Mémoire d’Avent, l’oeuvre clandestine d’un Angevin à Saint-Julien-de-Concelles 1794-1802 : René Lemesle – chapitre 2

(C) Editions Odile HALBERT
ISBN 2-9504443-1-8
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Chapître II

  • DANS LE SILENCE DES CLOCHERS
  • Dans le silence des clochers
  • Le « silence des clochers » est l’expression utilisée par certains auteurs (13) pour masquer la double face de la réalité religieuse et ne retenir que le côté négatif. Ceux qui étalent complaisamment l’apostasie sont plus discrets pour mettre en avant l’héro‹sme de beaucoup d’autres prêtres : l’église du silence a de tous temps répondu au silence des clochers. C’est elle qui de nos jours, comme il y a deux siècles, envers et contre tout, a maintenu et maintient encore la lampe allumée en Chine, en URSS et partout où l’église est en détresse.
    Les saints ne s’épanouissent pas nécessairement dans le bruit des cloches. Le silence de celles-ci favorise leur éclosion car c’est dans l’épreuve que se révèlent les plus grands.
    Non seulement des prêtres catholiques insermentés ont exercé leur ministère clandestin dans le silence, mais ils manquaient aussi des éléments indispensables à leur ministère. Les cloches ne sont pas indispensables, mais le vin, le pain et le papier le sont. Les deux premiers n’ont pas manqué à Saint-Julien-de-Concelles pays de vigne : les républicains n’ont pas tout pris ou détruit. Le papier a fait défaut, or, le prêtre doit noter. Il consigne méthodiquement les baptêmes depuis l’ordonnance de Villers-Cotterêts en ao–t 1539, et les baptêmes, mariages et sépultures depuis celle de Blois en mai 1579. Les registres, tenus obligatoirement en double, sont confidentiels encore de nos jours, pendant 100 ans.
    Voici comment l’Evêque de Nantes rappelait cet aspect de la confidentialité dans le « Rituale nannetense » de 1776 :

    Ces Registres étant d’une extrême conséquence pour la tranquillité des familles, les Curés et Vicaires apporteront tous leurs soins pour les conserver et les tenir en bon ordre. Pour cet effet ils les garderont enfermés sous la clef ; et comme ils contiennent souvent des secrets très importants à l’honneur des familles, ils ne les confieront à personne, non pas même à leur sacristain ; et ils ne s’en rapporteront pas à lui pour dresser ces Actes ; l’expérience faisant connoitre que la plupart de ces sacristains ne sont pas instruits de ce qui est essentiel à ces Actes, pour être chargés de leur enregistrement (14).

    La tenue d’un registre est difficilement conciliable avec la clandestinité. On ne retrouve pas de registre clandestin avant août 1794 en pays lorousain. A cette date, la hiérarchie a manifestement autorisé la tenue de registres ou de minutes, sous réserve d’un minimum de garantie du secret, malgré la persécution. Les confréries servirent-elles de garant de la confidentialité en assurant la garde des papiers ? En raison de son volume, un registre circulait rarement sur le prêtre ; celui-ci rédigeait des minutes d’actes pour les recopier, quand cela était possible, sur le registre qui restait caché en lieu sûr. C’est certainement de cette manière que René Lemesle opérait.

  • L’attente concelloise
  • René Lemesle a desservi Saint-Julien-de-Concelles pendant 8 ans et 2 mois. Les Concellois se sont en grande partie soulevés en 1793. Le pays concellois comprend surtout La Chapelle-Basse-Mer et Le Loroux-Bottereau. Ces deux paroisses représentent à elles seules plus de la moitié des mariages avec des non-Concellois avant 1789. Viennent ensuite les paroisses voisines : Basse-Goulaine, La Chapelle-Heulin, La Boissière-du-Doré, La Remaudière, Landemont, La Varenne. Les alliances plus lointaines sont épisodiques.
    Le pays concellois bute contre la Loire, frontière naturelle étudiée par Yves Durand (15), qui y voit les différences de culture historico-géographique entre les deux rives. La guerre civile va quelque peu rendre perméable cette frontière. Une partie de la municipalité concelloise ne s’est-elle pas réfugiée à Thouaré dès mars 1793 !
    Lorsque René Lemesle arrive, et commence son ministère, la paroisse est sans prêtre ; toutefois, un diacre natif de Saint-Julien, Sévère Bertaudeau, a recopié quelques baptêmes de Concellois faits par les recteurs Massonnet et Robin. Lui-même a commencé à baptiser, mais n’a sans doute pas pris seul l’initiative de cet intermède. On peut supposer une intervention des confrères (voir chapître « les Réseaux concellois »), en contact avec la hiérarchie catholique réfractaire.
    René Lemesle commence à baptiser le 07.10.1794 des enfants qui ont quelques jours à un mois, à l’exception de 3 enfants âgés de quelques mois. Puis la règle du baptême dans les trois jours est suivie. Que s’est-il passé entre-temps pour que l’on trouve peu d’enfants âgés dans les premières semaines de son ministère ?
    La Virée de Galerne d’octobre à décembre 1793, les colonnes infernales en mars 1794, les mauvaises conditions de vie de l’automne 1793 à août 1794, ont pu faire chuter la natalité et augmenter la mortalité infantile. On serait tenté de conclure, au premier abord, que s’il n’y a pas de baptisés âgés, c’est qu’il y a peu d’enfants.

    Avant l’arrivée de René Lemesle, on observe quelques retranscriptions de baptêmes de Concellois bénis par Massonnet et Robin en août 1794. Le registre du recteur Robin à La Chapelle-Basse-Mer a brûlé pour cette période. Il refit aussitôt un autre registre qui ne contient pas les mêmes actes de baptêmes que ceux retranscrits à Saint-Julien. Robin a baptisé au moins 6 Concellois connus, deux de 7 mois. Les Concellois, pendant l’absence de prêtre insermenté, ont donc cherché un prêtre ailleurs et n’ont pas hésité à se déplacer.
    L’attitude des Concellois, pendant cette période de privation de prêtre, peut être appréhendée à travers les registres voisins. En effet, on y décèle le comportement des populations privées, ou non, de prêtre. Le registre clandestin du Loroux-Bottereau, entre autres, permet de retracer les conduites individuelles, famille par famille, en particulier pour les non-résidents.

  • Les non-Lorousains baptisés au Loroux
  • Les Concellois, comme d’autres populations privées de prêtre avant août 1794, ont été au Loroux-Bottereau où Clair Massonnet, baptise 88 enfants non-Lorousains entre le 09.08.1794 et le 03.02.1795, dont 35 nés à Saint-Julien-de-Concelles, 28 à Haute-Goulaine, 9 à Basse-Goulaine, 7 à La Chapelle-Heulin, 7 à Vertou, 2 à la Haye-Fouassière. Deux enfants n’ont pas été pris en compte car ils se révèlent des enfants de Lorousains réfugiés dans leur proche famille, l’un à Rezé, l’autre à Nantes.
    Les Concellois sont baptisés entre le 9 août et le 16 août, puis ne vont plus au Loroux. M. Robin et S. Bertaudeau, le diacre concellois, ont pris la relève.

