Gervais Brillet acquiert 10 boisselées à Saint Lambert du Lattay, 1518

et octroie la condition de rémérer au vendeur, nommé Papin. Le nom du vendeur est d’abord illisible, car certains actes de cette cote sont en partie délavés par une humidité ancienne, et je précise stoppée depuis belle lurette, mais ayant en son temps partiellement effacé l’encre.
Mais le nom du vendeur apparaît plus loin, dans le Post Scriptum, qui est le bail à ferme, et c’est bien un Papin.

Gervais Brillet, ou plutôt, Gervaise Brillet, comme on disait autrefois pour les garçons, est maître cordonnier, et je tiens à souligner ici que le notaire avait d’abord écrit « Gervaise Brillet cordonnier », puis il a barré « cordonnier » et écrit ensuite « maistre cordonnier ». Je me demande alors si tous les cordonniers étaient « maistres » titre qui signifie qu’ils ont été accepté au sein de la confrérie des cordonniers, en passant probablement certaines épreuves. J’ignoer s’il y avait des cordonniers qui je dirais « non diplômés », et se contentant sans doute des réparations ordinaires. En tout cas, le fait est que Gervais Brillet est un cordonnier important, et par sa descendance, et par ce que je vous livre ce jour, sa splendide signature, digne d’un notable et non d’un petit artisan.
Cette signature est d’autant plus importante, que le notaire Huot, avait la désagréable manie de ne pas faire signer les parties, et j’ignore pour quelles raisons, on trouve chez lui, de façon tout à fait exceptionnelle, des signatures. On peut ainsi supposer que Brillet tenait à se faire voire ou faire voire son importance, et aurait exigé de signer, sans attendre que le notaire le lui propose. Ainsi, Gervais Brillet aurait-il été un homme de caractère, en tout cas un homme qui voulait socialement s’élever, c’est certain, mais la signature atteste qu’il n’était pas au bas de l’échelle sociale, comme vous allez pouvoir le constater ci-dessous.

Son placement est certes minime, soit 10 livres, mais je trouve beaucoup de ces petits placements fait par Gervais Brillet, qui eut manifestement une politique d’acquisitions, certes à petite échelle, mais certaines.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 24 avril 1518 (Huot notaire Angers, acte abimé sur toute la partie droite par l’humidité d’autrefois, j’ai mis des … ) En notre cour à Angers personnellement estably Lucas Pap… paroissient de St Lambert du Latay ainsi qu’il dit soubzmectant etc confesse avoir aujourd’huy vendu et octroyé et encores vend et octroie dès maintenant et à présent à tousjourmais perpétuellement par héritage
à Gervaise Brillet marchand marchand et maistre cordonnier demourant en ceste ville d’Angers qui a achacté pour luy et Jullienne sa femme leurs hoirs etc
une pièce de terre contenant 10 boisselées ou environ sise près la maison … en ladite paroisse de sainct Lambert joignant d’un cousté … tendant de st Lambert à Chanzeaux et d’autre cousté … qui fust à la feue femme de Jehan Benault … aboutant d’un bout à la terre de Jehan Mery et d’autre bout la terre de Guillaume Bertran
ou fyé de la Basse Dang… de luy aux debvoirs anciens et accoustumés pour … quelconques
transportant etc et est faite ceste présente vendition pour le prix et somme de 6 livres 10 sols tournois … et nombrés content en notre présence et à veue de nous … achacteur audit vendeur qui les a euz et receuz en … au merc du soulleil bon et de poids et testons et douzains dont ledit vendeur s’est tenu par … à bien paié et content et en a quicté et quicte …
et a promis ledit vendeur faire lyer et obliger Nicolle … à ce présent contrat et iceluy luy faire avoir agréable … et en bailler lettre vallable de ratiffication audit achacteur dedans ung an prochainement venant à la peine de tous intérests ces présentes néanmoins demourans en leur force et vertu
o grâce et faculté donnée par ledit achacteur audit vendeur à ses hoirs etc de rescourcer rémérer et avoir ladite pièce de terre ainsi vendue comme dit est d’huy en ung an prochainement venant en reffondant et paiant par ledit vendeur audit achacteur ou aians sa cause ladite somme de 6 livres 10 sols tz ès espècs susdites avecques les loyaulx cousts et mises
à laquelle vendition et tout ce que dessus est dit tenir etc et à garantir etc et aux dommages etc oblige lesdites parties l’une vers l’auter etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc
présents ac de discrete parsonne maistre Robert Colin et Jehan Leroy marchand libraire demourant à Angers tesmoings
fait à Angers en la maison de moy notaire cy dessoubs signé le jour et an susdit

PS : le bail à ferme fait le jour même :
« … pour en payer par ledit Papin ses hoirs etc audit Brillet à ses hoirs etc le nombre de 6 boisseaux de blé seigle mesure de St Lambert bon blé sec pur nouvel et marchand rendables par chacun an au jour et feste de la notre Dame Angevine en la maison dudit Brillet à Angers aux cousts et mises dudit preneur … »

Cette vue est la propriété des Archives du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.

