouse de Louis du Houssay et grand-mère maternelle du Canadien Olivier Morel de la Durantaye)

    Comme Louis Du Houssay est nommé dans d’autres actes, vous avez donc en confrontant les divers actes, la date approximative de leur mariage.

    Odile

  4. Pour comprendre ce qui suit, qui est une tentative d’explication du déroulement des actes après le décès de Georges Leroyer, merci de vous souvenir qu’autrefois, les collatéraux n’étaient pas systématiquement prévnus du décès d’un proche parent mort sans hoirs, et dont ils seraient héritiers. D’ailleurs de nos jours encore, et c’est désormais le travail des généalogistes professionnels.

    Le 20 avril 1604, ses descendants collatéraux résidant dans le comté de Nantes (Bretagne) adressent une requête au sénéchal de Nantes, pour se déclarer héritiers et demander la main-levée à Paris de la succession, qui sera obtenue le 10 mai 1604. Autrefois, il n’était pas systématique d’être prévenu d’un décès collatéral et de se déclarer héritier, et ils l’ont manifestement après avant les héritiers côté Anjou, de sorte que la requête est partie de Nantes. Les Angevins on dû être informés plus tard, pour se porter eux aussi héritiers.

    Parallèlement à Paris au châtelet un inventaire des titres bloqués avait été dressé le 22 avril 1604 devant notaires et cet acte important que nous ne possédons pas encore, pourrait être trouvé à Paris, mais je ne peux m’y rendre pour vous. Si vous obtenez cet acte merci de me le communiquer en remerciements de ce que j’ai fait ici pour vous.

    La main levée obtenue, les titres inventoriés à Paris, sont expédiés à Angers chez le notaire Moloré, qui vérifie les titres devant les héritiers, et il est à noter de cet acte déjà paru sur ce blog deux point importants :

    les actes ont été adressés à Angers, et non à Nantes, ce qui, selon mes hypothèses, indique que la famille est d’origine angevine.
    les héritiers bretons (du comté Nantais, qui était Bretagne) ont été convoqués à Angers pour cette réception des titres. Ce qui confirme bien l’hypothèse Angevine.

    Il convient ici de se souvenir que nombre d’Angevins sont montés à Paris au fil des siècles et parfois pour des postes importants. Donc il n’y a là rien de surprenant.
    Odile

  5. Bonjour, je vous remercie encore. Le registre des baptêmes du Gâvre qui nous est parvenu ne débute qu’en 1632 donc nous n’avons pas les baptêmes des enfants de Renée Le Royer m Louis du Houssay, ni leur acte de mariage. Ils se sont mariés avant le 13 janvier 1607 – Accord de partage fait par devant Me Gilbert de Chasaugat sr de Martignac avocat au parlement de Bretagne et aloué au Juge de la Chapelle sur Erdre le 13 janvier 1607 entre Ecr Ollivier le Royer sr de la Poignardiere fils et heritier pincipal et noble de feu Escuier René le Royer et damoiselle Isabeau le Texier ses pere et mere, et Escuier Allain le Royer sr de Beauregard, Pierre Savary sr de la Gauvardiere faisant pour lui et Dlle Suzanne le Royer sa femme, et Louis du Houssay sr de la Lande mary et epoux de Dlle Renée le Royer, les dits le Royers aussi enfans et heritiers desdits feu Sr et Dame le la Poignardiere, la succession des d[it]s fait et partagée entre les dits enfans le jour que dessus […] Bibliothèque nationale de France (BnF), Cabinet des titres, Dossiers Bleus 590 (microfilm 26747). Pour l’acte à Paris, si je le retrace un jour, je vous le dirai, bien sûr. Bonne journée, R.-Yves Gagné

  6. Bonjour, je conclus donc que l’oncle Georges est mort à Paris et qu’il doit donc être ce Georges mentionné dans l’épitaphier de Paris même si, hélas, il n’y a pas de date (ces trois références se trouvent aisément par google):
    Épitaphier du vieux paris, p. 54. à St Eustache de Pairs
    Georges Le Royer sr de la Motte, angevin.
    D’argent à la fasce de gueules chargée d’un lion d’or et accompagnée de trois chaperons de gueules.
    L’Armorial général de l’Anjou de Joseph Denais donne pour les « Le Royer de la Motte-Angevin »
    D’argent à la fasce cousue d’or charge d’un lionceau leopard de gueules; accompagné de trois chapons de même
    L’armorial Chartrain (Archives du diocèse de Chartres, XVII) donne ces armes à la famille Le Royer de la Rochemondière, en citant comme source, Arm. de la cour des comptes) D’argent à la fasce d’or chargé d’un lion léopardé de gueules et accompagné de trois chaperons du même – voilà, c’est là que je suis rendu, sans pouvoir confirmer à 100% que tout cela concerne le même Georges Le Royer dont on parle ici. Bon week end et bien cordialement vôtre, R.-Yves Gagné

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