    Ainsi, le 24.08.1794, M. Robin s’intitule « recteur du Pellerin desservant la paroisse de Saint-Julien, où il n’y a aucun prêtre maintenant, et celle de La Chapelle-Basse-Mer ». Pour ce baptême d’un Concellois, M. Robin se déplace lui-même à la Chebuette « baptiser au foyer à cause de la persécution ». L’enfant a 6 mois et demi : à cet âge, et en cette saison, les parents pouvaient lui faire faire quelques kilomètres.
    De février 1795 à juin 1797, il n’y a pas de baptêmes de non-Lorousains dans le registre du Loroux. Les non-Lorousains ont sans doute trouvé un autre prêtre.
    Les baptisés non-lorousains, toutes paroisses d’origine confondues, sont âgés, alors que la règle est de baptiser dans les trois jours (voir p.31). Plus les baptisés sont âgés, plus les parents ont rencontré de difficultés pour trouver un prêtre qui leur convienne.
    Si on considère les dates de naissance, et non les dates de baptême des baptisés non-Lorousains, on observe une corrélation entre leur nombre et le calendrier des difficultés.
    On voit ci-contre que la pénurie de prêtre commence en septembre 1793. Si elle avait été plus ancienne, on observerait des enfants plus âgés en plus grande quantité.
    La période critique culmine de novembre 1793 à août 1794. Après cette date, des prêtres clandestins apparaissent progressivement dans le pays.
    La courbe ci-dessus doit être rapprochée de celle de la saisonnalité des naissances (voir p.28). Le mois de juin est un mois naturellement creux en période normale, par conséquent la baisse en juin n’est pas significative. On dénombre 35 Concellois baptisés au Loroux, ce qui signifie qu’il n’y a aucun prêtre à Saint-Julien-de-Concelles avant René Lemesle. Cette courbe met en évidence, a contrario, l’absence de prêtre et cette observation concorde avec la phrase de M.Robin fin août 1794, citée ci-avant. On a ainsi la certitude que René Lemesle n’était pas physiquement présent à Saint-Julien avant le 07.10.1794.
    Dans le registre du Loroux, entre juin 1797 et ao–t 1799, il y a de nouveau des baptisés non-lorousains. Ils sont, cette fois, au nombre de 79, dont : 38 baptisés âgés, nés à Vallet, 24 à La Chapelle-Heulin d’âge très variable, 6 à La Chapelle-Basse-Mer, 3 à la Remaudière, 2 à Monnières, 2 à Saint-Sébastien, 2 à Saint-Julien-de-Concelles, 1 à Nantes Saint Denis, 1 à Haute-Goulaine. Il est intéressant de les étudier, car ils reflètent les difficultés momentanées propres à chaque paroisse.
    Les difficultés à Vallet culminent entre octobre 1798 et mars 1799. A La Chapelle-Heulin, le recteur Marchand est présent entre 1795 et 1796 et l’est moins régulièrement en 1797 : beaucoup d’enfants ont deux ans et plus.
    Mis à part les baptisés nés à Vallet et à La Chapelle-Heulin, tous les autres enfants sont nés dans des familles ayant des attaches familiales au Loroux.

    Ainsi, en juin 1795 Denis Guillet baptise la fille de Louis Godin meunier à Sèvres en Saint-Sébastien, âgée de 23 mois. Ce Louis Godin est né au Loroux et a épousé à Pirmil en Saint-Sébastien, le 17.06.1788 la fille du meunier de Sèvres.
    Le jeune couple est installé à Sèvres avec le beau-père, mais les échanges commerciaux et familiaux entre meuniers sont maintenus.
    Le 25.08.1797, l’abbé Guillet baptise Jean-Louis Grandpoirier né à Saint-Julien-de-Concelles. Son père, Pierre-François Grandpoirier, né à Salins dans le Jura, chasseur au Bataillon de Cassel, a épousé à Nantes-Lepelletier, le 11.09.1794, Jeanne Alalinard, née à Oudon d’un père natif de Lourdoueix-Saint-Pierre près de Guéret dans la Creuse. Le couple vit à Oudon, déclare l’enfant né à Saint-Julien, mais a des attaches lorousaines, puisque le père Alalinard, couvreur, s’était installé au Loroux en 1769 et puisque Maurice Alalinard, le frère de Jeanne, y vit pendant la Révolution. Cette famille n’a rien à voir avec Saint-Julien et ne faisait qu’y transiter.

  • Le choix du prêtre ?
  • Si la présence dans le registre du Loroux de baptisés non-lorousains, âgés ou non, d’ao–t 1794 à février 1795, est liée aux difficultés des populations voisines à trouver un prêtre pendant cette période, on est tenté de conclure que leur absence par la suite correspond à l’apparition de prêtres clandestins dans ces paroisses. La date de février 1795 est celle de la pacification et de l’espoir qui va durer un peu ; le culte a repris, même s’il n’a pas laissé de traces écrites d’actes.

    Existe-t-il des actes de baptêmes et mariages dont nous n’avons aucune trace ?

    A cette hypothèse, on pourrait objecter la baisse de la pratique religieuse de ces populations après février 1795, ou la fréquentation d’un prêtre assermenté à défaut de prêtre insermenté. L’étude ci-après tente d’appréhender le comportement de ces populations privées de prêtre. Nous verrons successivement le cas de Nantes, avec prêtre assermenté, puis celui de paroisses sans prêtre assermenté.

    Ainsi, toutes les familles de Nantes-Saint-Jacques n’acceptent pas le prêtre assermenté : certaines vont aller à Saint-Julien voir René Lemesle (voir p.35), ou au Loroux comme ci-avant (voir p.23) et vraisemblablement ailleurs. Pourtant 362 enfants sont baptisés à Saint-Jacques de Nantes du 01.01.1796 au 05.06.1796 par le prêtre constitutionnel. Le délai de baptême dans les trois jours y est respecté, même pour les enfants nés hors de la paroisse. Seuls quelques baptisés ont quelques mois et même quelques années. Ce registre constitutionnel des baptêmes de Saint-Jacques est écrit sur un livre de comptes de l’Oratoire. La récupération de registres, devenus désormais inutiles, pallie l’absence de papier, qui fait défaut même à un prêtre assermenté.
    Les baptisés âgés ne sont donc pas seulement le reflet de l’absence de prêtre. Ils témoignent aussi de l’attachement des parents à un prêtre insermenté. Il y avait des paroisses qui possédaient encore un prêtre assermenté, accepté par la majorité de la population, mais rejeté par quelques familles.

  • La continuité dans la pratique
  • La pratique religieuse d’une famille est continue : si elle fait baptiser un nouveau-né et a par ailleurs un enfant de 18 mois dont le baptême nous est inconnu, c’est que le baptême de ce dernier ne nous est pas parvenu et non que l’enfant n’a pas été baptisé. Cette continuité s’observe sur les familles lorousaines reconstituées.

    Cette règle de la continuité s’est avérée au fur et à mesure que les registres clandestins du pays lorousain étaient mis sur ordinateur. Au départ, seul celui du Loroux-Bottereau avait été dépouillé, dans le cadre de l’étude de démographie historique de la période révolutionnaire. Ce registre est relativement volumineux et il est supposé complet. Il laisse cependant des lacunes inexpliquables dans certaines familles : il manque soit un mariage, soit un ou plusieurs baptêmes, dans des familles qui ont une attitude clandestine prononcée. On peut en déduire que des actes religieux ont existé ailleurs ; le registre clandestin du Loroux-Bottereau n’est pas exhaustif.
    A ce stade du dépouillement, l’hypothèse de l’existence d’un autre registre clandestin, qui aurait précédé celui qui est connu, paraît plausible. Si l’on considère la difficulté à avoir du papier, soulevée par Clair Massonnet au début du registre du Loroux, on peut admettre qu’avant ao–t 1794 les baptêmes auraient été notés sur des minutes volantes qui ont disparu. Ce préregistre n’expliquerait pas toutes les lacunes, car le dépouillement exhaustif des registres des paroisses voisines comble une grande partie des lacunes. Ils contiennent des actes qui manquaient dans les familles lorousaines. L’une de ces familles est citée au chapître « Pertes de mémoire ».

    Le registre de Saint-Julien-de-Concelles a engendré, à son tour, des lacunes, par extension du phénomène à des familles concelloises, sébastiennaises (voir p.50) ou bas-goulainaises (voir ci-après) ; d’où l’existence d’actes inconnus.
    Tous les actes clandestins ne nous sont donc pas parvenus. Chaque registre ne recouvre pas la totalité d’une paroisse, même lorsque le prêtre est solidement ancré sur place pendant la durée de la guerre civile comme au Loroux, à La Chapelle-Basse-Mer et à Saint-Julien-de-Concelles. Chaque registre complète les autres par les actes de « non-résidents » venus chercher un sacrement là où ils ont connaissance de la présence d’un prêtre à un moment donné. Opportunité et proximité comptent plus que la notion de paroisse.
    Tous ces recoupements entre registres voisins, après reconstitution des familles, montrent la continuité de la pratique religieuse ; un couple ne fait pas baptiser un enfant sans l’autre ; un couple uni pendant la guerre civile ne fait baptiser un enfant sans avoir fait bénir son union.