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Louis de Harouys et son épouse Simone Bautru, échangent des rentes, Nantes et Angers 1619

mais à leur niveau de fortune, élevée, les rentes en question sont très importantes.
Pour ces rentes importantes, comme pour les plus petites rentes, la proximité du débiteur est souhaitable pour mieux s’en faire payer ou, le cas échéans, le poursuivre, aussi il s’agit d’une cession entre proches de rentes.

Louis de Harouys est fils de maire de Nantes, et sera aussi maire de Nantes.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

(acte en très mauvais état, j’ai fait ce que j’ai pu) : Le 23 février 1619 après midi, par devant nous Julien Deille notaire royal Angers furent présents establis et deument subzmis Me Sébastien Rousseau contrôleur au grenier à sel d’Angers y demeurant paroisse St Michel du Tertre au nom et comme procureur spécial de Louys de Harouys escuier sieur de (illisible) conseiller du roy et son président au siège présidial de Nantes, et damoiselle (illisible) Bautru son espouse par luy autorisée quant à ce comme il a fait aparoir par procuration passée par Pénisson et Carte notaires royaulx audit Nantes le 20 de ce mois … cy attachée en nos mains pour y avoir recours, d’une part
et damoiselle Françoise Eveillard veufve feu maistre Pierre de la Guette vivant (2 lignes illisibles) du roy président en sa cour de parlement de Bretagne demeurant en ceste ville paroisse de Saint Maurille d’autre part
lesquels en conséquence du contrat de constitution de la somme de 1 687 livres 10 sols de rente hypothéquaire pour 27 000 livres de principal fait et consenty par ladite Eveillard à messire Guillaume Baultru sieur de Chevilles conseiller du roy en son conseil, frère de ladite damoiselle, par devant nous le 28 février 1617 au pied de l’acte de ratiffication par ladite damoiselle le 26 aoput 1617 du concordat d’entre ledit sieur Baultru et monsieur Me Henry de la Guette sieur de Chazé aussi conseiller du roy en son grand conseil grand raporteur de France fils de ladite dame Eveillard passé par Chapelain et Contesse notaire au Châtelet de Paris le 9 août dernier et l’acte de cession de ladite rente faire par ledit sieur Baultru auxdits sieur de Harouys et son espouse par devant Serezin aussi notaire de ceste cour le 1er juin dernier, accepté par ladite damoiselle Eveilalrd avecq atournement entre eulx par autre acte par nous passé le 8 juin,
ont accordé et arresté ce qui ensuit
c’est à savoir sur ladite somme de 27 000 livres, fort principal de ladite rente de 1 687 livres 10 sols de rente mentionné audit contrat de constitution dudit 10 février 1617 ladite damoiselle a présentement paié audit Rousseau la somme de 4 500 livres qu’il a en notre présence receue en monnaie ayant cours suivant l’édits dont ils se contente
et pour payement du surplus montant la somme de 22 500 livres ladite damoiselle Eveillard a ceddé et transporté et par ces présentes cèdde et transporte auxdits de Harouys et son espouse stipulant et acceptant par ledit Rousseau leur procureur pareille somme de 22 500 livres à elle deue par escuier Pierre de Larlay sieur de la Vitue Eustache Du Hay sieur de la Vinay Duval conseiller audit parlement de Bretagne Philippe Cadu sieur de l’Eslognay conseiller du roy et son sénéchal à Auray et Julien de Larlay sieur de Prenchais solidairement obligés pour les causes du contrat et ratiffication d’iceluy passé par devant Gicquel et Mazette notaires royaulx à Rennes les 29 décembre 1616 et 26 janvier audit an 1617,
pour par lesdits sieur de Harouys et son espouse en faire poursuie contre lesdits débiteurs et obligés affin de payement des intérests au denier seize courant du 8 de ce mois conformément audit contrat ainsi et comme ils verront et comme ladite damoiselle Eveillard eust peu et pourroit faire et audit effet les met et subroge en tous ses droits noms raisons …