    Par ailleurs, la tâche était numériquement trop lourde pour certains prêtres. La somme de travail du prêtre desservant Le Loroux était considérable, puisque Denis Guillet était pratiquement seul pour un territoire d’environ 5 000 survivants, après le départ de Clair Massonnet au printemps 1795. Une grande partie des Lorousains était plus proche des paroisses voisines que de Sainte-Radegonde où il se cachait. La position excentrée de cette cachette explique partiellement le surcroît de Lorousains trouvés dans le registre de René Lemesle.

  • « Pas un prêtre de Liré à Nantes »
  • Cette petite phrase est extraite du registre de M. Robin, desservant La Chapelle-Basse-Mer, qui aimait donner des détails dans son registre. Elle fut probablement vraie dans le premier semestre 1794, puis il y eut des prêtres à Chantoceaux dans le Maine-et-Loire, entre Liré et La Chapelle-Basse-Mer (16), à Vallet, au Loroux-Bottereau, à Saint-Julien-de-Concelles, à La Remaudière. Il y en eut temporairement à La Chapelle-Heulin où M. Marchand fit quelques passages. En outre, les paroisses suivantes connurent aussi provisoirement un prêtre :

    Haute-Goulaine

    Pierre-Honoré Jaulin, né à Nantes-Saint-Donatien le 24.07.1749, est âgé de 45 ans en 1794. Il se déplace beaucoup pendant la Révolution : il est à Haute-Goulaine d’août 1795 à octobre 1797. Manquant de papier, il a l’idée d’utiliser la fin du registre de catholicité de 1746. Ce registre n’a guère attiré l’attention sur lui depuis deux siècles, car il était dans une double clandestinité grâce au stratagème utilisé par P. Jaulin. C’est en recherchant les Lorousains que je l’ai trouvé en mairie. Tous les registres clandestins ne sont pas encore identifiés ou découverts à l’heure actuelle.
    P.H. Jaulin a eu ensuite un registre en octobre 1795, conservé en mairie et assimilé à l’état civil, d’où l’oubli de l’aspect sacramentel de ces actes :

    Ce n’est qu’en fin 1795 qu’apparut l’Abbé Jaulin. Ce prêtre réfractaire, non assermenté, était un fugitif. Pourchassé par les « bleus », il se cachait de ferme en ferme, célébrant de nuit la messe dans les fermes. Il mit pourtant à jour le registre d’état civil. (17)

    L’état civil d’autres communes possède de tels registres clandestins, ainsi à Chantoceaux. La « fusion » discrète avec le document officiel est un gage de conservation dans de meilleures conditions. Peu de mairies cependant ont conscience de la présence de ce type de document.
    P. Jaulin bénit 45 couples, dont 74,2 % sont venus de loin, alors qu’il ne reste que peu de temps à Haute-Goulaine. Il est apparemment connu par ses passages à Vertou et Basse-Goulaine. Il n’y était pas vicaire et n’y est pas né ; il avait donc l’habitude de s’y cacher. Le graphique ci-après donne les origines exprimées en pourcentages rapportés aux 90 mariés.

    Les « divers » représentent 13 mariés nés à Sainte-Luce, Thouaré, Orvault, Chantenay, Nantes, Monnières, Saint- Philbert, La Haye-Fouassière, La Chapelle-Heulin, La Varenne, Drain, diocèse de Bordeaux, diocèse de Saint-Brieuc.
    Pour la plupart d’entre eux, Jaulin a reçu un certificat de l’un de ses confrères. Il est donc en relation avec eux.
    On le signale fin 1797 à Fresnais.
    Il est à Saint-Sébastien en 1800 et y rédige deux actes de mariages. Nommé à Saint-Vincent-des-Landes en 1803 puis à Pannecé en 1808, il meurt en retraite à Nantes-Saint-Nicolas le 16.04.1829. C’est le type même des prêtres itinérants ; il a d– tenir des minutes qui ne nous sont pas parvenues.

    Basse-Goulaine
    Le registre clandestin de René Lemesle montre que les Bas-Goulainais viennent moins après 1794. Ce manque de suite dans la pratique religieuse ne s’avère pas concevable et on peut supposer qu’un autre prêtre clandestin est à leur service. M. Connard y est présent grâce à la retranscription suivante :

    Le 07.09.1798 a été baptisé à Basse-Goulaine par Mr Conard prêtre catholique Jeanne-Marie née le 01.01.1798 fille de Jean Ménager et de Marie-Rose Brevet son épouse légitime…(registre clandestin de Vallet)

    Landemont
    Le registre clandestin de Vallet retranscrit des baptêmes faits par A.L. Peuriot, desservant Landemont à partir de 1798, alors âgé de 64 ans :

    Le 19.05.1798 Marie née le même jour au Bois-Benoît fille de Mathieu Babonneau et de Jeanne Sebileau a été baptisée par Mr Peuriot vice gérant de Landemont … (Acte recopié par Aubert dans le registre clandestin de Vallet)… Le 01.08.1799 Jean fils de Mathieu (idem)

    Ouvrage paru en 1990
    (C) Editions Odile HALBERT
    ISBN 2-9504443-1-8

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    Mémoire d’Avent, l’oeuvre clandestine d’un Angevin à Saint-Julien-de-Concelles 1794-1802 : René Lemesle – Avant-propos et sommaire

    L’ouvrage que j’ai publié en 1991 sur le registre de catholicité clandestin tenu par René Lemesle à Saint-Julien-de-Concelles s’est mal vendu (le mot est faible). Par contre, jugent bon de contourner mes droits d’auteur pour en faire une bouillie de base de données à leur compte. Je salue leur manque d’éthique et de respect des droits d’auteur de ceux qui oeuvrent dans mon dos !

    (C) Editions Odile HALBERT
    ISBN 2-9504443-1-8

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      MEMOIRE D’AVENT

      L’OEUVRE CLANDESTINE D’UN ANGEVIN

      RENE LEMESLE (1766-1824)

      A SAINT JULIEN DE CONCELLES de 1794 à 1802

    Odile HALBERT

    DU MêME AUTEUR
    AUX SOURCES CITOYENS ! Guide des recherches sur la vie des familles pendant la guerre civile (Editions Odile HALBERT 1990)

    Tous droits de reproduction et d’adaption réservés

    Editions Odile HALBERT

    La Loi du 11 mars 1957 n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 41, d’une part que les ®copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants-droit ou ayants-cause, est illicite¯ (alinéa 1er de l’article 40).
    Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code Pénal, en ce compris les illustrations de Nadine THOMAS.

      (C) Editions Odile HALBERT
      ISBN 2-9504443-1-8


    La liberté religieuse bafouée engendre de tous temps l’héroïsme des prêtres tout comme celui des populations. Pendant la guerre civile de la Vendée, de prêtres on oeuvré dans la clandestinité. Ils ont parfois réussi à enregister les sacrements de baptême et de mariage administrés sur des registres.
    Des traces de ces registres clandestins de catholicité subsistent parfois encore de nos jours. A travers l’un de ces registres clandestins, on découvre 2 siècles après, la vitalité religieuse en période de persécution. Cet immense hymne à la vie à travers la guerre civile et malgré elle dépasse parfois l’idée que l’on se fait généralement de cette période.
    Ces registres sont menacés de disparition. Le but de cet ouvrage est d’en sauvegarder un en attirant l’attention sur ce drrame.
    Pour les autres registres, non encore disparus, tout reste à faire, et le lecteur averti saura prendre ses responsabilités.

    Odile HALBERT Après avoir débuté comme généalogiste amateur, ellea dépouillé plusieurs registres du XVIIIe siècle au pays lorousain pour en établir les tables. Elle a ensuite entrepris la reconstitution de toutes les familles lorousaines de 1740 à 1886 dans le but de rechercher tous les survivants de la période révolutionnaire à travers toutes les sources d’Archives.
    A ce titre, elle s’est intéréssée aux registres de catholicité clandestins, et démontre la fiabilité de ces sources, la vitalité de la population qu’on y trouve, et a observé de nouveaux critères de mesure de la pratique religieuse.
    Elle publiera en 1993 l’étude de démographie-historique du Loroux-Bottereau. D’ores et déjà les survivants sont suffisamment nombreux pour infirmer les données connues à ce jour. Le nombre des victimes lorousaines est inférieur à 1000.

  • AVANT-PROPOS
  • « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public » (Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, 1789, Article 10)
    « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de manifester sa religion ou sa conviction, seul ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte ou l’accomplissement des rites » (Déclaration universelle des droits de l’homme 1948, article XVIII)

    La France vient de commémorer le bicentenaire de la Révolution française. Elle a officiellement ignoré et rejeté une partie des Français : ceux que la guerre civile a divisés, déchirés. Quels mauvais citoyens étaient donc ceux qui n’ont pas le droit d’être appelés Français ?
    – Des tarés ! disent les bons Français, en expliquant la guerre civile de la Vendée par un retard mental des populations.
    Etaient-ils moins intelligents que les autres, moins soucieux de solidarité ou de fraternité que les autres, moins capables de patriotisme que les autres ? Etaient-ils ces arriérés mentaux, ces caricatures que certains prétendent ?
    Ils se sont battus pour leur Dieu et le Roi. Grande tare mentale en vérité !
    J’ai personnellement la chance d’avoir des ancêtres des deux cités : les bons Français et les autres, les Bleus et les Blancs. J’appartiens à ces Français de 1989 qui n’ont honte d’aucun de leurs ancêtres et qui les aiment chacun autant.
    La commémoration de la Révolution en 1989 n’était qu’un hymne à la non-mémoire.
    Depuis plusieurs années j’étudie la démographie historique d’une population de ces mauvais Français, les Lorousains. Le Loroux-Bottereau est situé à 20 km à l’est de Nantes, sur le territoire de la Vendée militaire. Toutes les familles lorousaines sont reconstituées à travers une multitude de sources disponibles, y compris dans les paroisses voisines. Cette étude, commencée en 1985, et dont la parution est prévue en 1993, piste plus de 12 000 Lorousains vivants en 1789, survenus et expatriés inclus, et environ 6 000 résidents.
    Tureau prétendait en avoir tué 2 500. Il fut écrit sous le socle de la statue de Louis XVI, lors de sa restauration en 1942, qu’ils étaient 4 500 victimes. Le Souvenir Vendéen les estime à 1 500 dans son Guide historique et touristique de la Vendée militaire (Editions du Choletais, 1984). Les survivants dejà retrouvés à ce jour infirment les trois chiffres ci-dessus. Il y a moins de 1 000 victimes.
    La généalogie a remis une certaine forme de souvenir familial à la mode. Celui-ci prend sa source dès l’année 1794, date à laquelle la tradition orale des évènements de la Révolution est née, et s’est développée dans dans les familles, s’enflant au fur et à mesure que le besoin d’honneur se faisait sentir, que des oreilles complaisantes se tendaient. Elle a précédé le souvenir collectif, dont le processus est connu par les travaux de Jean-Clément Martin. Immédiatement après les exécutions et massacres, lors des premières veillées, entre voisins dans les hameaux, on a raconté, raconté… ; on a aussi transposé, déformé !
    Combien de traditions familiales sont vraies ? Le recoupement des sources permet d’en confirmer, quelquefois d’en corriger, parfois d’en infirmer.

    Seule une source se révèle fiable à plus de 99 %, alors que certaines autres ne le sont pas même à 50 %. Mais cette source est du domaine des archives privées et n’est pas protégée par une copie microfilmée ou par un dépôt aux archives. Elle s’amenuise au fil des années, bref, elle est en voie de disparition. Tout s’en mêle : emprunts que l’on a oublié de rendre, fermetures de beaucoup de lieux qui les renferment ayant entraîné leur destruction par le feu ou la benne à ordures, méconnaisance des détenteurs actuels de ce patrimoine etc…
    Cette source, constituée de registres de catholicité des prêtres insermentés clandestins, ou, de minutes de leurs actes, est en outre le complément indispensable d’un état civil parsemé de lacunes ou d’erreurs en région de guerre civile. Ces documents sont plus fiables que d’autres : on ne mentait pas à Dieu et ces prêtres savaient prendre en compte la fragilité de la mémoire humaine.
    Pour attirer l’attention sur ces registres clandestins de la fin du XVIIIe siècle, je tente, par le présent ouvrage, d’en sauvegarder un en l’imprimant et en illustrant son intérêt. Je l’ai choisi peu connu, assez volumineux, mais non par hasard : il se trouve dans une paroisse voisine du Loroux-Bottereau, celle de Saint-Julien-de-Concelles.
    Les connaissances, que j’ai acquises sur une paroisse voisine du Loroux, profiteront aux curieux et aux chercheurs, tandis que j’espère sensibiliser historiens, généalogistes, curés, et maires, à la richesse de leur patrimoine écrit. Puissent-ils entendre cet appel que je leur lance !
    Des historiens conscients du problème se sont entre-temps émus. Marius Faugeras, spécialiste du diocèse de Nantes pour la première moitié du XIXème siècle, lance aussi un appel solennel intitulé :
    « Pitié pour les archives paroissiales ».
    Il constate, comme moi, que tout disparaît dans les cures : registres de catholicité, livres de paroisse, cahiers de fabrique etc… M. Faugeras parle de la Loire-Atlantique ; le drame est plus avancé dans des départements voisins : dans les cures, tout ce qui est antérieur à 1860 a été détruit . Un véritable travail d’iconoclastes est déjà fait et malheureusement se poursuit. Il faut réagir vite pour que ce qui peut être sauvé le soit. Il faut sensibiliser les responsables pour assurer la pérennité de ces documents en péril.
    A l’heure où ces lignes paraissent, cet appel à la sauvegarde commence à être entendu. Quelques bonnes volontés se sont manifestées, déjà un mouvement est né.

    Ce travail n’aurait pu voir le jour sans le soutien moral de quelques généalogistes passionnés d’histoire, et soucieux comme moi, de préserver les sources sur l’histoire des familles pendant la guerre civile.
    Michelle Friou a effectué une partie des vérifications sur place, tandis que Louis Bossard précisait quelques détails historiques et que beaucoup relisaient.
    Qu’ils en soient tous remerciés.

    Nantes, le 25.12.1990

    L’étude, qui accompagne la présente copie de sauvegarde du registre, illustre la pratique religieuse et les manifestations de la vie par opposition à celles de la mort, trop souvent mise en avant. Elle n’est pas une étude de démographie-historique.
    Seul Le Loroux-Bottereau est en cours d’étude de démographie.

    SOMMAIRE

  • Chapitre 1er – DE L’ANJOU A SAINT-JULIEN-DE-CONCELLES
  • Neuville et Grez
    Vern-d’Anjou
    Chemazé
    Vergonnes
    La longue marche
    Le ministère clandestin
    René Lemesle oublié

  • chapitre II – DANS LE SILENCE DES CLOCHERS
  • Dans le silence des clochers
    L’attente concelloise
    Les non-Lorousains baptisés au Loroux
    Le choix du prêtre ?
    La continuité dans la pratique
    « Pas un prêtre de Liré à Nantes »
    Haute-Goulaine
    Basse-Goulaine
    Landemont

  • chapitre III – L’OEUVRE DE RENE LEMESLE
  • Importance du baptême clandestin
    Activité de René Lemesle comparée à M. Robin
    Activité concelloise prérévolutionnaire
    Le courage des foules

  • chapitre IV – LA VIE
  • Le baptême prérévolutionnaire et postrévolutionnaire
    Le délai de baptême dans la clandestinité
    Mode d’expression du délai de baptême
    Chercher le prêtre
    Les baptêmes clandestins
    Loroux-Bottereau
    Basse-Goulaine
    Saint-Sébastien-sur-Loire
    Venus par la Loire
    Nombre de naissance par an
    Enfant de l’impossible
    Prénoms

  • chapitre V – LA FÊTE
  • La fête prérévolutionnaire
    La fête clandestine
    Rythme hebdomadaire des mariages clandestins
    Saisonnalité des mariages clandestins
    Rythme annuel des mariages clandestins
    Pâques avant les Rameaux
    Fille ou fils de « feux »
    Veuf et veuve
    Fille ou fils de « feux »
    Mémoire d’Avent

  • chapitre VI – L’ENREGISTREMENT CIVIL
  • Ryhtme hebdomadaire du mariage civil
    Le délai d’enregistrement
    L’enregistrement civil des mariages
    Saint-Sébastien-sur-Loire
    Basse Goulaine
    Le mariage civil seulement
    L’enregistrement

  • chapitre VII – LA MORT
  • La mort prévolutionnaire
    La mort clandestine
    Victimes de la guerre civile
    Les sépultures notées par René Lemesle
    Jugements
    Rennes
    Le Mans

  • Chapitre VIII CONCELLOIS OU NON
  • Les 554 hommes Concellois devenus pères de 1794 à 1902
    Les Concellois réfugiés au loin
    Rennes
    Orléans
    Les Lorousains du registre clandestin de René Lemesle

  • Chapitre IX LES RESEAUX CONCELLOIS
  • La confrérie du Rosaire
    Le heurt entre deux réseaux
    Les liens personnels

  • Chapitre X PERTES DE MEMOIRE
  • La mémoire des noces
    La tradition orale
    Perrine Giraud veuve de Laurent Dagondeau
    René Hamon
    Julien Courgeau
    La fiabilité des documents

  • Chapitre XI MORTS VIOLENTES DANS L’ETAT CIVIL
  • Morts de 1793 à 1794 déclarés à Saint-Julien
    Liste des mortes violentes de l’état civil déclarées en 1797 et 1798

  • Chapitre XII COPIE INTEGRALE DU REGISTRE
  • ANNEXES : JUGEMENTS
  • BIBLIOGRAHIE
  • Toutes les cotes données au cours de cette étude par un chiffre, se réfèrent aux ouvrages ci-dessous :

    1 – ANGOT A. Abbé, « Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne », 1902 tome 1 p 628

    2 – PORT Célestin, « Dictionnaire historique géograhique et biograhique de Maine et Loire », 1878 tome 3 p 688

    3 – ANGOT A. idem, tome 4 p 202

    4 – RACINEUX Alain, « A travers l’histoire au pays de Pouancé », Mayenne 1983 p 95

    5 – de TERNAY Guy, « Vern d’Anjou », Mairie de Vern 1973 p 28

    6 – de La ROCHEJAQUELEIN M.L. Marquise, « Mémoires » Edition présentée par André Sarazin, 1988 p 280

    7 – AD49-8L31

    8 – PETARD R.P.,1898, »Saint Julien de Concelles : histoire d’une paroisse bretonne avant et depuis 1789″

    9 – LUSSON-HOUDEMON P. « La vie sacramentelle des fidèles dans l’Ouest à travers les registres clandestins » in Pratiques religieuses dans l’Europe révolutionnaire » Actes du Colloque de Chantilly 27-29.11.1986

    10 – GOURLET Pierre-Michel « Révolution Vendée Chouannerie : mémoires inédits 1789-1824 » 1989

    11 – HALBERT Odile « Un prêtre selon leurs convictions : Massonnet au secours des lorousains 1794-1795 » Bull. C.G.O. 1985,46,242-248

    12 – HALBERT Odile « Louis Bureau, dit Sanssoucy 1640-1711 », Bull. C.G.O. 1985,43,105-108 (AD44 ou CGO)

    13 – HALBERT Odile « Table des baptêmes, mariages et sépultures du registre clandestin de Haute Goulaine » (AC)

    14 – C.G.O. « Tables des mariages de St Julien de Concelles 1672-1802 » (AD44)

    15 – COUSIN Bernard « Prêtres et la‹cs : les sacrements dans la clandestinité (Avignon 1793-1801) in Pratiques religieuses dans l’Europe révolutionnaire » Actes du Colloque de Chantilly 27-29.11.1986, p194

    16 – HALBERT Odile « La recherche clandestine des sacrements en pays lorousain 1794-1800 » Bulletin de la Société archéologique et historique de Nantes et Loire-Atlantique, 1990,125, 125-146

    17 – GUIBERT Abbé « Les colonnes infernales » dans la bulletin paroissial, prebytère du Loroux-Bottereau, début XXème siècle

    18 – HALBERT Odile « Aux Sources Citoyens : Guide des recherches sur la vie des familles pendant la guerre civile », 1990

    19 – THOMé Jacques « Douceur angevine ? naŒtre, vivre et mourir à Avrillé 1532-1980 » 1986

    20 – DURAND Yves « Vivre au pays au XVIIIème siècle » 1984

    21 – MARTIN Jean-Clément « La Vendée et la France » 1987

    22 – MARTIN Jean-Clément « Une guerre interminable » 1985

    23 – Rituale Nannetense, 1776 (Joseph Vatar éditeur)

    25 – KERVAREC Michel « Rezé pendant la révolution et l’empire » 1982

    24 – DURAND R. et Coll. « Du village à la cité jardin : Saint-Sébastien sur Loire depuis ses origines », 1986

    26 – JARNOUX A. « Vertou, 15 siècles d’histoire », presbytère de Vertou, 1986

    27 – JAULIN « Registre de catholicité clandestin de Haute-Goulaine » (à paraŒtre aux AC de Haute goulaine)

    28 – Registre de catholicité clandestin de Carquefou

    29 – Registre de catholicité clandestin de la Chapelle Basse Mer

    30 – TIGIER H. « le Jugement des chouans par les commissions militaires d’Ille et
    Vilaine 1793 » tables des accusés et témoins, 1989.

    31 – CHARDON H. « les Vendéens dans la Sarthe » la révolution dans le Maine, 1927, tome III (31)

    32 – FAUVY J. « D’o— venaient les vendées du Mans, table informatique 1990″(32)

    33 – Association des parents d’élèves de l’Ecole Publique de Grez-Neuville « Grez-Neuville à l’époque de la révolution 1789-1799 », 1989

    35 – Mairie de Haute Goulaine, « Haute Goulaine hier, aujourd’hui, demain », 1989

    36 – BERTRAND R. « Haute Goulaine », 1987

    39 – HENRY L. « Techniques d’analyse en démographie historique », 1980

    40 – BERTAUD J.P. « La vie quotidienne en France au temps de la révolution 1789-1795 », 1983

    41 – LAUNAY M. « Le diocèse de Nantes sous le second empire », 2 tomes, 1982

    42 – CHATELLIER L. « Vie associative et confréries, rapport au Colloque « Pratiques religieuses dans l’Europe révolutionnaire » Actes du Colloque de Chantilly 27-29.11.1986, p521

    43 – MOULINET D. « Etude de deux registres de confréries en Bourbonnais à l’époque révolutionnaire », in Pratiques religieuses dans l’Europe révolutionnaire » Actes du Colloque de Chantilly 27-29.11.1986, p564

    44 – MONTAGNES B. « La reconstitution de la confrérie du Rosaire après la Révolution », in « Pratiques religieuses dans l’Europe révolutionnaire » Actes du Colloque de Chantilly 27-29.11.1986, p564

    45 – Archives Municipales de Rennes, série I

    46 – Archives Municipales d’Orléans, série I

    47 – LEBRUN F. « Les hommes et la mort en Anjou au x XVIIe et XVIIIe siècles », 1975

    51 – PINSON F.J. « Dictionnaire des lieux habités de Loire Inférieure », 1822 (AD44)


    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Discussion autorisée sur ce blog.

      Si vous souhaitez discuter de cet ouvrage, merci de le faire ici et non sur d’autres forums ou blogs. Merci d’avoir un peu de respect pour mon travail, car lorsque vous discutez ailleurs (c’est à dire dans mon dos) vous faîtes tourner les détenteurs des autres blogs ou forums.

    Saint Maurille, honoré le 13 septembre

    Les fouilles archéologiques préventives de la place du Ralliement à Angers, en vue du futur tramway, ont permis des découvertes exceptionnelles.
    Et la télé avant-hier d’ajouter que parmi les sarcophages découvers se trouvaient sans doute celui de saint Maurille. Décidément, le saint aura toujours suscité le merveilleux et les légendes, même à la télé en 2008 !

    Voici sa vie, assez remplie de légendres tant cette époque manque de documents authentiques. Je me suis inspirée, en partie, de l’ouvrage de Jacques Levron, Les Saints du Pays Angevin, Arthaud, 1943

    Maurille naît vers 335 à Milan dans une famille chrétienne, d’un père gouverneur de la Gaule transalpine. Saint-Martin de Tours, venu à Milan, l’enthousiasme au point qu’il n’hésite pas à le rejoindre à Tours.
    Après 2 années de formation, il reçoit les ordres sacrés et est envoyé en Anjou.
    Abbé de Chalonnes, il doit affronter les cultes païens encore existants, prêchant la vraie religion, et même guérissant les malades, enfin du moins guérit leur âme.
    A cette époque, la succession d’un évêque se faisait par acclamation du peuple, or, Prosper, évêque d’Angers vint à mourir. L’évêque de Tours fait alors acclamer Maurille, qui doit alors abandonner son monastère pour répondre à cet appel des fidèles.
    Mais les prodiges continuent, jusqu’à ce qu’une femme stérile, lui ayant demandé conseil, et ayant obtenu la grâce d’enfanter, lui amena son enfant à baptiser dans la cathédrale par un temps glacial. Hélas, l’enfant mourut avant d’avoir reçu le baptême, et Maurille, se croyant alors fautif et incapable d’accomplir sa mission, se démit de ses fonctions, quitta l’Anjou et serait même parti en Angleterre, à ce que l’on croit. Il y aurait travaillé comme jardinier dans un monastère.
    Mais les Angevins restaient inconsolables de son départ. Ils croyaient même que si Maurille ne revenait pas leur cité serait détruite. Ayant eu connaissance du lieu de sa retraite, sans doute par un de ses innombrables pélerins, ils envoyèrent une délégation en Angleterre, mais Maurille ne voulut rien entendre.
    Pourtant, il eut un songe la nuit suivante, et un ange lui serait apparu annonçant

    qu’à l’enfant, il rendrait la vie

    Maurille rentra à Angers, s’agenouilla devant la tombe de l’enfant pour prier. La légendre poursuit :

    Sitôt que l’oraison faite
    Fut, et Maurille se ressort
    Lors l’enfant se lève de mort
    Visiblement et devant nous…

    Cette légende, dite de saint René, car « né deux fois », persistera durant des siècles… Il est vrai que dans ces temps, les documents font souvent défaut pour établir la vérité.
    Poursuivant ses miracles, Maurille affronte bientôt des réunions païennes près de Rochefort. Chassant des mégères païennes du rocher de leur culte, il y fonde une dévotion à la Vierge : Notre-Dame du Marillais.
    On dit même que les Angevins lui doivent la fête du 8 septembre, fête de la Nativité de Notre-Dame, plus connue sous le nom de Notre Dame Angevine. Outre les pélerinages et les fêtes, la date fut si importante en Anjou qu’on avait fait un terme pour les baux !
    Est-ce Maurille lui-même qui donna ce nom de Notre Dame Angevine, nul ne le sait, certains le disent ?
    Vers 426, alors âgé de 90 ans, il meurt, ayant demandé à être inhumé dans une crypte au milieu du cimetière de Saint-Pierre, qu’il avait eu soin de faire creuser pour lui.
    Naturellement, le lieu devint bientôt un lieu de miracles !
    Puis, dès le haut moyen âge, son corps est porté dans l’église bâtie en son honneur. Cependant, sous Charlemagne, il est transféré dans la cathédrale. Puis, au 13e siècle l’évêque Guillaume de Beaumont fait confectionner une chasse et Maurille y est déposé solemnellement le 16 août 1239.
    Deux siècles plus tard, cette chasse fut jugée insuffisante par les chanoines, et ayant reçu l’accord du roi René, ils firent exécuter par Pierre de Bourges, orfèvre, une statue en or du saint, qui fut placée devant la châsse en 1473., où elle restera jusqu’au 18e siècle, largement décrite par les chroniqueurs.
    La Révolution survenue, la châsse détériorée et les ossements dispersés !
    Deux vitraux du 13e siècle, dans le chœur, des tapisseries, et une cloche, gardent le souvenir de saint Maurille à la cathédrale. Malheureusement restauré en 1858, l’un des vitraux est désormais mélangé à des scènes de la vie de saint Marin, tandis que le second le montre mettant en fuite le démon à Chalonnes.
    La tapisserie, commandée en 1460 par les chanoines, est désormais incomplète, car après avoir disparu à la Révolution, seul un fragment fut retrouvé puis restauré. On y voit deux tableaux, sur l’un il bêche, sur l’autre il présente au roi d’Angleterre un plat de fruits. Cette image de Maurille à la cour d’Angleterre est pour le moins surprenante, car ce n’est certes pas là qu’il aurait établie sa retraite.
    La seconde tapisserie, exécutée vers 1616, sans doute par des tapissiers d’Aubusson et de Felletin, de passage, comporte 4 tableaux, dont l’un consacré à la destruction du temple de Chalonnes.
    L’église qui lui fut dédiée a disparu à la Révolution, mais une rue rappelle son emplacement.
    Chalonnes de son côté a gardé la mémoire de saint Maurille.

    Nous connaissons la paroisse saint Maurille pour avoir recherché dans ses registres paroissiaux. C’est donc un nom bien familier à travers ces registres, aux chercheurs.

    C’est sans doute sur ce point que la découverte archélogique faite en 2008 place du Ralliement, apporte un élément nouveau. Cependant les sarcophages, qu’à la télé avant hier on disait ni plus ni moins renfermer sans doute saint Maurille, ne le contiennent très probablement pas ! Il avait été mieux honoré au fil des siècles !

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    Saint René Goupil, honoré au Canada le 29 septembre

    Nous honorons les René le 19 octobre, mais René Goupil, massacré par les Iroquois en 1642, est honoré le 29 septembre au Canada.

  • Lieu de naissance : l’Oucheraie en Saint-Martin-du-Bois
  • Saint-Martin-du-Bois est située dans la province d’Anjou, France – aujourd’hui Maine-et-Loire.
    L’Oucheraie est une ancienne maison noble avec closerie, qui relevait de Bouillé-Théval (Monguillon). En est sieur Etienne des Rues en 1548, Guyonne Richardeau veuve de Vincent Crespin, en 1575, Hippolyte Goupil en 1620, Pierre Cordier mari de Marie Goupil en 1678, Louis Recoquillé, maître chirurgien à Château-Gontier, 1729, fils de Perrine Goupil. (Selon C. Port, 1ère édition)


    L’Oucheraie (carte de Cassini, sur laquelle elle est orthographiée Loncherais, au milieu, un peu à droite, image cliquable)

    Sur la page Web consacrée à Saint René Goupil il y a une photo de ferme ancienne. Mais, l’Oucheraie comportait sans doute autrefois un logis, comme c’est le cas dans les maisons nobles et l’autre pour le closier. Le chirurgien demeurait dans le logis, disparu de nos jours, et non dans le logement du closier qui est photographié car subsistant de nos jour. Je reconnais que les M.H. disent aussi que la maison actuelle était celle de René Goupil, mais j’émets des doutes, car elle ne correspond pas au train de vie habituel d’un chirurgien de l’époque ; en outre le chirurgien de travaillait pas en closier donc devait avoir un closier près de lui.

  • Une lignée de chirurgiens
  • Les Goupil sont chirurgiens de père en fils. Voici un acte plus tardif, sur lequel néanmoins on trouve le métier.
    Pierre Cordier, détenteur de l’Oucheraie en 1678 (cf ci-dessus), est chirurgien sur son mariage en 1654 à Saint-Martin-du-Bois, le 3 novembre 1654, avec Marie Goupil. L’Oucheraie lui vient donc de sa femme, fille de Pierre sieur de Loucheraie, petite fille sans doute d’Hyppolite.

  • Naissance le 15 mai 1608
  • Le quinziesme jour de may l’an six cens huict
    fut baptizé René filz de Hypolite Goupil et de Luce Provost parrain
    René Aulbert Marie Bodein femme du recepveur
    de la Mothe d’Orvaulx marraine.
    L’acte est déjà sur Internet sur une page consacrée à Saint René Goupil, mais mes commentaires diffèrent.
    Ses parents eurent aussi :

      Claude, né le 29 mai 1607 filleul de Gilles Gasneau et de damoiselle Marie de Guynefolle
      Agathe, née le 17 décembre 1609 filleule de Jehan Thibault et de Agathe Seureau
  • Les Jésuites à La Flèche
  • En 1603, Henri IV autorise le retour en France des Jésuites, expulsés en 1594 par le Parlement. Depuis leur départ, la noblesse et la bourgeoisie devaient envoyer parfois leurs enfants à l’étranger, faute de collèges. L’enseignement secondaire est donc au plus mal, et les Jésuites seuls capables de le prendre en charge.
    Henri IV, prudent, leur fixe les villes où ils vont créer de nouveaux collèges, leur interdit d’acquérir aucun immeuble, recueillir aucune succession ni donation. Mais ils ne les laissent pas les mains vides, et dote les collèges autorisés d’un patrimoine consistant.
    Ainsi, il les installe à La Flèche, dans le Château Neuf de sa grand mère, Françoise d’Alençon, qui restera le noyau historique des batiments d’enseignement du collège. Et, il ajoute quelques fleurons du bénéfice ecclésiastique local. Entre autres, le 15.1.1618, l’abbé du Mélinais doit partager avec les Jésuites, en leur cédant le prieuré de la Jaillette, qui est alors annexé au Collège royal de La Flèche, avec quelques autres prieurés.

  • Les fils de chirurgien au collège de La Flèche
  • Sans avoir la preuve formelle que René Goupil fit ses études à La Flèche, on peut le supposer car j’ai déjà rencontré des fils de chirurgiens envoyés à La Flèche, ainsi les Charil, longue lignée de chirurgiens au Pertre, aux confins de la Bretagne, l’Anjou et le Maine.
    Ceci est d’autant plus vraisemblable que les « petits collèges » angevins, n’ont pas grand chose à voir avec un collège, et le terme prête à confusion. Ce ne sont que de petites écoles enseignant des rudiements, et au mieux le latin, pour quelques élèves seulement. Ce sont alors :

      Segré, fondé en 1595 par Jean Chardon, prêtre
      Grez-Neuville fondé en 1592
      Champigné en 1631 par Mathurin Rainfray, prêtre
      Martigné fondé en 1610 par Jacques Bordillon prêtre
  • Les biens du collège de La Flèche à Saint-Martin-du-Bois
  • Le temporel du prieuré de la Jaillette est riche de métairies et closeries sur de nombreuses paroisses, entres autres à Saint-Martin-du-Bois il tient la Bouserazière, la Grande Chesnais, le Petit Coudray, la Vauvelle. D’ailleurs, la Jaillette voisine Saint-Martin-du-Bois
    Le prieuré est alors tenu à ferme avec obligation du service divin. C’est une très grosse ferme, qui rapporte plus de la valeur d’achat d’une métairie par an ! (j’ai bien dit valeur d’achat, c’est dire l’importance du revenu)
    En 1541, cet important temporel est affermé par l’Abbaye du Mélinais, à Mathurin Loyau marchand, demeurant à St Martin-du-Bois, et à Missire Guillaume Loyau, prêtre, son frère
    En 1575 bail à ferme à Corbon Chardon, greffier de la chatelennie de Segré et Charles Basourdy marchand (sans doute son gendre, sinon son beau-frère), qui demeurent à la Jaillette
    En 1621 les Jésuites l’afferment à Michel Basourdy, prêtre, fils de Charles et de Renée Chardon. Après son décès, sa mère doit tenir en 1629 les assises et rendre compte aux Jésuites
    En 1629 Renée Chardon reprend les comptes de son fils Michel Basourdy, décédé
    En 1631 Etienne Bienvenu, notaire etc…

  • Les visites de Jésuites à La Jaillette
  • Le bail comporte une clause de visite des Jésuites. Ce type de clause n’est pas rare dans des baux à ferme : le bailleur se réservait un droit de visite plusieurs jours par an : le preneur devait le loger dans le logis le plus noble, le nourrir et bien entendu les chevaux aussi.
    Les Jésuites venaient donc à La Jaillette. Cette église, fillette de Louvaines, était très fréquentée, et les sermons étaient sans d’un bon niveau, et les appels en faveur des oeuvres des Jésuites, en particulier leurs projets en Nouvelle-France, devaient y être fréquents.

  • Les Jésuites et la Nouvelle-France
  • En 1625, les Jésuites s’installent au Canada (Nouvelle-France), et créent en 1632 le poste de Sainte-Marie-aux-Hurons, point de ralliement des autochnones qui participaient au commerce des fourrures.
    Au péril de leur vie, ils visitent la majorité des tribus établies aux environs des Grands Lacs.

  • René Goupil en Nouvelle-France
  • On trouve sa trace à Paris, entrant en 1639 chez les Jésuites, mais sa surdité le met à l’écart. Puis, voyez René Goupil, sa vie en Nouvelle-France (je suis incompétente pour ajouter quoi que ce soit)

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    Saint Bomer aliàs Bommer, Baumez,

    Saint Bomer répond à une question de Marie-Laure.

    L’immense majorité des saints ont d’abord eu un nom latin, puis on a francisé, et fait de même dans d’autres pays voisins. Cette étape vers la langue française fut parfois délicate, ainsi certains saints ont eu plusieurs traductions françaises de leur nom latin (je vous en citerai plus tard). Puis, parfois, les Français ont altéré au fil du temps certains noms… Ainsi, de nos jours, il est parfois difficile de retrouver certains.

    Celui qui nous intéresse ce jour, était un saint local (Maine et Perche) et son nom a subi de multiples variations.

    Saint Baumet, Baudomirus, confesseur, particulièrement honoré dans le Perche, le 3 novembre. (Beleze)

    J’ignore pour quelle raison on trouve sur Internet Saint Baumar Profès de l’abbaye de Tulle, il choisit la solitude d’un ermitage près de Chaumeil en Corrèze. Le profès est le religieux qui a émis profession. Avant cela, il est novice. 4 novembre, Fête Locale
    J’avoue qu’il est curieux de trouver le 3 novembre et le 4 novembre, les deux noms aussi proches mais Tulle n’est pas dans le Maine et Perche !

    Voici les noms de lieux trouvés :

      Saint-Bomer, commune de Cossé-le-Vivien :

    Rien dans le dictionnaire de la Mayenne de l’Abbé Angot

      Commune de Saint-Bommer

    Selon Le Paige, Dict. du Maine, 1895 (j’ai seulement modernisé les distances, un peu, pour la compréhension) : Saint-Bommer, bourg et paroisse de l’archidiaconné de Montfort, dans le doyenné de la Ferté, élection de Château-du-Loir, à l’E.N.E. par E. du Mans, dont il est éloigné de 11 lieues.
    Pour s’y rendre, il faut aller à Villaine-la-Gonais, 4,25 lieues ; Saussé, 3,75 lieues ; Le Mans, 3,25 lieues.
    Il y a de Saint-Bommer à Auton 1,25 lieues : La Ferté, 3 lieues ; Montmirail, 2,5 lieues ; Le Teil, 2,75 lieues, Nogent-le-Rotrou, 1,75 lieues ; Saint-Ulphace, 0,75 lieues ; Ceton, 0,75 lieues ; Teligny, 0,75 lieues ; le Chartain, 0,50 lieues.
    La cure, estimée 600 livres, est à la présentation de l’abbé de Lonlai. Il y a 250 communiants.
    Il y a à Saint-Bommer la chapelle de Saint-Léger, estimée 100 livres.
    Saint-Bommer est au milieu de 3 ruisseaux, qui forment les sources de la rivière de Braie.
    Le sol produit du froment, de l’orge et de l’avoine ; il y a des montagnes, des bois et des landes.
    La seigneurie de paroisse appartient à Mr de Meslai.
    saint Bommer s’établit dans le Maine, où est à présent la paroisse dont nous parlons, sous le pontificat de saint Innocent, huitième évêque du Mans ; ce saint prélat le députa, pour quelques affaires importantes qui regardaient la religion et l’utilité de son diocèse, vers le roi Clotaire premier, qu’il guérit d’une maladie qui le mettoit en danger de sa vie, ce prince lui accorda ce qu’il demandoit de la part de son évêque, et le combla de présents qu’il employa à la construction d’une église dans le lieu de sa solitude ; après sa mort son corps fut inhumé dans cette église, et y a demeuré jusqu’au temps des guerres des normands, qu’il fut transporté à Senlis, où il est encore à présent dans l’église de saint Fraimbault, et à l’exception de l’os coronal, des deux pariétaux et de l’etmoïde qui se sont trouvés dans son tombeau lorsqu’on en fit l’ouverture dans le dernier siècle. (Courvaisier, p. 129). Bondonnet dit, page 161, que ce fut vers le roi Childebert que saint Innocent députa saint Bommer.

      Commune de Saint-Bomer-les-Forges)

    Saint-Bommer, bourg et paroisse de l’archidiaconné de Passais, dans le doyenné de Passais en Normandie, généralité d’Alençon, au N.N.O. du Mans, dont il est éloigné de 20,25 lieues.
    Pour s’y rendre, il faut aller à Juvigné, 3 lieues ; La Chapelle-Moche, 0,50 lieue, Saint-Julien-du-Terroux, 1,5 lieues ; Javron, 2 lieues ; Crannes-sur-Fraubai, 1,25 lieues ; Bourg d’Averton, 1,5 lieues ; Saint-Aubin-du-Désert 0,75 lieues ; Pezé, 3,25 lieues ; Neuville-la-Lais, 1,5 lieues ; Argné, 3 lieues ; Le Mans, 2 lieues.
    Il y a de Saint-Bommer à Domfront, 1 lieue ; Lombai, 1,25 lieues ; La Ferté-Macé, 4 lieues ; Ceaulcé, 3,5 lieues ; Passais, 4 lieues ; Champsegré, 1,5 lieues ; Dompierre, 1,25 lieues ; Banvou, 1,25 lieues ; La Haute-Chapelle, 1 lieue ; la Normandie, 1 lieue.
    La cure, estimée 7 à 800 livres, est à la présentation de l’abbé de Lonlai. Il y a 1 200 communiants.
    La seigneurie de paroisse, suivant un mémoire qui m’a été fourni, est annexée à l’abbaye de Lonlai ; suivant d’autres il paraît qu’elle l’est à la terre de Jumilli ; je trouve dans ces mémoires que les seigneurs de Jumilli prennent la qualité de seigneurs de Saint-Bommer.
    La paroisse de Saint-Bommer a donné son nom à une ancienne famille qui est éteinte. René de Saint-Bommer épousa Renée de Royers de la Brisolière, fille de Charles ; elle se maria en secondes noces, en 1587, à Hercule des Vaux, à qui elle donna la terre de Sainte-Jame-le-Robert.
    Le fief de Jumilli, dans la paroisse de Saint-Bommer, a donné le nom à une ancienne famille éteinte depuis longtemps…

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    saint Fiacre, honoré le 30 août

    La biographie qui suit est extraite de l’Encyclopédie de Migne, tome de l’hagiographie des saints, abbé Pétin, tome 2

    Fiacrus, anachorète, né vers le commencement du 6e siècle d’une illustre famille d’Irlande, et fut placé dans sa jeunesse sous la conduite d’un évêque des îles occidentales, qui l’éleva dans les sciences et la piété. Plein de mépris pour le monde et pour les avantages temporels qu’il pouvait s’y procurer, il quitta sa patrie à la fleur de l’âge, et accompagné de quelques jeunes gens, qui comme lui voulainet se consacrer au service de Dieu, il vint en France, et, arrivé dans le diocèse de Meaux, où la réputation de saint Faron l’avait attiré, il obtint du saint évêque une solitude dans la forêt de Breuil, qui était sa propriété. Fiacre, après avoir défriché un coin de terre, s’y construisit une cellule avec un oratoire en l’honneur de Marie ; il se fit aussi un petit jardin qu’il cultivait lui-même. Continuellement livré à l’exercive de la contemplation ou de la prière, auquel il joignait le travail des mains, il pratiquait dans toute sa rigueur la vie érimitique, et partageait avec les indifents le fruit de son travail. Comme on venait le consulter de loin, il fit bâtir près de sa cellule un hôpital pour les étrangers, les pauvres, et surtout les malades, qu’il servait lui-même et auxquels il rendait souvent la santé par ses prières. L’entrée de son ermitage était interdite aux femmes ; cette règle, qu’il tenait des moines irlandais, il l’observa inviolablement toute sa vie, à l’exemple de saint Colomban, et c’est encore par respect pour sa mémoire que les femmes n’entrent pas encore aujourd’hui dans le lieu où il demeurait à Breuil, ni dans la chapelle où il fut enterré. Il fut visité par un seigneur, dont il était parent, nommé Chilain ou Kilain, qui revenait de faire le pèlerinage de Rome, et qui resta quelque temps avec lui. Ce fut par le conseil de saint Fiacre qu’il prâcha l’Evangile dans le diocèse de Meaux et dans les diocèses voisins, sous l’autorité des évêques, et ses prédications produisirent des fruits admirables, surtout dans le diocèse d’Arras, où sa mémoire est encore en grande vénération. Saint Fiacre avait une sœur nommé Syra, qui mourut dans le diocèse de Meaux, où elle est honorée comme vierge. Il lui écrivit de temps en temps, et quelques auteurs font mention d’une lettre dans laquelle il lui traçait des règles de conduite. On dit aussi que des ambassadeurs d’Ecosse vinrent le trouver dans son désert pour lui offrir le couronne auquel sa naissance lui donnait droit, comme étant le fils aîné du roi qui venait de mourir, et que le saint répondit qu’il avait renoncé à toutes les grandeurs du monde pour s’assurer un bonheur éternel ; mais cette particularité n’est pas certaine, non plus que son origine royale, d’autant plus que l’Irlande passe pour avoir été sa patrie. Il mourut le 30 aoput 670, et fut enterré dans son oratoire.Les moins de Saint-Fraon y placèrent 2 ou 3 prêtres pour desservir la chapelle et assister les pèlerins ; dans la suite ils y fondèrent un prieuré dépendant de leur monastère. La châsse de saint Fiacre devint bienôt célèbre par un grand nombre de miracles qui s’y opérèrent, et l’on y venait en pèlerinage de toutes les provinces de la France, ce qui a donné naissance au bourg qui porte son nom. La plus grande partie de ses reliques fut transportée à Meaux l’an 1568. Les grands ducs de Florence en obtinrent aussi quelques fragments en 1327 et 1693, et les déposèrent dans la chapelle de Loppaia, qui est une de leurs maisons de campagne. Saint Fiacre est patron de la Brie, et plusieurs églises de France sont dédiées sous son invocation.

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